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Avec le Sommet sur le financement des économies africaines, la France et ses alliés cherchent à relancer et à étendre la Françafrique. Ce 18 mai, le Sommet sur le financement des économies africaines réunira de nombreux chefs d’État africains pour parler de l’économie d’après-crise sanitaire, qui a touché le monde entier.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. RCA : Bangui se tient sur ses gardes contre la France !
En Centrafrique, après que la France s’était à une époque contentée de fournir 1 400 fusils d’assaut et de s’en vanter un peu partout, alors que les armes n’avaient ni chargeur ni munition, Bangui continue de se réapprovisionner en armes et munitions du côté de la Russie.
La République centrafricaine a reçu une nouvelle livraison d’armes de la part de la Russie avec notamment quelque 5 000 Kalachnikov. C’est la troisième livraison militaire en trois ans.
Moscou a effectué une nouvelle livraison d’armes légères, dont des fusils d’assaut Kalachnikov, en République centrafricaine (RCA), a déclaré l’ambassadeur de Russie à Bangui, Vladimir Titorenko.
« La Russie a fait parvenir à la RCA un troisième lot d’armes à titre gracieux. Il s’agit d’armes légères – fusils automatiques, mitrailleuses, fusils de précision, pistolets, lance-roquettes, grenades à main et munitions », a-t-il indiqué.
En octobre 2020, la Russie avait fourni à la RCA 20 véhicules blindés de reconnaissance BRDM-2.
Après que le mercenaire terroriste français a été arrêté par les autorités centrafricaines, il est clair que la France préparait un coup contre la Centrafrique. Jusqu’à présent, le pays a toujours été sur ses gardes et a déjoué les tentatives de déstabilisation. Mais la France ne veut visiblement pas s’arrêter à cela. D’autant plus que la France change radicalement de stratégie afin de relancer la Françafrique, qui a perdu beaucoup de terrain ces dernières années. D’autant plus que Paris a également prévu de prendre du terrain chez le voisin soudanais. En effet, avec l’annulation de la dette soudanaise de 5 milliards de dollars, la volonté de Paris de prendre entièrement le Tchad, de s’implanter en RDC, il faudrait s’attendre à des exactions futures contre la Centrafrique qui se trouve pratiquement encerclée. Mais ce qui fait la force de la Centrafrique, c’est l’union entre ses institutions, les forces armées nationales, et les alliances intra-africaines qu’elle met en place. Les tentatives de l’Élysée ne viendront pas à bout de cela.
2. Soudan : la France plante ses griffes !
Une normalisation avec Israël implique l’abandon de la souveraineté et l’intégrité du pays en question.
Le Soudan en fait les frais !
Tout d’abord, sous la menace d’une crise au Darfour, le régime israélien a obligé Khartoum a abrogé la loi sur le boycott d’Israël.
Maintenant, dans un contexte où les crimes de guerre d’Israël sont mis au grand jour aux yeux du monde entier par rapport aux Palestiniens, Khartoum se doit de défendre la normalisation avec le régime israélien.
Le président du Conseil souverain de transition soudanais, Abdel Fattah al-Burhane, a défendu lundi la normalisation des relations entre Khartoum et Israël, affirmant qu’elle n’avait « rien à voir avec le droit des Palestiniens à créer leur propre État », solution au conflit israélo-palestinien selon lui.
Cette déclaration intervient alors que les attaques de Tel-Aviv ont repris depuis une semaine contre les Palestiniens faisant plusieurs centaines de morts, essentiellement dans la bande de Gaza.
En janvier, Khartoum a signé des accords de normalisation avec Israël sous l’égide des États-Unis, qui ont retiré quelques mois après le Soudan de leur liste noire des pays accusés de soutenir le terrorisme.
La contrepartie maintenant, ce n’est pas Israël qui va débourser quoi que ce soit, sinon ça se saurait, mais ce sont les pays européens et plus particulièrement ceux qui sont entièrement téléguidés par le régime israélien qui doivent se retrousser les manches.
C’est la France qui s’y colle pour venir prendre le Soudan !
Emmanuel Macron s’est dit favorable, lundi, à l’annulation de la dette du Soudan envers la France, qui s’élève à quelque 5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros), afin d’aider le pays africain à poursuivre sa transition démocratique et à sortir de la crise économique. L’Allemagne de son côté fait également pareil.
Ce qui fait que la porte est maintenant ouverte aux multinationales françaises et allemandes.
« Nous sommes très impressionnés par ce que vous avez fait », a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, qui a promis la visite d’une délégation de patrons français dans les 12 à 18 mois à venir, en ouvrant lundi matin le Forum des affaires France-Soudan organisé par l’organisation patronale française.
Visiblement, la France tente de redorer le blason, surtout au milieu d’un sentiment anti-France qui s’accroît sur l’ensemble du continent africain.
Le Soudan se trouve maintenant en mauvaise posture, et l’axe occidental est prêt à tout pour ne pas laisser le Soudan rejoindre le bloc de l’Est, comme la Russie ou la Chine.
Le fait est que les multinationales n’ont pas vraiment l’habitude des partages équitables. Reste à savoir comment la population soudanaise va accueillera les grandes firmes et dans quel état sera le Soudan d’ici quelques années !
3. Sommet de Paris : Macron relance et étend la Françafrique ?
Avec le Sommet sur le financement des économies africaines, la France et ses alliés cherchent à relancer et à étendre la Françafrique.
Ce 18 mai, le Sommet sur le financement des économies africaines réunit de nombreux chefs d’État africains pour parler de l’économie d’après-crise sanitaire, qui a touché le monde entier.
Selon certains médias mainstream, le sommet devrait confirmer une dynamique impulsée l’an dernier par les pays du G7 et du G20. Le président français, Emmanuel Macron, fut l’un des premiers à se mobiliser. « Dès les débuts de la pandémie, il était convaincu que le choc économique serait durable et profond pour les économies africaines qui ne disposent pas, contrairement aux États-Unis, à la Chine ou l’Europe, d’une banque centrale capable de financer des plans de relance pesant des centaines ou des milliers de milliards de dollars », explique un conseiller à l’Élysée. Et pour cause, selon certains experts, ce dysfonctionnement est lié au problème du franc CFA et du système mis en place par celui-ci afin de garder une certaine dépendance financière.
Le FMI estime dans sa dernière note de conjoncture que l’Afrique connaîtra la reprise économique la plus faible en 2021, comparé aux autres zones géographiques. Il s’agit donc « d’aller plus loin que le simple soutien aux économies africaines, en posant les bases d’une croissance pérenne. Mais une croissance qui ne repose pas sur un nouvel endettement des pays », poursuit l’une des conseillers du président français.
Selon des analystes, la France voudrait remettre la Françafrique en place avec d’autres arguments et d’autres stratégies, et convaincre les présidents africains présents à ce sommet. Mais les peuples ne seront évidemment pas d’accord. Donc l’une des volontés de l’Élysée serait de contrecarrer le bloc de l’Est comme la Chine, la Russie et l’Iran.
La France ne peut pas régler le problème en Afrique. Si vraiment le but était de relancer les économies en Afrique, l’indépendance des États africains doit être restituée. Les Africains savent pertinemment que les prêts sont conditionnés. Dans les articles des médias mainstream, les prêts ressemblent à des dons, alors qu’ils sont conditionnés et le plus souvent en échange de la souveraineté et de l’intégrité des pays d’Afrique.
D’une certaine manière, les prêts accordés par le FMI, la Banque mondiale, les États occidentaux, c’est l’argent qui appartient déjà à l’Afrique. Sinon comment est-ce possible qu’un continent aussi riche que l’Afrique, qui nourrit les pays occidentaux, soit considéré comme « pauvre » aux yeux du monde ?
Les médias mainstream continuent d’entretenir l’idée que l’Afrique ne peut aucunement se débrouiller sans les pseudo mains tendues de l’Occident. D’ailleurs, dans une interview de TV5 monde, un économiste de l’université de Lorraine a clairement annoncé « on ne peut pas demander à l’Afrique de ne pas s’endetter ». L’occident oblige l’Afrique à s’endetter pour maintenir l’Afrique dans le giron des grandes puissances occidentales.
On a pu constater une chose avec l’annulation de la créance de la France vis-à-vis du Soudan, c’est que ce sont les multinationales françaises qui vont récupérer une bonne partie du marché. Donc, cette annulation est totalement bénéfique pour la France, en tout cas à long terme. De plus, la France s’est également emparée de la souveraineté du pays. Khartoum n’a donc plus le droit de privilégier les entreprises soudanaises. Ce sont bien les multinationales occidentales qui vont reprendre l’économie du pays. En d’autres termes, l’économie soudanaise n’appartient plus aux Soudanais.
Beaucoup de pays africains tentent continuellement de mettre un terme à cette spirale infernale. Pour beaucoup d’entre eux, ils se sont tournés vers le bloc de l’Est afin de mettre en place des partenariats gagnant-gagnant.
Avec les nombreux évènements qui se sont produits pour la France ces dernières années en Afrique, et le recul de son influence en Afrique, Paris cherche à tout prix de récupérer ses prés carrés, et ce, vraiment par tous les moyens. Les exactions de la France macronienne en Afrique ont pris un sérieux coup et ce sommet est un moyen de remettre en place la spirale infernale et même de l’étendre notamment vers l’Afrique de l’Est. Ce sommet est clairement un piège qui peut permettre non seulement à la France, mais à ses alliés de pouvoir se remettre en position de force par rapport à la montée de l’influence du bloc de l’Est, mais surtout pour faire face à l’accroissement du sentiment anti-Occident qui s’étend dans le cœur de toutes les populations africaines.