Y a-t-il une quelconque affinité entre un missile et un ransomware? Pas vraiment à la première vue et pourtant : le missile yéménite « Zolfaqar" avec ses 10 mètres de longueur, est un missile de moyenne portée dont l'ogive, détachable, pèse 450 kilo. C'est un missile bien trop "précis" avec une marge d'erreur de seulement 10 mètres, critère redoutable quand on sait qu'il flaire sa cible dans un rayon d'action de 700 kilomètres et qu'il est furtif pour cause de la séparabilité de son ogive qui rend sa portée plus importante, et sa surface radar, plus petite. Et puis Zolfaqar a une vitesse de Mach5, supersonique et c'est doté de toutes ces capacités qu'un certain 7 mars 2021 il a réussi, tiré par Ansarallah depuis Sanaa, à 1200 kilomètres de distance, à percer au moins 4 des 12 zones de DCA Patriot PAC3 saoudien pour atteindre le méga complexe pétrolier saoudien à Ras Tanoura (est) et plus précisément ses méga réservoirs qui chargent et déchargent 7 millions de barils par jours à destination des Etats-Unis et de l'Europe entre autres.
Et puis de Ras Tanoura dans l'est au port saoudien de Yanbu à l'ouest, ce sont ce genre de missiles ou de drones yéménites qui crée constamment des perturbations et qui finissent par piloter presque les tendances du marché, y infliger des mouvements baissier et haussier. D'ailleurs c'est à cause de ces missiles que Ben Salmane fait depuis quelques temps des yeux doux à Ansarallah, multipliant à son adresse de vrai-faux appels à la paix. Cette corrélation missile-prix du baril a d'ailleurs été bien reconnue ce 7 mars par Bloomberg qui a écrit : " Après avoir atteint son plus haut niveau en 14 mois la semaine dernière, le baril de Brent poursuit sur sa lancée et c’est l’implication de l’Arabie Saoudite dans le conflit au Yémen qui joue cette fois le rôle de catalyseur. Porté par les inquiétudes liées aux attaques coordonnées menées par les rebelles Houthis du Yémen sur des installations pétrolières saoudiennes, le baril de pétrole a grimpé à 70 dollars dès l’ouverture de la session asiatique. Cela prolonge la reprise du marché qui a gagné plus de 5 % la semaine dernière suite à l’annonce du royaume wahhabite de reconduire sa réduction de 1 million de barils par jour en avril."
Et le site d'ajouter :" Cette attaque arrive dans un contexte d’intensification des affrontements dans le conflit yéménite. Elle intervient surtout après que les États-Unis ont imposé des sanctions financières à deux chefs rebelles Houthis, accusés d’avoir orchestré des attaques contre des civils. D’après les autorités saoudiennes, la production nationale n’en sera pas affectée vu que c’est un réservoir de stockage qui a été attaqué. Sauf surprise de dernière minute, Londres et New York devraient réagir de la même façon à la situation, ce qui devrait faire les affaires des pays producteurs."
Au fait, La société qui a cessé toute activité, achemine de l'essence et du diesel sur plus de 8.800 km de pipelines à travers les Etats-Unis, et alimente aéroports, terminaux et stations services depuis les raffineries autour du Golfe du Mexique vers la côte Est américaine, un peu comme ce gros pipeline d'Aramco dit Est-Ouest. Il s'agit de l'une, sinon de la plus importante des artères énergétiques des États-Unis.
La société a indiqué dimanche rouvrir seulement une petite partie de ses lignes de distribution entre les terminaux, tant a été vaste l'ampleur de l'assaut cyber et n'a pas donné de date de réouverture complète, pas plus que les autorités fédérales.
Est-ce un coup russe?
Depuis que les sanctions US contre le "flux du pétrole souverain" s'applique et que les Etats étant visé se mobilisent contre, un tel coup pourrait bien provenir des parties autres que les Russes. La compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA aurait besoin d'un investissement de 58 milliards de dollars pour relancer sa production de brut aux niveaux de 1998 avant l'arrivée au pouvoir de l'ex-président Hugo Chavez, ce qui équivaut à 3,4 millions de barils par jour (bpj), selon un document vu par Reuters. Et bien cette perte est parfaitement de nature à justifier une cyber coup pareille. Surtout si le Venezuela, lui m^me une composante du corridor maritime anti sanction US se trouve allié de l'Iran et de l'axe de la Résistance, cible, comme chacun le sait des actes de pirateries US.Israel. Alors Colonial Pipeline, "cible" d'un