A quoi pourrait bien ressembler le plus grand exercice militaire d’un régime aux abois dont l’armée de terre s’est retirée dès l’été 2020 des frontières avec le sud du Liban pour se reconvertir depuis deux semaines en police militaire sur le front intérieur afin de contrer la vague croissante d’une « Intifada armée, un régime dont l’armée de l’air, avec ses F-16, ses F-18, ses F-35, ses Hermès 450 et ses Hérons… en est désormais à éviter non pas seulement le ciel syrien ou encore le ciel du sud Liban, puissamment protégés par les batteries de la DCA de la Résistance, mais encore le ciel de la Galilée au nord des territoires occupés, puisque depuis le 21 avril, date à laquelle le premier missile tactique syrien, un M-600-Fateh-110 s’est abattu à 30 kilomètres du réacteur nucléaire du Dimona au Néguev, en faisant un trajet sans faute de 400 kilomètres Sud-Syrie-Nord Jordanie-Sud d’Israël, frapper le territoire syrien, n’est plus gratuit et que chaque coup sioniste, risque de provoquer les unités de missiles voire de drones syriens?
A lire la presse sioniste, curieusement peu prolifique là-dessus, l’exercice précité aura des volets aérien, terrestre, maritime et de renseignement et mobilisera tout ce qui reste à une entité totalement déchirée et en proie à un entrecroisement des crises politique, économique, militaire et sécuritaire à répétition. Enfin en apparence. Puisqu’il se pourrait que tout comme le 5 mai où une première attaque aux missiles de croisière depuis 2018 a visé la côte ouest syrienne, Lattaquié et Tartous, ou en d’autres termes, les deux bases aérienne et navale russes, attaque pour laquelle Israël a servi de paravent, cet exercice israélien qui débute ce dimanche matin ne soit qu’une couverture pour l’axe US/OTAN, un début pour un ultime sursaut militaire en Méditerranée orientale, alors même que les Etats-Unis et leurs acolytes, défendent leurs derniers oripeaux au Moyen-Orient.
Mais comme dit le proverbe, l’union fait la force même si, comme le faisait judicieusement remarquer le commandant en chef du CGRI a la veille de la journée mondiale de Qods, l’Occident a perdu depuis belle lurette le concept même d’union et que c’est chacun pour soi dans le camp anti-Résistance. C’est d’autant plus malheureuse pour Israël que la Résistance elle, fait preuve d’une synchronisation hors pair, d’un BOA quasi parfait et qui fait qu’elle agit comme un bloc uni.
Le mois d’avril qui vient de s’achever l’a prouvé à quel point l’axe de la Résistance est capable de synchroniser ses attaques sur une zone géographique extrêmement large, allant d’Erbil et d’al-Anbar en Irak ( Harir et Mossad attaqués, NDLR) à Assir au sud de l’Arabie ( Base King Khalid ciblée par Ansarallah, NDLR) en passant enfin par Deir ez-Zor où la base US a été ciblée à coup de roquettes syriennes, et tout ceci du 11 à 14 avril. Fin avril l’exploit s’est reconduit quand les territoires occupés ont secoué au rythme d’explosion, de fuite et d’incendie, à Gush Dan, à Tel-Aviv, au Néguev, à Haïfa. Ce qui fait qu’Israël et ses « allies » devront bien prendre à la lettre Nasrallah qui pas plus tard que ce vendredi sept mai a lancé l’avertissement suivant :
Dans la nuit de 8 à 9 mai alors même que les militaires sionistes se heurtaient en plein fouet à cette Intifada de Ramadan, qu’ils lançaient des SOS aux milliers de colons pour venir en leur aide, Gaza a pris pour cible d’un missile Eshkol. Le Jihad islamique et le Hamas l’avaient prédit mais Tel-Aviv et son médiateur égyptien ont refusé de le croire : Chaque jeune palestinien tué à Qods ou en Cisjordanie, cela vaudra un missile contre les colonies. C’est cette règle d’engagement en or ou ce fameux œil pour œil dent pour dent biblique qui régit le front nord face au Hezbollah, le front sud face à Gaza et le front syrien face à l’armée syrienne.
Haaretz le dit et affirme ce samedi, que l'armée israélienne a déployé un certain nombre de batteries du Dôme de fer dans le Sud, « en vue d'entrer dans une escalade militaire avec le Hamas dans la bande de Gaza ». Et ce, parallèlement à un renforcement de ses forces en Cisjordanie et autour de la bande de Gaza, où l’entité craint de représailles contre les « événements de Cheikh Jarrah et de la mosquée al-Aqsa. »
Mais Haaretz a tort de ne pas inclure sur sa liste, le nom du Néguev, celui de la Galilée ou encore celui du Golan. Car si Gaza a déclaré une « guerre longue » contre l’occupation israélienne, ce n’est pas uniquement pour défendre « Qods » ou la « Cisjordanie » et ses milliers de Palestiniens qui ont pris des armes contre occupation.
Plus d’un analyse y voit le feu vert de Moscou à ce que l’Iran se serve des stocks d’armes à Hemimim et à Tartous pour bien punir Israël… C’est la façon russe de contribuer à la cause palestinienne un peu comme ses Kornet qui gîtent dans les entrepôts de Gaza.