Cet incendie qui s'est déclaré le 23 avril à bord du porte conteneur libanais, Wisdom, alors même qu'il était en pleine opértaion de transit du pétrole iranien vers Baniyas, incendie que les médias pro Israël ont décrit comme étant une attaque au double drone "israélien", visant le tanker iranien Adriyan Dariya, est bien symptomatique d'une crainte, celle de voir la Russie s'impliquer dans la guerre navale qui en est désormais à son quatrième round et qui oppose Israël et l'Iran depuis le 25 février date à laquelle le navire logistqiue du Mossad, Hélios Ray s'est fait surprendre, peu après avoir franchi le détroit d'Hormuz, par une double explosion qui l'a presque mis hors circuit.
En effet le tout dernier round de cette bataille remonte à 11 avril, quand un autre navire logistique israélien, Huperion Raya a été visé en représailles du très grave faux pas d'Israël d'avoir ciblé Saviz, le navire militaire iranien en mer Rouge. A Baniyas, l'affabulation médiatique pro sioniste a cherché en effet à créer un équivalent à ce raid spectaculaire qui a eu lieu le 11 avril à midi alors même que le navire sioniste était en plein mouvement et escorté par une frégate belge Léopold 1er qui n'a su lever le petit doigt. Rappelons que la frégate franco belge transporte tout un arsenal composé de missiles antinavire, de canons, de radars et que malgré tout, il s'est avéré totalement incapable à repousser le drone solitaire visiblement de type Karrar qui a tiré deux missiles en direction de Hyperion Ray.
En terme d'escorte militaire, cette attaque a été donc un cuisant revers pour l'OTAN dont les membres ont déjà été sollicité par Israël dans cette bataille navale qu'il mène contre l'Iran. On se rappelle fort bien comment le chef d’état-major sioniste, Kochavi, s'est rendu précipitamment en tournée en Allemagne, en Autriche et en France où il a demandé aide et assistance et comment l'axe US/France/Belgique/Japon s'est précipité à organiser un exercice naval en mer d'Oman, là où un porte-conteneur israélien, le dénommé Lori, venait à être pour cible, juste après l'attaque contre le porte-conteneur iranien Shar-e Kord.
Tout ceci nous mène à une autre lecteur de l'incendie de Baniyas qui n'est pas forcément sans rapport avec la Russie .Le 23 avril aucun drone israélien n' avisé le super tanker Adrian Dariya qui déchargeait par Wisdom interposé son contenu à Baniyas, ce port étant peu profond et incapable d'accueillir de gros tanker. Ce qui a été donc vendu comme une superbe attaque au drone israélien contre Adriyan Dariya n'aura été qu'un feu déclenché sur le port du porte-conteneur libanais pour cause des travaux de soudage.
Il y a une semaine une cellule de coopération maritime s'est mise sur place en Syrie avec pour tache de coordonner la surveillance armée par la Russie des cargaison s pétrolières iraniennes à destination de la Russie. Il s'agit tout bonnement d'un travail d'escorte que les navires de guerre russes, largement présent en Méditerranée orientale, à savoir à Tartous devraient accomplir. Un raid au drone "inventé" par Israël vise effectivement à amoindrir la portée de cette première coalition navale anti Israël qui voit le jour en Méditerranée.
Mais il y a plus: un attaque au drone contre les tankers iraniens, alors qu'ils sous protection de la Russie et de Tartous, cela voudrait insinuer l'incapacité de la marine russe à faire face à ce genre d'opération. Une incapacité qui édulcorerait quelque peu le revers de la frégate otanienne Léopold 1er le 11 avril dernier à repousser l'attaque au drone iranien au large de Fujairah.
Cette hypothèse est d'autant plus probable qu'en mer Noire un méga déploiement de la marine de l'OTAN contre la Russie s'est soldé par un méga dégonflage que la Russie a décidé de monter ses muscles. Mais cette histoire pourrait ne pas en rester là. Car qui dit que la Russie de Poutine, largement défié sur ses frontières orientales ne finirait pas par ouvrir les portes de sa base navale à Tartous sur la marine iranienne. Après tout, elle en a fait autant à Hmeimim, sa méga base aérienne où les vols militaires iraniens arrivent régulièrement pour transporter missiles antimissiles, drones et missiles tactiques à l'intention de l'armée syrienne. Et d'ailleurs c'est l'un d'entre eux qui s'est superbement abattu à 30 kilomètres de Dimona, le 21 avril, en traverser pas moins de 12 sites de DCA. De façon quelque peu prémonitoire, The National Interest parle d'ailleurs dans l'un de ses articles d'une Méditerranée orientale, "devenue par la force des choses le théâtre de la confrontation entre la marine US/alliés d'une part et la Russie et l'Iran d'autre part".
"Les Américains n’ont désormais qu’à reconnaître la suprématie militaire iranienne. Après les déclarations du chef du CentCom, Frank Kenneth McKenzie qui a averti le 20 avril devant le Congrès américain que l’utilisation généralisée par l’Iran de drones de petite et moyenne taille pour la surveillance et les attaques, signifie que « pour la première fois depuis la guerre de Corée, l’armée américaine opère sans supériorité aérienne totale », on pourrait s'attendre à un plan naval irano-russe: " il suffit en effet que Potine décide d'ouvrir les entrepôts de Tartous sur les missiles antinavire iraniens et ce sera alors un basculement de la situation. Imaginez les pétroliers iraniens être protégés par le missile Khalij-e Fars (golfe Persique) que l’Iran a testé en 2013 . C’est un dérivé du missile balistique à courte portée Fateh-110, cet engin devenu l'obsession des ennemis de l'Iran. La série Fateh-110 peut être mise à feu à court préavis, car elle utilise du carburant solide alors que les fusées à combustible liquide ont besoin de plusieurs jours pour se ravitailler."
Et l'article d'ajouter : " Le missile Khalij-e Fars utilise ostensiblement un chercheur électro-optique / infrarouge pour lui permettre de claquer son ogive de 1433 livres contre une cible navale en mouvement. Un article iranien affirme que lors d'un test de 2013, le missile a frappé une cible navale en mouvement avec huit mètres de précision. une variante anti-rayonnement plus rapide (Mach 4) du Khalij-e Fars, conçue pour être installée respectivement sur des radars terrestres et maritimes. C’est en fait le premier missile balistique anti-rayonnement au monde que possède l'Iran et qui a pour nom Hormuz. Or un missile antiradiations transforme le plus grand avantage défensif d’un navire de guerre en une vulnérabilité.»
Et l’analyste de continuer : « Mais il y a pire. en août 2018, l'Iran a annoncé le développement d'une variante Fateh-Mobin du Fateh-110 avec un chercheur infrarouge pour le guidage du terminal. Le chercheur de Mobin lui donne des capacités antinavires et d’attaque au sol. Au moment où un premier missile tactique Fateh-110 a visé Dimona, tout permet de croire que l'alliance Syrie-Iran-Russie va déboucher sur des surprises en Méditerranée. Dès lors, il serait peut-être plus prudent de ménager la Russie.