Macron prône le dialogue avec la Russie tout en brandissant une menace de sanctions.
Dans la droite ligne de ses interventions précédentes sur le sujet, Emmanuel Macron a prôné un « dialogue constructif » avec Moscou tout en se disant prêt à prendre des sanctions en cas de « comportement inacceptable », lors d’une interview à CBS. Au cours de cet entretien avec la chaîne américaine CBS dont un extrait a été diffusé le 17 avril, le président de la République française, Emmanuel Macron a une nouvelle fois exposé sa position sur la Russie – appel au dialogue, mais présentation de cette dernière comme une menace potentielle.
Ainsi, lorsqu’il lui est demandé si les sanctions anti-russes que vient de prendre l’administration Biden auront « une quelconque influence sur Vladimir Poutine », le chef d’État français défend, d’abord, l’idée d’une ouverture à l’Est. « Nous avons besoin d’un dialogue ouvert et franc avec la Russie », déclare Macron, considérant que le président russe « peut être prêt à rouvrir le dialogue ». Pour autant, le locataire de l’Élysée ajoute : « Nous [les Occidentaux, doit-on sans doute comprendre] devons être clairs quand nous ne sommes pas alignés. Et je pense qu’après un comportement inacceptable, effectivement, nous devons sanctionner. » Emmanuel Macron ajoute que cela a déjà été fait, « après l’Ukraine ou après une série de crises qui se sont produites ». Une référence vraisemblable aux sanctions prises par les Occidentaux après le rattachement de la Crimée à la Fédération russe à l’issue d’un référendum jugé « illégal », ou aux récentes sanctions de l’Union européenne liées à l’affaire Navalny. Désormais, Emmanuel Macron appelle à « définir des lignes rouges claires avec la Russie ».
Dans le même extrait de l’interview de CBS diffusé le 17 avril, le président de la République française résume sa position ambivalente : « Les sanctions font partie d’un tout. Je préfère un dialogue constructif, mais pour avoir un dialogue constructif et efficace, il faut être crédible. »
Mikhail Gamandiy-Egorov, analyste-chroniqueur à l’agence Observateur Continental et Luc Michel, géopoliticien, s’expriment sur le sujet.