Sur fond des tensions russo-américaines, les États-Unis construisent une structure militaire en Norvège ; ce dernier partageant une courte frontière avec la Russie. Les États-Unis qui prétendent ne pas être intéressés par l’escalade se réservent le droit de répondre aux présumées contre-mesures de la Russie.
Partageant une courte frontière avec la Russie, la Norvège a déclaré vendredi 16 avril avoir signé un accord révisé avec les États-Unis sur la manière de réglementer l’activité militaire américaine sur son sol.
L’accord entre les deux alliés de l’OTAN permettra aux États-Unis de construire des installations sur trois aérodromes norvégiens et une base navale, a déclaré le gouvernement norvégien.
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L’accord conclu par le gouvernement minoritaire du Premier ministre Erna Solberg doit être ratifié par le Parlement norvégien avant d’entrer en vigueur.
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Selon le gouvernement norvégien, l’accord a pour objectif de faciliter la présence militaire américaine pour l’entraînement, les exercices, ainsi que le déploiement rapide de troupes et de matériel en cas de guerre éventuelle.
Il convient de rappeler que la Norvège a affirmé qu’elle refuserait d’accueillir des bases militaires étrangères ou des stocks nucléaires en temps de paix après avoir rejoint l’OTAN en 1949.
Les relations entre la Norvège et la Russie, qui partagent une frontière arctique, se sont progressivement améliorées dans l’après-guerre froide avant de subir un revers lorsque Moscou a rattaché la Crimée en 2014.
L’accord intervient alors que les États-Unis prétendent, par la voix du porte-parole du département d’État, ne pas être intéressés par l’escalade, mais se réservent le droit de répondre aux présumées contre-mesures de la Russie.
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« Il n’est pas dans notre intérêt d’entrer dans un cycle d’escalade, mais nous nous réservons le droit de répondre à toute riposte russe contre les États-Unis », a affirmé le porte-parole du département d’État cité par TASS News vendredi 16 avril.
Plus tôt dans la journée du vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que Youri Ouchakov, l’assistant présidentiel russe, avait informé l’ambassadeur américain à Moscou, John Sullivan, des mesures de réponse de la Russie à la nouvelle série de sanctions américaines.
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De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a expliqué qu’il avait été conseillé à l’ambassadeur des États-Unis de partir pour Washington pour des consultations. Selon lui, la Russie expulsera dix diplomates américains et lancera une procédure qui mettra fin à la pratique d’embauche de citoyens russes et de pays tiers par les missions diplomatiques américaines en Russie.
En outre, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que la Russie interdisait l’entrée à huit hauts fonctionnaires et personnalités américains en exercice et anciens, qui ont été impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique anti-russe. Parmi eux se trouvent le procureur général des États-Unis, le directeur du FBI, le directeur du renseignement national, le secrétaire à la sécurité intérieure et le directeur du Bureau fédéral des prisons.
Les actions de la Russie sont une riposte à l’annonce des récentes sanctions américaines contre la Russie. Le gouvernement américain a imposé jeudi de nouvelles sanctions à 32 personnes et entités russes. Dans un communiqué, la Maison-Blanche a accusé dix diplomates russes d’espionnage et les a appelés à quitter les États-Unis. La mesure se rajoute aux nouvelles sanctions établies sous prétexte de la présumée ingérence russe dans les élections américaines et d’une prétendue cyberattaque contre les États-Unis.
Les sanctions imposées par décret du président américain prendront effet le 14 juin de 2021 et s’appliquent également à six entreprises technologiques russes.