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"Navire contre Navire" , "Réacteur contre Réacteur", ...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un navire israélien attaqué en mer d'Oman, le 13 avril 2021. (Photo d'illustration)

L’Iranien Rohani a tenu au conseil des ministres de ce mercredi 14 avril, à préciser que le passage de l’Iran à l’uranium enrichi à 60 pourcent, combiné au lancement des cascades de centrifugeuses IR6 ne constituait qu’un début de réponse au terrorisme nucléaire d’Israël, illustré le samedi 11 par une cyber attaque contre le réseau de distribution électrique des unités IR1 du site de l’enrichissement de Natanz. Il s’est gardé de se prononcer sur l’affaire Hyperion Ray. Et pourtant il le fallait et au plus haut point: le mardi 13 avril vers midi, « Hyperion Ray », un navire de renseignement israélien, déguisé comme cet autre navire, le dénommé "Hélios Ray", et battant le pavillon de Bahama faisait la route en mer d’Oman en partance du  port koweïtien d’al-Ahmadi vers le Fujaïrah, hub pétro-commercial des Emirats quand il a été pris pour cible d’une « attaque ».

Or à la différence de "Hélios Ray" de Rami Ungar …pris de court le 25 février alors qu’il venait de franchir le détroit d’Hormuz en provenance du port saoudien de Dammam traversant à quelques kilomètre de l’île iranien de Jask, Hyperion, lui, avec ses 20903 tonnage, sa taille de 200 mètres de longueur et de 35 mètres de largeur, se faisait escorter. Selon les données de Trafic traker, une frégate belge, BNS Léopold de classe accompagnait le navire israélien en prévision de tout ce qui pouvait lui arriver de mal.

Normal, dirait-on puisqu’Israël est en état d’alerte maximal en mer, au sol et dans le ciel, depuis son attaque contre le navire militaire du CGRI, Saviz, posté en mer Rouge et que culotté et à la fois stratégiquement aveugle qu’il est, il a eu le malheur d’avoir chargé son casier avec cet second acte de Sabotage commis à Natanz en moins d’un an. Ceci étant, BNS Leopold de classe Karel Doorman n’a pu rien et ce raid que des sources sionistes affirment n’avoir pas fait de victime mais bien de gros impacts au-dessus de la ligne de flottaison a eu lieu, poussant le journal New York Times à publier dans le mardi soir la note suivante, citant « un responsable israélien anonyme » : « Israël a annoncé ne pas avoir l’intention d’attaquer les navires iraniens en représailles de « l’incident de Fujaïrah et ce, pour éviter l’escalade ».

Et pourtant quelques deux jours plutôt, son ministre de la Guerre, Gantz, se targuait, lors de son point de presse conjoint avec le chef du Pentagone qui le félicitait d’ailleurs, d’avoir fait et de faire tout ce qui est dans son pouvoir pour arrêter l’Iran. Il a fallu donc que « Hyperion Ray » ait connu un malheur bien plus grand que celui infligé à « Hélios Ray » ou à Lori, ce porte-conteneur visé le 17 mars en représailles de Share Korda attaqué au niveau de Haïfa sur son chemin vers Baniyas pour que The New York Times fasse écho d’une si grosse marche arrière.

C’est qu’il s’agit d’abord de Sharjah et de son port ultra stratégique de Fujaïrah, seul port des Emirats de l’ami  Ben Zayed, à être située sur le golfe d'Oman, et partant, la seule à être plus proche d'une frontière internationale, ce qui théoriquement devra le préserver de toute attaque militaire iranienne, les six autres ports se trouvant tous en plein golfe Persique et par conséquence bien exposés. Ce fut d’ailleurs sur base de cette considération que « Hyperion Ray » avait choisi Sharjah tout en demandant à ce que le navire belge, récemment en exercice naval conjoint avec la France, le japon et les USA, l’escorte.

Que soit dit en passant, un Karel Doorman n’est pas n’importe quel bâtiment, puisqu’il possède deux quadruples lanceurs de AGM-84 Harpoon (missile antinavire), qui ont une portée de 120 km et qu’en soutien de ces lance-missiles, le bâtiment dispose aussi d’un canon Otobreda 76 mm, qui est à la fois antinavire et antiaérien. La principale arme de combat antiaérien embarquée est le lance-missiles Sea Sparrow vertical, doté d’ un radar semi-actif pour trouver sa cible et puis le navire embarque 16 missiles de ce type d'une portée de 14 km et un Goalkeeper CIWS qui tire des munitions de 30 mm et peut élever la cadence de tir à 4 200 coups par minute, à une portée variant de 200 m à 3 km. On dit même que pour la lutte anti-sous-marine, le Léopold belge est équipé d'un hélicoptère Westland Lynx, qui transporte 2 torpilles Mark 46.

Et c’est avec un arsenal pareil qu’il a échoué à protéger le navire logistique israélien ce 13 avril, lors de cette attaque qui n’était ni nocture ni inattendue. Et avec quoi "Hyperion Ray" a été attaqué ?

Certaines informations en provenance de la presse israélienne à ce sujet évoquent un missile de croisière qui aurait percuté la coque au-dessus de la ligne de flottaison, juste « là où Saviz » avait été visé. D’autres plus hésitantes, parlent de drone ! La première nuée de drones iraniens s’est-elle abattu un navire sioniste ? Probable. Ceci étant un seul aura suffit. Un « Karrar » par exemple qui pas plus tard que le mois de janvier a participé à l’une des plus grandes manœuvres de drones jamais réalisées en Iran et où il a brillé par le tir de bombes MK-82 d’environ 227 kg.

Surtout que le « Karrar » (ce qui signifie attaquant en persan) est capable de faire des missions d’attaque à longue portée, lui qui dispose d'un système de navigation très efficace et qui selon la mission, peut voler à une altitude comprise entre 25 000 et 40 000 pieds pour tirer outre des bombes intelligentes, des missiles de croisière anti-navires Kowsar sur des navires à moins de 25 kilomètres. Equipé d'un moteur turbo jet, il se convertit en plus en drone kamikaze ou missile air-air Shafaq, bombe Yassine, bombe Simorgh et bombe iranienne à guidage satellite Balaban et bien d’autres choses.

On ignore lequel de ces engins a visé « Hyperion Ray » mais il a visé trop rapidement et c’est là le troisième constat au sujet de ce changement des règles qui vient de surgir en pleine guerre Israël/Iran : la rapidité de la riposte. Chanel 12 israélien le résume en ces termes : « Nous sommes confrontés à un dangereux renversement des règles d'engagement dans la région, dont le plus important est le passage des Iraniens de la retenue à une réponse immédiate aux attaques israéliennes. Au front sud, le Hezbollah a imposé sang contre sang ; au Yémen, c’est Ansarallah qui réclame missile contre raid aérien ; et là, c’est l’Iran qui entre en scène et impose un navire contre un navire, … Et dire qu’après Natanz, il y aurait très probablement aussi « réacteur contre réacteur ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV