Un incident est survenu dimanche matin dans l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, a annoncé le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’Énergie atomique (OIEA).
Behrouz Kamalvandi a déclaré qu’il y avait eu un accident dans une partie du réseau électrique de l’installation d’enrichissement de Chahid-Ahmadi-Rochan, le complexe nucléaire de Natanz, tout en ajoutant qu’aucune victime ni pollution n’était à déplorer.
« Les causes de l’accident font l’objet d’une enquête et de plus amples informations seront communiquées ultérieurement », a-t-il réaffirmé.
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L’accident s’est produit à peine quelques heures après que le président iranien Hassan Rohani a inauguré à distance la nouvelle usine d’assemblage de centrifugeuses de Natanz en même temps qu’il donnait l’ordre de mettre en service ou de tester trois nouvelles cascades de centrifugeuses.
D’autre part, l’accident a visé l’installation de Natanz qui comprend les réacteurs nucléaires iraniens les plus importants et il est survenu en pleine démarche diplomatique visant à pousser Washington à revenir au respect de l’accord nucléaire, signé en 2015, et à lever les sanctions contre Téhéran.
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La CNN se réfère à des médias israéliens pour rapporter que ce problème d’alimentation électrique « aurait été dû à une cyberattaque israélienne ». Pour le moment, rien ne permet d’étayer ces allégations.
Nouvel acte de sabotage israélien pour saboter le mécanisme fraîchement déclenché à Vienne ou un scénario US/Israël ? En tout état de cause le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, est arrivé dimanche 11 avril à Tel-Aviv pour discuter du dossier du nucléaire iranien, première visite d’un haut responsable de l’administration de Joe Biden dans les territoires occupés par Israël.
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Lloyd Austin a été accueilli par son homologue israélien Benny Gantz au ministère israélien des Affaires militaires à Tel-Aviv, peu de temps après avoir atterri.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec Benny Gantz, le chef du Pentagone a réitéré l’engagement des États-Unis pour assurer la sécurité d’Israël.
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« Israël est un partenaire stratégique des États-Unis et ce partenariat est très important pour le rétablissement de la stabilité dans la région. Nous parlons de la sécurité à long terme d’Israël et c’est pourquoi nous soutenons la normalisation de relations entre Tel-Aviv et les pays arabes musulmans ».
De son côté, le ministre israélien des Affaires militaires a déclaré avoir réitéré à son homologue américain la volonté d’Israël d’avoir une coopération proche avec l’administration Biden pour protéger la sécurité d’Israël et des États-Unis.
Gantz a ajouté que tout accord avec l’Iran « devrait s’inscrire dans le cadre des intérêts de Washington qui allaient dans le même sens que les intérêts d’Israël ».
« Pour Israël, les États-Unis sont un parfait partenaire dans tous les dossiers, dont celui de l’Iran. Nous sommes engagés à avoir une coopération proche avec les États-Unis pour garantir la sécurité de la région ».
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Quelques minutes après l’incident de Natanz, une source concordante proche des négociations en cours à Vienne a déclaré à Press TV que l’annulation des sanctions liées à l’accord nucléaire ne seraient pas suffisante.
Une source proche des discussions de Vienne a déclaré qu’une éventuelle annulation par les États-Unis des sanctions simplement liées à l’accord de 2015 avec l’Iran ne suffisait pas et que toutes les sanctions, y compris celles réétiquetées sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, devraient également être levées.
« Il ne suffit pas de lever uniquement les sanctions liées au JCPOA (Plan global d'action conjoint, PGAC). Les sanctions de Trump imposées sous d’autres étiquettes doivent également être annulées », a déclaré dimanche 11 avril la source à Press TV, faisant référence à l’accord nucléaire officiellement connu sous le nom de Plan global d’action conjoint.
En outre, les sanctions anti-iraniennes imposées par l’administration de l’ancien président Barack Obama en vertu de la soi-disant loi sur les sanctions contre l’Iran (ISA) et le programme de visa devront aussi être supprimées », a ajouté la source.
« En plus des sanctions de l’ère Trump, les États-Unis doivent également lever les sanctions de l’ère Obama qui sont en violation du JCPOA. »
Vendredi 9 avril, des envoyés de l’Iran et du groupe de pays P4 + 1 - Grande-Bretagne, France, Russie et Chine plus l’Allemagne - ont inauguré quatre jours de pourparlers dans la capitale autrichienne.
La République islamique d’Iran réitère qu’elle doit vérifier toute mesure prise par les États-Unis pour réparer ses erreurs passées.
La source a expliqué à Press TV que le temps minimum requis pour vérifier l’allégement des sanctions est de trois à six mois et que l’Iran n’acceptera pas une levée temporaire des sanctions.
La source a souligné la nécessité d’une levée « définitive » des mesures coercitives, affirmant que l’envoyé américain reviendrait à Washington les mains vides du prochain cycle de négociations de Vienne prévu mercredi prochain, si l’Amérique refusait d’accepter les conditions de l’Iran.