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Djeddah frappée, l'USS Eisenhower a peur des missiles de la Résistance yéménite...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-avions USS Eisenhower lors de sa traversée du canal de Suez. ©Opex360

De ce « méga-feu d'artifice » qu'a déclenché depuis le début mars la Résistance yéménite et qui embrase de façon quasi-quotidienne, tantôt la côte est, tantôt la côte ouest ou encore le Sud saoudien avec en toile de fond un Aramco qui saigne et qui secoue les marchés pétroliers au grand dam du dollar US, faisant le bonheur de tous les Anti-dollars du monde, Djeddah avait curieusement échappé. C'est vrai que depuis le 23 novembre, et cette fameuse nuit de Neom où Trump partant, avait réuni Ben Salman et Netanyahu en Arabie, ce port n'avait plus connu de frappe significative.

A l'époque un missile balistique Qods-2 et un seul a réussi à percer la DCA de la Mecque, de Taëz et évidemment de Djeddah, qui inclut PAC 3n Hawk, des radars franco-italiens, faisant fuir dans la foulée entreprises anglo-saxonnes, la flotte commerciale occidentale entre autres, le port étant le principal terminal des importations européennes à destination du royaume. La semaine dernière et alors  même que l'Egypte de Sissi se débattait contre ce curieux bouchon du canal de Suez qui a démasqué un peu les visages de ses « vrai-faux amis » israéliens, et golfiens, Djeddah s'est fait encore parler de lui, son administrateur l'ayant même proposé comme une route alternative à Suez. 

Deuxième ville du royaume saoudien, Djeddah abrite en effet l’un des plus grands ports du littoral de la mer Rouge, capable d’accueillir aussi bien les navires touristiques que ceux de transport de marchandises. Il est principalement spécialisé dans le transport de cargaisons telles que le pétrole, les produits alimentaires et la laine, et son flux de marchandises est évalué à 23,1 millions de tonnes par an. C'est un « nœud logistique et de transport important » aux dimensions supra-régionales, et c'est de ce noeud que s'est souvenu encore une fois cette nuit de 5 à 6 avril, Ansarallah. 

Une frappe comme il faut impliquant, selon le général Saree des « missiles » et des « drones », c'est à dire des missiles de croisières et des missiles balistiques de gamme Qods. Cette fois, Ansarallah a épargné Aramco, largement mis à l'épreuve ces dernières semaines, mais s'en est pris aux « sites militaires ». Au fait il s'agissait surtout de rappeler aux officiers de sa Majesté qui continuent à croire encore possible depuis leur QG à Sahn al Jin, le fait d'empêcher la chute de Maarib, de faire un petit coucou balistique, histoire de leur rappeler qu'on n'est plus au 19ème siècle et que l'époque où la Royal Navy dominait les guerres est bien révolue.

Yahya Saree n'a pas expliqué cette nuit combien de drones et de missiles ont participé à la fête mais c'était suffisamment grand pour que tous les vols soient perturbés à l'aéroport international de Djeddah. Sabreen News, canal Telegram de la Résistance irakienne qui suit pas à pas Ansarallah dans ses performances, a annoncé mardi 6 avril que les forces yéménites avaient tiré plusieurs missiles sur les cibles militaires de la coalition saoudienne situées aussi bien à Djeddah qu’au fin fond de l’Arabie Saoudite.

Des sources saoudiennes, elles, ont partagé des vidéos et des cartes mettant en scène des vols ayant été suspendus à l'aéroport de Djeddah mais encore de Jizan. Donc l'attaque a couvert à la fois Djeddah à l'ouest et Jizan au sud avec son aéroport militaire ultra-actif. 

Des cartes aériennes montrent une totale débandade aérienne dans le ciel du royaume toute la nuit. Cette stratégie annoncée et promise vendredi par le ministre de la Défense du gouvernement de salut national du Yémen, Mohammad Nasser al-Atefi, fonctionne donc à plein régime : outre le secteur pétrolier qui subit les coups quotidiens, le «Coup douloureux» est aussi infligé aux aéroports militaires. Et avec des missiles Qods..., car cette distance de plus de mille kilomètres que sépare Sanaa de Djeddah, c'est cet engin qui peut la couvrir puisqu'il s'agit de quelque 1 700 km de portée. 

 

Jusqu'à quand les Saoudiens pourront-ils tenir ? Depuis 48 heures, leur MAE apparaît à l'écran pour quémander à travers des insultes infligés à l'Iran, un « répit » à Ansarallah. Mais le problème est que même en défaite, Riyad n'est pas maître de son destin et que c'est aux Américains de leur donner le feu vert final. La chaîne de télévision Al-Jazeera a récemment diffusé un reportage ayant pour titre « La tentative de l'Arabie saoudite pour trouver une issue à la guerre au Yémen » : loin d’avoir atteint les résultats escomptés par Riyad, la guerre est en train de pousser les Saoudiens à s'humilier et à céder à la Résistance yéménite.

Lire : Comment Israël recevra son premier coup naval en mer Rouge?

« Depuis le déclenchement de la guerre du Yémen, Riyad n'a même pas réussi à atteindre son objectif initial à savoir de légitimer Mansour Hadi. Plus personne ne parle de lui et il est disparu dans la nature. Son destin ressemble un peu à celui de ses maîtres saoudiens, eux aussi vassaux des Américains. Ansarallah a prouvé sa puissance militaire face aux forces d’agression de la coalition pro-saoudienne », a noté Al-Jazeera, citant le directeur du Center for Middle East Studies de l'Université de Denver.

« Actuellement, la réalité sur le terrain dans la guerre au Yémen est loin d’être ce qu’avait prévue Riyad en 2015, au début de sa campagne militaire sur le territoire yéménite : l'Arabie saoudite supposait pouvoir prendre le contrôle du Yémen en quelques semaines par le biais des frappes aériennes sur le territoire de son voisin. La crise au Yémen étant entrée dans sa septième année, il n’y a aucune perspective promettant ni la fin de la guerre au Yémen ni la victoire de l’Arabie saoudite. 

Pour le moment, les forces armées yéménites ont sous contrôle non seulement la capitale, Sanaa, mais aussi un grand nombre de localités dans le nord-ouest du pays plus deux ports et bientôt  Maarib. Et puis Ansarallah le reconnaît, il a ranimé les arsenaux de Abdallah Saleh et a doté le pays d'une DCA que les officiers américains avaient détruite en 2009 en soudoyant l'ex-président socialiste. Des informations font état de la traversée du canal de Suez de l'USS Eisenhower ce lundi mais elles ne l'ont pas dit que le porte-avions a eu peur en transitant la mer Rouge. Le détroit d'Hormuz compte un paramètre nouveau, le Hezbollah-Sud parfaitement capable de frapper un porte-avions US. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV