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Double coup contre l'Égypte/la Jordanie signé CIA/Mossad ; c'est le « Hezbollah-Sud » qui est visé...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi Abdallah II de Jordanie. ©AFP/Archives

C'est curieux : moins d'une semaine après le séisme «économico-géostratégique» que fut pour l'Égypte de Sissi, allié «difficile» de l'axe US/Israël, le méga-bouchon du canal de Suez, bouchon qui a infligé des milliards de dollars de pertes à l'économie du pays, c'est le tour de la Jordanie, autre ami «pas facile» de l'axe US/Israël à être secouée : car cette tentative de coup d'État contre quoi les USA se sont insurgés dès ce samedi matin, en réitérant leur soutien au trône d'Abdallah et qui apparaît dans la quasi-totalité de la presse israélienne, a quelque chose de trop semblable à l'affaire Ever Given pour que l'observateur averti ne remarque cette coïncidence et prenne la «compassion américaine» ou «les révélations israéliennes» pour argent comptant. 

 

D'abord, l'Égypte d'al Sissi gêne par ses liens avec la Russie, tout comme la Jordanie d'Abdallah qui vient d'envoyer une haute délégation commerciale en Syrie, alors même que le point de passage de Nassib fonctionne trois ans après son réouverture au terme d'une entente Russie-Jordanie et qu'en dépit de tous les actes de sabotage US/Israël continue à contribuer au commerce bilatéral et à la neutralisation des effets de la loi César et des sanctions US, et ce, sous le nez et la barbe ébouriffée de Biden.

Un peu comme l'Égypte qui certes en mauvais termes avec l'Iran et l'axe de la Résistance n'a jamais refusé le passage des pétroliers iraniens via le canal de Suez vers la Syrie, ni tourné totalement le dos à Gaza ni pris directement part à la guerre de l'Empire contre le Yémen. Puis ce coup de force anti-Abdallah dont les services secrets jordaniens auraient pris vent, visiblement via la CIA et le Mossad, au contraire de la version officielle, tend trop depuis quelques heures à être gratuitement attribué à Ben Salmane. Certes, Riyad a des divergences avec Amman autour de la mosquée d'Al-Aqsa, mais delà à vouloir renverser le trône d'Abdallah et à le faire remplacer par son demi frère, Hamza, il y a un pas que MBS n'irait peut-être pas franchir en ces temps de crises à répétition affectant le royaume. À moins qu'il y ait quelque chose de coordonnée entre «Big Brother» et ses deux poulains saoudien et israélien, puisqu'il y a une impasse. Quelque chose comme une répartition de rôles: Il y a deux jours, The Washington Institue For Near East Policy faisait publier une enquête où l'auteur détaillait, facte à l'appui, l'hypothèse de l'émergence d'une puissance balistique en mer Rouge, qu'il appelait «Hezbollah-Sud». Le texte, en se référant aux drones et aux missiles d'Ansarallah qui entre 2015 et 2021 ont connu des améliorations continues, reconnaît que les Houthis sont devenus «des fabricants de missile» et que s'ils parviennent à frapper de «façon hebdomadaire» Ras tTnoura, Yanbu, Jizan ou Djeddah et Riyad, cela veut dire qu'ils auront bientôt des missiles qui frapperont Eilat. 

«La domination des forces de Sanaa sur Maarib en tant que centre énergétique du Yémen signifierait une victoire pratique dans la guerre. Même sans Maarib, ils contrôlent maintenant la capitale, deux grands ports de la mer Rouge et la plupart des zones habitées. Ainsi, une victoire ou un match nul ferait des Houthis un nouveau «Hezbollah du sud» en mer Rouge, reflétant la position du Hezbollah libanais sur la Méditerranée, avec un arsenal croissant de missiles balistiques, de missiles de croisière et de drones capables de menacer le canal de Suez, le détroit de Bab el-Mandab, les États arabes du golfe Persique, les États de la mer Rouge et peut-être même Israël, écrit l'auteur avant d'appeler à la formation de ce qu'il appelle une «ligne roug» inter-mer Rouge, impliquant à la fois Israël, Égypte et Jordanie, «puisque les missiles de 1250 à 1400 kilomètres d'Ansarallah pourraient invariablement atteindre aussi bien l'Égypte que la Jordanie!»

Michael Knights propose ensuite de créer des réseaux d'alerte précoce partagés en mer Rouge. « Compte tenu de la menace croissante que fait peser l'émergence du « Hezbollah méridional » sur l'Arabie saoudite, l'Égypte, Israël et la Jordanie, Washington devrait convoquer une réunion à huis clos de ce quatuor de sécurité de la mer Rouge et élaborer des plans à moyen terme pour une coopération défensive orientée vers le sud ». Évidemment quiconque aurait suivi l'épopée militaire d'Ansarallah au Yémen et son émergence à titre de l'une des plus puissantes armées asymétrqiues du monde, dotée d'une intelligence stratégique hors paire sait que ce n'est pas son genre de s'en prendre à un État, tant que ce dernier ne s'en prendra pas à lui. Mais pourquoi alors vouloir créer une «coalition rouge»? La réponse est évidente encore une fois, pour assurer la «protection» d'un Israël que l'auteur, un Sioniste américain, sait «être dans le viseur des Houthis». Mais la Jordanie irait-t-elle répondre oui à une telle coalition? Qu'en sera-t-il de l'Égypte d'al-Sissi qui pour avoir bien présent à l'esprit l'enlisement militaire de Naser au Yémen, ne s'est jamais aventurée dans ce pays?

Lire aussi : Syrie-Jordanie : coup fourré anti-US

Il faut donc un coup majeur déstabilisateur à l'adresse de l'Egypte et de la Jordanie pour que cette idée totalement absurde d'un Ansarallah attaquant la Jordanie et l'Égypte se mette sur les rails. Forme de chantage signé US/Israël qui veut que comme toujours les «alliés paient de leur sang» le prix de l'alliance avec Israël. Ce n'est pas sans raison si Mohammad Ali al-Houthi, cadre d'Ansarallah réagit à ce coup d'État raté pour y dénoncer «les profits qu'en tirerait Israël».

De plus, ce coup est le second à avoir été reçu par Abdallah II depuis que Biden est aux commandes, le premier étant cet accord militaire absolumenet scandaleux qui fait de l'air, du sol et des eaux jordaniens un pré carré de l'US Army moyennant quelques 400 millions de dollars par an! Des analystes y ont vu une tentative US/Israël de trouver une place pour des bases américaines en Irak et en Syrie par ces temps de lutte acharnée de la Résistance contre les troupes US. Mais l'accord est aussi une façon indirecte de placer le royaume hachémite face à la Résistance. Comme cet autre coup particulièrement sordide comme quoi le drone qui a tué Soleimani a décollé de la Jordanie... Mais en tout ceci, il y a un signe : l'entité sioniste se noie... Abdallah II devra bien s'en méfier puisque les noyés sont réputés d'emporter avec eux ceux qui leur tendent une perche... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV