Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken a annoncé aujourd'hui (mercredi) lors d'une réunion avec son homologue allemand Haiku Moss que Washington envisagerait des sanctions supplémentaires à l'encontre des entités impliquées dans le gazoduc Nord Stream 2.
« L'embargo sur le North Stream 2 est possible et il ne fait aucun doute que les États-Unis s'opposent au projet », a déclaré Blinken.
« Berlin espérait que la nouvelle administration américaine dirigée par le président Joe Biden aurait une approche plus réaliste de North Stream 2 », ont déclaré à Reuters des responsables diplomatiques et gouvernementaux allemands.
Mais Blinken aurait exprimé à Haiku Moss l’inquiétude des États-Unis. Il a assuré que le gouvernement de Joe Biden était « déterminé à respecter » la loi adoptée en 2019 par le Congrès américain, qui prévoit des sanctions pour les entités impliquées dans le projet controversé de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne.
« Nord Stream 2 est un mauvais projet - pour l'Allemagne, pour l'Ukraine et pour nos alliés et partenaires d'Europe centrale et orientale », a-t-il dit confirmant l'opposition de Washington à ce gazoduc de 1.200 kilomètre de liaisons sous-marines pour 9 milliards d'euros.
Les États-Unis dénoncent « un projet géopolitique russe visant à diviser l'Europe et affaiblir la sécurité énergétique européenne ».
Le mois dernier, le porte-parole du département d'État, Ned Price, a annoncé que les États-Unis accentueraient les sanctions contre le gazoduc alors que le chantier est presque terminé. Un groupe de 40 sénateurs républicains a écrit une lettre à Joe Biden estimant que le projet Nord Stream 2 était une « violation flagrante de la loi américaine » et ont appelé à davantage de sanctions.
L'année dernière, la construction du gazoduc dans les eaux danoises, au large de l'île baltique de Bornholm, a été interrompue en raison des menaces de sanctions américaines. Maintenant, la construction a officiellement repris et est terminée à 93 %. Arrivé à terme, le gazoduc transportera chaque année 55 milliards de mètres cubes de gaz naturel russe vers l'Allemagne.