En Irak, alors qu’une troisième explosion, en une journée, vient de prendre pour cible deux convois militaires US, le président Barham Salih annonce sa décision de procéder à la mise en œuvre de la loi parlementaire approuvée en janvier 2020 pour expulser les forces étrangères d’Irak.
Deux convois logistiques militaires américains ont été ciblés près de la ville d’al-Samawah, chef-lieu de la province d’al-Muthanna dans le sud de l’Irak, a rapporté Saberine News, le jeudi 18 mars, soulignant qu’il s’agit d’une troisième attaque au cours des dernières 24 heures.
Plus tôt dans la journée, un autre convoi logistique de la coalition américaine a été touché par un engin explosif improvisé dans la province de Diwaniyah toujours dans le sud de l’Irak.
Les explosions similaires se sont produites au cours de ces derniers mois sur le trajet des convois militaires américains en Irak ; la coalition américaine ayant sollicité l’aide d’entreprises irakiennes locales pour survivre aux explosions et transférer ses équipements militaires.
Lire aussi : À Qaïm, les USA ont peur des missiles de la Résistance...
Les attaques contre les convois logistiques américains se poursuivent alors que le Parlement irakien a approuvé une loi exigeant l’expulsion de toutes les forces étrangères d’Irak en décembre 2020 à la suite de l’assassinat des deux hauts commandants de la Résistance, le général Soleimani et Abu Mahdi al-Mohandes par un drone américain près de l’aéroport de Bagdad.
C’est dans ce contexte que le président irakien, Barham Salih, a annoncé aujourd’hui la décision de son gouvernement de mettre fin à la présence des troupes américaines et étrangères dans le pays, dont le nombre se chiffre, selon lui, à 2 500.
Avertissant que les relations entre l’Irak et les États-Unis doivent être fondées sur les intérêts communs, le président irakien a indiqué que le dialogue stratégique entre Bagdad et Washington porterait sur les questions politiques, économiques et sécuritaires.
Plutôt samedi, Nasr al-Shemmari, le porte-parole du mouvement irakien al-Nujaba, a rappelé l’expiration du délai donné au gouvernement irakien pour le retrait des troupes américaines.
Lire aussi : L’alternative chinoise s’offre à l’Irak
Il affirmé que l’un des objectifs américains dans l’est de la Syrie est d’établir des points de passage sécurisés pour les organisations terroristes sur les frontières syro-irakiennes. Or la Résistance a, selon lui, toujours mis en garde qu’elle prenait l’initiative et qu’elle avait la capacité à riposter aux actions des forces d’occupation et nuire sérieusement à leurs intérêts de manière à assurer la dissuasion face à l’ennemi et à le forcer à se retirer d’Irak avec humiliation et défaite.
Le coup lancé contre Aïn al-Asad relève de cette logique qui a largement contribué à établir un équilibre de la terreur USA/Résistance irakienne.
Al-Shemmari est allé encore plus loin en évoquant l’intention de l’Occident d’augmenter le nombre de ses forces sur le sol irakien dans le cadre de la présence de l’OTAN qui selon lui, suit deux objectifs. Soit l’OTAN cherche à dissimuler le retrait des Américains et à assumer la défaite en Irak plutôt que laisser Washington la subir seul, soit il s’agit d’une intention malveillante des États-Unis d’enflammer la situation intérieure et conduire à la fédéralisation de l’Irak. Et puis l’hypothèse d’une combinaison des deux objectifs n’est pas exclue : les États-Unis sèment le chaos dans le pays et en imputent la responsabilité aux forces européennes. Bref, ils les utilisent comme cible expiatoire. Mais, quels que soient leurs objectifs, une chose est sûre : l’escalade militaire anti US est irréversible, car la Résistance irakienne ne laissera ni l’Amérique ouvrir des passages pour Daech, ni couper la route stratégique Irak-Syrie-Méditerranée, ni bloquer le transit par voie terrestre du pétrole, du gaz irakien vers la Syrie, puisque la Résistance a fait un choix stratégique en intégrant la Route de la Soie.
Lire aussi : L’Iran relie l'Irak à l’axe de l’Est