Une délégation du Hezbollah libanais a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères.
Dans la conjoncture où la crise politique continue de peser sur le Liban, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a reçu, ce lundi 15 mars à Moscou, une délégation politique, envoyée par le Hezbollah, dans le cadre des efforts de Moscou destinés à régler la crise.
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Les sujets des entretiens entre M. Lavrov et la délégation du Hezbollah, dirigée par Mohammed Raad, le chef du bloc parlementaire de la Loyauté à la Résistance, n’ont pas été officiellement annoncés.
« Nous avons évoqué les moyens de maintenir la stabilité au Liban et de renforcer les gains réalisés grâce à la lutte contre le terrorisme en Syrie et au Liban », a indiqué M. Raad, selon des propos rapportés par la chaîne al-Manar. « La réunion était amicale et honnête et nous avons évoqué la situation au Liban et dans la région », a ajouté Mohammad Raad.
Selon al-Manar, Mohammad Raad a également évoqué avec Sergueï Lavrov le dossier de la formation du gouvernement au Liban. L'élu a exprimé « l'attachement du Hezbollah à la nécessité d'accélérer la formation d'un cabinet qui reflète la volonté du peuple libanais », estimant que cette formation est la « clé de la stabilité et le début d'une solution aux crises ».
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La Russie s’est engagée dans une série d’efforts visant à régler la crise politique au Liban, due à la vacance du pouvoir.
Dans la foulée, Saad Hariri, chargé de former le nouveau cabinet du Liban, a participé à une rencontre surprise avec Sergueï Lavrov, mardi dernier à Abou Dhabi. Ont également participé à cette réunion Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, et George Chaaban, conseiller de Saad Hariri.
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Selon le quotidien russe Izvestia, « Lavrov et Hariri ont discuté de la situation au Liban ainsi que des coopérations entre Moscou et Beyrouth ».
« Joseph Aoun, commandant de l’armée libanaise, a déclaré, lors d’une réunion, que l’armée défendait le droit du peuple de s’exprimer d’une manière pacifique, lorsque le Liban est aux prises avec la crise économique et politique », indique Izvestia.
Le 6 mars, Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères et représentant de Vladimir Poutine pour le Moyen-Orient, s’est entretenu avec Amal Abou Zied, conseiller du président libanais dans les affaires liées à la Russie. Les deux hommes ont discuté des conditions actuelles du Liban et ont mis l’accent sur la multiplication des efforts, destinés à former un nouveau gouvernement et à régler la crise aux dimensions politique, sociale et économique.
M. Bogdanov a également rencontré l’émissaire spécial de Saad Hariri pour souligner la nécessité de la formation d’un gouvernement puissant en vertu d’un consensus scellé entre tous les groupes politiques, ethniques et religieux.
De son côté, Saad Hariri, Premier ministre chargé de former un nouveau gouvernement, a déclaré qu’il n’attendait le feu vert d’aucune partie, ni l’Arabie saoudite ni aucun autre pays pour mettre sur pied un nouveau cabinet.
Saad Hariri a tenu ces propos en réaction à des rumeurs selon lesquelles il attendrait le feu vert de l’Arabie saoudite pour former un nouveau gouvernement.
À ce propos, le bureau médiatique de Saad Hariri a souligné que celui-ci n’attendait que l’approbation du président pour la formation d’un cabinet composé des experts.
Saad Hariri a été chargé, pour la quatrième fois, par le Parlement et le président, de mettre sur pied un nouveau cabinet. Selon les observateurs politiques, les États-Unis, la France et l’Arabie saoudite entravent le processus de la formation du nouveau gouvernement puisqu’ils voient dans la Résistance contre le terrorisme takfiriste un obstacle pour la réalisation de leurs objectifs.
La crise sévissant actuellement au Liban se nourrit des ingérences de l’Arabie saoudite, des États-Unis et de France et est intensifiée par le suivisme aveugle de certains groupes libanais aux politiques et stratégiques anti-Résistance de l’axe américano-franco-saoudien.
La plupart des partis politiques libanais dont la Résistance ont multiplié leurs efforts, pendant les derniers mois, pour que le cabinet de Saad Hariri soit mis sur pied.
Selon Nassib Hotheit, la visite sans précédent de la délégation du Hezbollah à Moscou alors même que les États-unis ont blacklisté le mouvement marque un tournant dans les relations des deux parties surtout que cette rencontre fait suite à la visite du PM libanais à Moscou. Evidemment la rencontre fait écho à la volonté de Moscou de jouer un rôle axial au Moyen-Orient. La Résistance est désormais un acteur clés des évolutions de la région et Moscou sait que tout rapprochement avec la Résistance lui procurera une plus large place dans cette région d'une importance géostratégique majeure.