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Frontière maritime: comment les USA entravent les négociations?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les États-Unis tentent d’entraver les négociations entre le Liban et le régime israélien sur la démarcation de frontières maritimes. (Photo d’illustration)

Les États-Unis tentent d’arracher des concessions au Liban, lors des négociations sur la délimitation de la frontière maritime, au profit de la partie israélienne, indique Amin Hoteit.  

Le renommé analyste du monde arabe, Amin Hoteit, a fait paraître un article, dans le quotidien al-Binaa, au sujet du rôle dévastateur des États-Unis dans les négociations sur la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et le régime israélien. 

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Amin Hoteit écrit : « Sous le mandat de Donald Trump, les Américains ont fait un grand cadeau au régime israélien ; les fermes de Chebaa ! Cependant, ils ne s’en sont pas contentés et cherchent maintenant à leur offrir les eaux libanaise. » 

« Lors des négociations indirectes sur la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël, la délégation libanaise insiste sur les droits légaux du Liban, mais la partie israélienne refuse de se soumettre aux conditions posées par Beyrouth et continue d’entraver le processus de négociations tout en accusant Beyrouth de mettre des bâtons dans les roues », indique l’analyste. 

Et de continuer : « En effet, les Américains font tout pour arracher des concessions au Liban afin d’assurer ainsi les intérêts de leur allié israélien. C’est exactement ce que faisait Donald Trump. Par exemple, Washington a récemment accusé le Liban de ne pas opter pour une position homogène lors des négociations. »  

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« L’ancien secrétaire d’État adjoint des États-Unis en charge du Moyen-Orient, David Schenker, a récemment prétendu que le règlement du dossier de la délimitation des frontières maritimes contribuerait à l’amélioration de la situation économique du Liban et qu’il aiderait le pays à sortir de la crise économique en raison des activités du forage que le français Total pourrait reprendre après ».  

Amin Hoteit réaffirme que « c’est exactement par les propos de tel genre que les États-Unis entendent faire confronter le gouvernement libanais à la colère de son peuple ». « Autrement dit, Washington veut suggérer que ce serait le gouvernement libanais qui ferait durer la crise économique en entravant les négociations de démarcation pour ainsi susciter l’ire générale au Liban », ajoute M. Hoteit. 

Il a rappelé que c’était le régime israélien qui avait suspendu les négociations : « Le Liban n’a jamais rien fait pour entraver les négociations ; ce qui les entrave en effet est le soutien indéfectible des Américains aux intérêts de leur allié israélien ». 

Amin Hoteit a souligné que Beyrouth n’avait jamais demandé ce qui ne relevait pas de ses droits légitimes et légaux. 

Le projet américain de faire avancer l’affaire des frontières maritimes en faveur d’Israël ayant jusqu’ici échoué, les médias mainstream ne cessent d’ailleurs de formuler les accusations sans fondement contre le Hezbollah, comme si le mouvement de résistance libanais aurait été à l’origine des contestations de rue contre la situation économique.

En effet, l’axe américano-israélien essaie tous les moyens afin de supprimer le Hezbollah de la scène politique interne libanaise et d’attiser les différends entre les factions pro-Hezbollah et le reste du gouvernement, surtout les partis chrétiens, au sein du gouvernement. À cette campagne malveillante, le Hezbollah vient de réagir en publiant un communiqué.

« Des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux accusent des partisans du Hezbollah et d’Amal d’avoir bloqué les routes et fait des actes de sabotage, notamment sur la place Imam Hossein, alors que ce n’est pas vrai », indique le communiqué, publié conjointement par le Hezbollah et Amal. 

Les deux partis ont ensuite demandé aux services sécuritaires et juridiques de suivre le cas et de traduire en justice tous ceux qui ont endommagé les avoirs privés et publics. 

C’est dans un tel contexte que le Premier ministre par intérim envisage un voyage à Moscou, afin de s’entretenir avec les hauts dirigeants russes sur la situation au Liban et l’impact des positions des parties intérieures et régionales sur le processus de la formation du gouvernement. 

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Et si les États-Unis prétendent voir dans les négociations sur les frontières maritimes une solution à l’impasse économique, voire politique, au Liban, on se rappelle que les Russes sont déjà présents dans le secteur pétrogazier russe. Le fait que le PM par intérim libanais est attendu à Moscou signifierait peut-être que la place de la Russie au Liban sur divers plans va se renforcer.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV