C'est bien significatif : à peine quelques heures après une explosion suivie d'un vaste incendie dans un point de passage frontalier de l'Iran avec l'Afghanistan, une seconde en quinze jours; la marine pakistanaise vient de faire l'objet d'une attaque terroriste et pas n'importe où mais bien au Gwadar! Quel est le rapport? Dans l'un et l'autre incident, c'est la Chine ou mieux dire, son partenariat avec l'Iran d'une part et le Pakistan de l'autre qui est visé. Il y a peu l'Iran a inauguré une liaison ferroviaire reliant Khawf à Hérat, un tronçon qui ouvre les portes de l'Asie centrale à l'Iran et évidemment la Chine n'y est pas étrangère. Or le point de passage frontalier de l'Iran avec Hérat a été le théâtre il y a deux semaines d'un vaste incendie qui a laissé des morts et consumé pas moins de 500 camions citernes. Un scénario identique s'est produit le 6 mars à Farahi, autre point de passage frontalier irano-afghan, mais le feu a été plus rapidement maîtrisé par les sapeurs-pompiers iraniens. L'attaque contre Gwadar où Pékin a investi des milliards de dollars et qui pourrait se poser en port jumelle du fameux porte iranien Chabahar, demande-t-il à ce que la marine chinoise se présente sur les lieux? C'est une possibilité vu que les États-Unis ont officiellement passé à l'offensive sur la quasi-totalité des fronts : Hong Kong, Taïwan entre autres.
L'attaque terroriste a visé un véhicule transportant des officiers de la marine pakistanaise dans le port de Gwadar, dans la province du Baloutchistan dans le sud-ouest du pays a fait deux morts. Les médias pakistanais citant des sources de sécurité ont déclaré ce dimanche matin que deux officiers de marine ont été tués et un autre blessé dans une attaque terroriste contre leur véhicule dans la zone côtière de Gwadar. Aucun groupe n’a jusqu’à présent revendiqué la responsabilité de l’attaque. Le ministre d’État du Baloutchistan dans un message a fermement condamné l’attaque. Hier aussi une puissante explosion à la bombe dans le district de Sibi, dans la province du Baloutchistan, a tué cinq personnes et en a blessé cinq autres. Cette attaque intervient alors qu'un rapport du renseignement américain a révélé que la Chine a dépassé les États-Unis en nombre de navires de guerre pour devenir la plus grande puissance navale du monde.
Le rapport, publié samedi par CNN, indique qu’à la fin de 2020 la Chine disposait d’environ 360 navires d’attaque, soit plus de 60 unités navales américaines. « La Chine, qui possède aujourd’hui la plus grande puissance navale au monde, à un rythme effréné est en train de construire des chasseurs modernes consacrés aux frappes air-sol, des sous-marins, des porte-avions, des avions de combat, des navires d’assaut amphibies, des sous-marins de missiles balistiques, de grandes unités de protection côtière de protection et des brise-glaces polaires », a poursuit le rapport.
Le rapport a souligné que certaines de ces pièces au niveau de qualité seraient égales ou meilleures que n’importe quelle pièce maritime fabriquée par les États-Unis ou par d’autres puissances maritimes.
Le rapport cite que la flotte de sous-marins d’attaque américaine de 50 pièces est entièrement à propulsion nucléaire, ce qui lui confère des avantages d’endurance significatifs par rapport à la flotte chinoise, qui ne comprend que sept sous-marins à propulsion nucléaire dans sa flotte de 62 pièces. Il a poursuivi : « Mais le grand avantage de la marine chinoise par rapport à la marine américaine réside dans les patrouilles et les navires de combat côtier, et ces petits navires sont renforcés par les gardes-côtes chinois et les milices maritimes avec un nombre suffisant de navires combinés pour doubler le total. »
Pour revenir au plan anti Chine précité, il est connu maintenant sous le nom d’« Initiative de Dissuasion dans le Pacifique, ou PDI, inclurait surtout la mise en place de capacités de frappe à longue portée, y compris des éléments qui pourraient être des missiles de croisière, balistiques et hypersoniques. En outre, ce plan comprend également des programmes pour ajouter des défenses antimissiles plus performantes, ainsi que de nouveaux capteurs spatiaux et terrestres, et de trouver des moyens d’assurer l’accès aux aérodromes, aux ports et aux autres installations nécessaires pour soutenir ces efforts et d’autres futures opérations.
“La plus grande menace pour l’avenir des États-Unis réside dans l’érosion de la dissuasion conventionnelle”, a déclaré l’un des documents du PDI soumis au Congrès. Selon le média japonais Nikkei Asia : « sans un moyen de dissuasion conventionnel valide et convaincant, la Chine est encouragée à prendre des mesures dans la région et au niveau mondial pour menacer les intérêts américains ».