L’ancien chef adjoint du Mossad a reconnu le désarroi d’Israël face à l’Iran alors que celui-ci continue de développer son programme nucléaire et de renforcer son influence régionale.
L’ancien chef adjoint du Mossad a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait mal géré le dossier de l’Iran, dans des extraits d’une interview publiés jeudi 4 mars.
« Le résultat final est une mauvaise gestion. Je vois de la mauvaise gestion », a déclaré le fonctionnaire récemment retraité au quotidien Yediot Aharonot dans une interview qui sera publiée dans son intégralité vendredi 5 mars.
Le haut fonctionnaire n’est connu que par son initiale hébraïque, Alef, et a choisi de démissionner le mois dernier lorsqu’il a été écarté pour le poste le plus élevé de l’agence d’espionnage.
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Il réaffirme que Benjamin Netanyahu exploite les opérations du Mossad dans divers pays, dont et surtout l’Iran, pour assurer ses objectifs politiques. Alef a souligné que la décision de Tel-Aviv d’anéantir l’accord nucléaire était une mauvaise décision.
« Depuis qu'Israël a œuvré pour l'annulation de l'accord sur le nucléaire iranien, la République islamique a accumulé encore plus d'uranium enrichi et a continué d'étendre son influence et son pouvoir dans tout le Moyen-Orient », a-t-il fustigé.
Trois points sont à retirer de ces révélations de l’ex numéro deux du Mossad : premièrement, Israël n’a pas réussi à entraver le développement du programme nucléaire iranien.
Lorsque les responsables israéliens ou américains évoquent « l’extension de l’influence de l’Iran dans la région », ils veulent dire « le renforcement de l’axe de la Résistance » qui représente sans aucun doute une menace sérieuse contre le régime israélien et les intérêts de l’Occident ou des États-Unis.
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Deuxièmement, la démission d’un responsable de haut rang du Mossad, son bras de fer avec Netanyahu et ses avertissements quant à l’ingérence des hommes d’État dans les affaires du Mossad pour assurer leurs objectifs personnels prouvent l’effondrement du système de gestion d’Israël et d’une grande déception qui existe envers le bilan du Premier ministre israélien.
Troisièmement, Alef a révélé que Netanyahu n’avait pas réussi à bien gérer les questions liées à l’accord nucléaire ni la crise dU coronavirus. Il a également évoqué le dossier de corruption impliquant le Premier ministre israélien. Les échecs en série de Netanyahu sur le plan intérieur, aussi bien que le plan extérieur, laissent prévoir l’effondrement du régime israélien.
Le ministre iranien de la Défense a déclaré, le 8 février, que malgré ses menaces proférées haut et fort, Israël n’osait rien faire contre l’Iran.
Le général de brigade Amir Hatami a assimilé Israël à « un animal avec une grande gueule et un corps fébrile » qui n’était pas en mesure de concrétiser ses menaces contre l’Iran.
« Aujourd’hui, la puissance défensive de la République islamique d’Iran se trouve dans son apogée et nous avons organisé une dizaine d’exercices militaires terrestres, aériens, navels et de la DCA en peu de temps », a déclaré Amir Hatami.
Le ministre de la Défense a souligné que les capacités défensives de l’Iran étaient tellement remarquables que l’ennemi n’osait s’engager dans une confrontation militaire avec l’Iran. « L’ennemi se contente de paroles et il est incapable de faire la moindre action », a-t-il martelé.