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Message «balistique» de Poutine à Netanyahu?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Images satellites israéliennes sur l'emplacement des missiles russes S-300 à Masyaf en Syrie. (Photo à titre d'illustration)

« Le S-300 russe va désormais faire durement regretter à Israël ses aventurismes contre la Syrie », estime l'éditorialiste du journal Rai al-Youm qui n’exclut pas un « changement stratégique » de la politique syrienne de Moscou face aux États-Unis de Biden et son allié israélien.

Plus d’une fois au cours de ces dernières années, l’armée israélienne a frappé la capitale syrienne, Damas, et ses alentours, et ces attaques ont été pour la plupart écartées par l’armée syrienne et ses alliés. Or, l’ancien inspecteur en désarmement, Scott Ritter, a averti auparavant que la poursuite des attaques israéliennes contre la Syrie risquait d’aboutir à un conflit régional en bonne et due forme.

Dans deux lettres adressées au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité, le ministère syrien des Affaires étrangères a critiqué la réaction de la communauté internationale aux attaques que les avions de chasse israéliens ont menées le dimanche 28 février au soir contre certaines cibles dans la province de Damas en Syrie, attaques au cours desquelles la DCA syrienne a intercepté et détruit la plupart des missiles tirés depuis le Golan occupé par l’armée israélienne.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé l’impunité du régime israélien dans un monde où semble régner la loi de la jungle, « où Israël se permet des agressions perpétuelles contre le territoire syrien et cela avec l’appui des États-Unis et de certains États occidentaux ».

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Toujours est-il qu’une source militaire russe a annoncé que l’attaque aux missiles israélienne contre la banlieue de Damas avait été écartée par les batteries de missiles Pantsir-S et Buk-M2. « Cela montre la supériorité des systèmes de défense antiaérienne russe ; il n’y a eu aucun dégât ni aucune perte en vies humaines auprès des forces militaires syriennes », a ajouté la source.

Dans un récent article, l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan revient sur cette question :

« Pourquoi le récent raid israélien sur la banlieue de Damas n’a-t-il pas atteint ses objectifs ? Et pourquoi les responsables russes ont-ils officiellement évoqué pour la première fois le “secret” de cet échec israélien ? Le feu vert pour utiliser des missiles “S-300” pour écarter de prochaines attaques aériennes est-il imminent ? »

Si l’information rapportée par les sources russes au sujet de l’interception des missiles israéliens par Pantsir-S et Buk-M2 est correcte -rappelle Atwan-  « il semble que le temps des attaques aux missiles israéliennes pour frapper des cibles militaires ou civiles dans les profondeurs de la Syrie approche de sa fin ».

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L’éditorial de Rai al-Youm ajoute :

« C’est la première fois que des sources officielles russes s’empressent de publier un communiqué par l’intermédiaire de l'agence de presse officielle “Novosti”, confirmant le succès de ce type de missiles pour contrer les raids israéliens de manière efficace, alors qu’il arrivait aux attaques précédentes de pouvoir provoquer des dégâts, comme l’avait confirmé l’Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), vitrine médiatique des insurgés syriens, basé à Londres.

Et puis, il est clair que la Russie a fourni à ses forces alliées en Syrie des types avancés de systèmes de défense antimissile, après une augmentation de critiques de la part des médias de la Résistance, comme si Moscou n’avait pas de problème avec les attaques israéliennes [contre la Syrie]. 

En tout cas, avec l’arrivée au pouvoir, aux États-Unis, du gouvernement de Joe Biden avec une approche politique qui, d’ores et déjà, a attisé les tensions, avec entre autres, des attaques contre des positions de la Résistance à l’est de Deir ez-Zor, « des changements stratégiques » dans la politique syrienne de Moscou ne seront pas inattendus, d’après l’éditorialiste de Rai al-Youm.

« Il s’agit là d’un message clair “russe” à l’adresse de Netanyahu, une sérieuse mise en garde contre la poursuite des raids, au moment où nous sommes depuis pas longtemps témoins d’une augmentation du nombre de raids aériens sur Damas. (…) C’est une évolution perceptible et fulgurante depuis que les sites balistiques syriens ont visé un F-16 israélien en février 2018, après quoi les chasseurs israéliens n’ont pas osé pénétrer l’espace aérien syrien et préfèrent tirer leurs missiles depuis l’extérieur des frontières syriennes. »

Sur ce fond, Rai al-Youm n’exclut pas que le futur pas de Moscou consistera à donner le feu vert au commandement de l’armée de l’air syrienne pour utiliser les missiles « S-300 » afin de frapper les avions israéliens, dès qu’ils auront largué leurs missiles au-dessus du Golan ou de tout autre endroit. « Nous n’avons qu’à attendre pour voir si Israël osera un prochain raid aérien, et à quoi ressemblera la réaction de la DCA syrienne », ajoute Abdel Bari Atwan dans son éditorial pour le journal Rai al-Youm.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV