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La Turquie menace la Russie d'un clash naval en Ukraine, fait tuer un pilote russe en Syrie et soutien l"Arménie anti-russe

La marine turque (Archives)

Le Sutlan Erdogan est-il toujours un partenaire certes somnambulesque mais plus ou moins fiable pour la Russie? Depuis décembre, l’intérêt grandissant de la Turquie atlantiste pour l’Ukraine inquiète la Russie. En décembre 2020, la Turquie et l’Ukraine ont passé un accord militaire concernant la production commune de drones de combat avec transfert de technologie. Et en attendant la mise en route de cette production, l’Ukraine se disait prête à acheter des drones Bayraktar TB2, ces mêmes drones qui ont fait la différence dans le conflit du Haut-Karabakh.

Il semblerait, selon certains experts, que la Turquie ait été aidée par les États-Unis à prendre la « bonne décision », celle d’une implication active dans le conflit ukrainien, suite à des sanctions imposées à ses entreprises de production d’armes. Cette délicate incitation expliquerait certainement le prix de vente incroyablement bas. En février 2021, l’information tombe d’une vente de 6 drones de combat à l’armée ukrainienne à un prix 16 fois inférieur à celui du marché. A ceci s'ajoutent les déclarations intempestives turques sur les coopérations navales avec kiev. Les exercices militaires menés par les pays de l'OTAN dans la partie ouest de la mer Noire, selon la partie turque, "visent à un entraînement coordonné des actions en cas de conflit éventuel entre la Russie et l'Ukraine". Dans le même temps, la partie turque a attiré l'attention sur le fait qu'en cas de conflit armé entre la Russie et l'Ukraine dans les eaux de la mer Noire, "elle soutiendrait la marine ukrainienne avec ses navires".

«L'exercice Poséidon 2021, lancé par l'OTAN en mer Noire, a mis le Kremlin en mouvement. L'exercice serait ciblé contre la Russie. Le but de l'exercice (selon les médias turcs - ndlr) est de soutenir l'Ukraine, qui s'efforce déjà de lancer de nouvelles actions. "- rapportte le journal turc  "Milliyet". Il n'y a pas de commentaires officiels à ce sujet de la part d'Ankara, cependant, les exercices eux-mêmes visaient "à maintenir la liberté de navigation et la sécurité dans les eaux de la mer Noire", que l'Alliance de l'Atlantique Nord accuse constamment  la Russie de la violer. Ce regain d'activités turques en Ukraine s'ajoute évidemment aux actes hostiles en cours dans le nord de la Syrie où les terroristes pro Ankara viennent d'abattre à coup de MPAD fournis par les Américains un hélico Mi-35 russe avec en toile de fond la mort de son pilote. Des terroristes prennent pour cible d'ailleurs des positions des armées, syrienne et russe, dans la banlieue nord-ouest de Hama et au sud d'Idlib. En riposte à cette action, l'armée syrienne a pilonné des positions terroristes à al-Ankawi et dans certains secteurs de la banlieue sud d'Idlib. Pas plus tard que ce mardi, l'armée russe a découvert une grotte appartenant aux terroristes soutenus par la Turquie dans le sud d'Idlib. La grotte a certes été détruite n'empêche qu'un hopital bien équipé et made in Turquie s'y trouvait avec une capacité d'accueil pour 100 terroristes. Et entre temps, la Russie continue ses patrouilles conjointes avec la Turquie dans la ville orientale d'Aïn al-Arab, à la périphérie est d'Alep. 

Cette semaine, un autre dossier a fait porter au grand jour le partenariat fortement fragile Ankara-Moscou qui s'affaiblit de jour en jour à la lumière des tentatives désespérées d'Erdogan de se rapprocher de Biden. En Arménie, la polémique autour des missiles Iskandar que le Premier arménien pro-Otan Pachiniyan veut présenter comme principale cause de la défaite d'Erevan dans le Haut Karabakh s'est soldée par une tentative de coup d'État que le PM arménien a contrée un peu à la manière d'Erdogan en jetant dans la rue ses partisans. La polémique et les tensions se poursuivent et le premier pays à avoir condamné le coup de force anti Pashiniyan a été évidemment la Turquie, bien que cela ait pu paraître bien étrange, Ankara n'ayant toujours pas digéré la manière par laquelle la Russie de Poutine a pris en main l'affaire du Haut Karabakh. 

Lire plus : Les "taupes" d'Assad détruisent la DCA turque

Pour revenir en Ukraine, la Turquie continue à jouer son rôle opaque et il se peut que les choses finissent par déraper. La situation est complexe sur le plan de la sécurité internationale, car la reprise dans le sang du Donbass par l’OTAN, sous drapeau turco-ukrainien, remettrait totalement en cause, au minimum, la stabilité sur le continent européen. Idem pour le Levant où les contorsions tuques entre la Russie et les USA, ses ingérences dans le nord de l'Irak font largement le jeu de l'axe US/OTAN. une intervention de la Russie, doublée d’une intégration du Donbass dans la Fédération de Russie, est-elle une option envisagée tout comme une rupture avec la Turquie dans le nord syrien? Après tout, la base aérienne de Hmeimim que la Russie développe en ce moment et où elle a l'intention de déployer des bombardiers stratégiques nucléaires s'oppose à celle de l'OTAN à Incirlink. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV