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Erbil-Abou Kamal: les USA échouent en termes de furtivité et de précision...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile sol-air américain, intercepté lors du raid américain du 26 février contre Abou Kamal, à Deir ez-Zor. ©Avia.pro

Cette « première frappe militaire » de l’Amérique de Biden contre l’axe de la Résistance que les médias mainstream décrivent comme étant à la fois « défensive », « précise » et « calibrée pour pas qu’il n’y ait un embrasement avec l’Iran et ses alliés que Biden drague en ce moment avec des tas de vrai-faux carottes enfouies dans son sacoche », est une « cata » dans le vrai sens terme. Pourquoi ?

Diplomatiquement parlant, le raid qui a été lancé, en riposte, selon le couple Austin-Biden, aux frappes au missile visant la base US à Erbil suivies des tirs de roquettes contre la base de l’US Air force à Balad et puis celle de l’US Army dans la zone verte surnommée Ambassade US n’a été en rien plus sécurisant. « Depuis quand les USA répondent à des attaques qui visent leurs troupes là où sont implantées à la demande du gouvernement, dans un pays tiers où leur présence est illégale? », se demande le chroniquer de The Amrican Conservative dans un article qui ajoute.

« Cette riposte que le Pentagone détaille avec vantardise, au mépris du droit international, ne fera-t-il pas de la Syrie, un Irak bis où aucun jour ne passe sans que nos convois logistiques ne soient ciblés par des bombes, nos bases, par des roquettes, nos activés, par des missions de drones ? Pire, cette brigade visée sur la frontière syro-irakienne, soit 46 bataillon, fait partie de l’armée nationale irakienne avec qui nous avons des accords. Comment Bagdad saura-t-il désormais plaider la cause du maintien des liens militaires avec les États-Unis auprès d’une population irakienne hostile. Pire encore Abou Kamal a été bombardé juste après l’envoi de nouveaux contingents à al-Tanf et l’ouverture de nouvelle base à Hassaké, à Deir ez-Zor ?

Et dire qu’en frapper la milice irakienne on s’est mis aussi la Russie sur notre dos, une Russie dont le ministre des Affaires étrangères dénonce « une atteinte grave à la souveraineté syrienne » allant jusqu’à brandir les « S-300 syriens sous notre nez »? Si jusqu’ici on craignait pour nos troupes basées en Irak qui tendent très clairement à se replier vers la Syrie voire vers le Koweït voisin, il faut avoir peur, après ce coup totalement insane du coup Biden Austin pour la vie de nos soldats sur la rive est de l’Euphrate où on sait que les alliés irakiens d’Assad, largement soutenus par la population de Deir ez-Zor et de Hassaké ont de quoi mettre littéralement en danger nos convois et nos bases militaires et faire de la vie de nos soldats un véritable enfer ».

Et c’est là qu’apparaît en effet un second aspect de la « catastrophique erreur de calcul » que Biden, le malin vient de commettre à Abou Kamal, aspect proprement militaire: le 12 janvier 2020, à peine une semaine avant l’investiture du Démocrate, l’entité sioniste avait lancé une série de frappes au missile de croisière Delilah contre la base « Imam Ali », frappes ayant tourné au fiasco en dépit d’une rhétorique médiatique sioniste qui comme toujours à parler « d’une marrée de sangs provoqué par le raid » et « des tas de cadavres des mandataires de Téhéran à ramasser » et évidemment « des stocks d’armes » de la Résistance irakienne à avoir été pulvérisés. A l’époque on a même dit que ce raid visait à envoyer un message israélien à Biden comme quoi son investiture n’irait rien changer à la "campagne de guerre dans la guerre" sioniste en Syrie. Et bien ni Biden ni son général en chef Austin n’auraient pas dû croire à ces sornettes et se lancer ainsi qu’ils viennent de le faire dans une aventure, selon les termes de Lavrov "si dangereux, si sans lendemain". 

Les F-16 israéliens ayant agi en janvier depuis le ciel de la Jordanie se sont littéralement heurtés à ce qui paraissait comme étant une forme de DCA, ce qui vient très exactement arriver aux deux F-15 Eagle américains ayant décollé dans la nuit du 25 à 26 janvier de la Jordanie. « La première nouvelle frappe américaine contre la Syrie s’est avérée totalement inutile…, non parce que le Pentagone a voulu lancer des raids « précis » et évitant des pertes... mais parce qu’il en a été empêché… Les chasseurs de l'US Air Force ont lancé une série d'attaques puissantes de missiles et de bombes sur une base militaire iranienne en Syrie à la frontière avec l'Irak, et pourtant, à en juger les rapports et les images en provenance de la zone de frappe, les dégâts du raid aérien américain sont particulièrement minimes ».

Et le site d'ajouter : « Tout ce qu’on voit c’est un poste de contrôle et une remorque mobile qui ont été détruit… Il aurait dû y avoir quelque chose qui a très sérieusement interféré avec les chasseurs américains et, apparemment, on parlerait de dispositif de suppression et de brouillage « iraniens », ayant visiblement visé cet E-11A Battlefield Airborne Control Node (BACN)… En janvier 2020, l’un de ces appareils avec à son bord les officiers supérieurs de la CIA s’est écrasé en Ghazni en Afghanistan. La CIA a rejeté d’emblée l’hypothèse d’une destruction en pleine vol, n’empêche que l’appareil a été réputé d’avoir à son bord D’Andréa, un super agent de la CIA, impliqué dans l’assassinant du général iranien Soleimani. »

Les photos réalisées sur le site bombardé par les F-15 US le 25 février, sur la frontière syro-irakienne/Avia.pro

Sur les photographies présentées, il n'y a pratiquement même pas de dégâts infligés à la base iranienne à Abou Kamal qu’on sait d’ailleurs être dotés des stocks de missiles tactiques sous terrain. Pour le moment, les images satellites ne permettent pas d'évaluer les dégâts réels, mais le fait que les sources iraniennes ont-elles-mêmes publié des photos prises sur le site « Imam Ali » en dit long sur la part que les Iraniens jouent eux-mêmes dans cette méga déconfiture.

Source des photos : defenseone, photos à l'intérieur de la base de Harir, le 16 février

Et le site d’ajouter : « D’autant plus que ces photos sont diffusées presque simultanément à celles prises sur la base américaine au Kurdistan irakien laquelle a été ciblée le 16 février par une série de 24 « roquettes » qu’on croit « être dotés de dispositif de précision ».

En termes de précision, la comparaison est impossible : les roquettes « iraniennes » ont largement mieux fait que les missiles air-sol américain ! Et dire que "Harir "est l’une des bases militaires les mieux lotis des Etats-Unis au Moyen-Orient et que les 24 roquettes en question auraient là encore atteint le cyber- QG de la CIA, avec en toile de fond un Super Key C 35 et RQ abattus. En attaquant les alliés irakiens de l'Iran en Syrie, le Pentagone a commis l’erreur d’embraser parallèlement ces deux fronts et placer ses troupes entre deux feux ! »

Avia.Pro ne sait pas si bien dire : « Il y a peu le commandant en chef du CentCom Mckenzie s’alertait des « attaques aux drones » contre quoi « le Pentagone ne pourrait pas grand-chose »… « attaque qui se font à peu de frais avec des drones de fortune ». Et pourtant, des drones il y en a de moins en moins dans l’arsenal de la Résistance. La semaine dernière, l’armée de l’air iranienne dévoilait un mixte Prédator-Reaper, Kaman-22. Le premier drone d’assaut à corps large fabriqué par l’Iran qui est capable de porter différents types de charges. L’appareil est en mesure de rester dans le ciel pendant longtemps, plus précisément au-delà de 24 heures, et a une portée de 3 000 kilomètres. Il a donc la capacité d’identifier, de surveiller et de photographier les cibles qui se situent dans les régions lointaines.

De plus, équipé de différentes sortes d’armes et de systèmes intelligents le Kaman-22 possède une capacité de combat remarquable puisqu'il s’agit d’un Predator et d’un Reaper, il réunit à la fois les capacités de reconnaissance, de combat et de guerre électronique. Avec Kaman-22 l’axe de la Résistance n’a peut-être pas trop besoin des attaques à l’essaim. Deux voire trois drones suffiraient largement à en faire la peau aux troupes US, bien que l’axe de la Résistance compte sur chacun de ses raids comme étant la démonstration du couple furtivité-précision. Bien conscient de ceci, le Pentagone vient d'installer les batteries de Patriot à l'est de l'Euphrate, à Deir ez-Zor visiblement.

Avia.pro dit : « À ce jour, seuls les missiles de croisière Caliber peuvent atteindre les bases militaires américaines dans l'est de la Syrie. Compte tenu de leurs caractéristiques, les complexes Patriot, du moins en théorie, peuvent les intercepter »... et de conclure : « De plus, il est possible que le déploiement de « patriotes » soit lié aux accords entre Israël et les États-Unis pour assurer la sécurité d’Israël contre d'éventuelles attaques aux drones et aux missiles balistiques iraniens. »... Sur ce coup là, la Russie peut être sûre, Kaman-22 aura la peau de Patriot. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV