Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré jeudi 18 février que l’Alliance atlantique cherchait à multiplier par huit ses forces en Irak et souhaitait faire passer ses effectifs de 500 à 4 000 hommes.
Cette décision de l'OTAN s'est heurtée à la réaction des responsables et des personnalités d’Irak, dont beaucoup l'ont condamnée. De plus, alors que certains responsables du gouvernement irakien ont déclaré que la mission des forces de l'OTAN était une mission consultative et de formation, certains députés du Parlement irakien parlent du nouveau jeu de l'OTAN pour maintenir la présence américaine en Irak.
Le conseiller irakien à la sécurité nationale Qassem al-Araji a écrit sur Twitter que « les activités des forces de l'OTAN dans le pays sont menées avec le consentement et la coordination de notre gouvernement ».
Mais Aziz Sharif al-Mayahi, ancien député du Parlement irakien, a déclaré que « toute présence de forces étrangères en Irak, dont les forces de l'OTAN, constitue une nouvelle occupation du pays ».
Avertissement sur les objectifs cachés de l'OTAN en Irak
Le Centre irakien d'études politiques a également mis en garde dans un communiqué contre les objectifs ambigus et secrets de l’OTAN d'augmenter ses effectifs dans tout l'Irak dans la phase suivante, affirmant que cela était contraire au principe de souveraineté nationale irakienne.
Depuis 2004, la mission de l'OTAN consistait à former les forces de sécurité en Irak et, depuis octobre 2018, les missions de l'OTAN en Irak sont devenues des missions consultatives et de formation.
Les plans initiaux d'extension de la mission de l'OTAN en Irak ont été élaborés à la demande de l'ancien président américain Donald Trump.
Les États-Unis tentent de protéger leurs intérêts au Moyen-Orient, en particulier en Irak, en planifiant et en gérant l'idée de l'expansion de l'OTAN, surtout après les pressions du Parlement et du peuple irakiens pour le retrait des militaires US du pays.
L'invasion et l'occupation américaines de l'Irak en 2003 ont été un facteur majeur pour l'entrée des forces de l'OTAN en Irak. Un regard sur la coalition dirigée par les États-Unis dans la guerre en Irak révèle que 16 membres de l'OTAN ont travaillé avec Washington sur cette question.
Trois membres de l'OTAN ont également accompagné directement les États-Unis dans sa guerre contre Irak: la Grande-Bretagne, le Danemark et la Pologne.
Augmenter le nombre d’effectifs de l'OTAN ou des États-Unis?
De son côté, Ali al-Sattouf, député du Parlement syrien, a souligné que l'OTAN tentait de s’emparer de la richesse de diverses nations depuis sa création post-Seconde Guerre mondiale.
Mais la question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi la décision du commandement de l'OTAN de multiplier par huit ses effectifs en Irak coïncide avec l'annonce par les États-Unis d'une réduction ou d'un retrait des troupes américaines d'Irak.
À ce propos, Abbas al-Ardawi, politologue irakien a déclaré: « Le principal objectif de l'OTAN d'augmenter le nombre de ses troupes en Irak est d'occuper le pays. L'annonce par l'OTAN de sa décision de quadrupler sa présence militaire sur le sol irakien constitue une occupation. En fait, les forces de l'OTAN vont être celles des États-Unis. »
Le secrétaire général de l'OTAN a prétendu que la multiplication par huit des forces de l'OTAN en Irak visait à empêcher la résurrection de Daech dans le pays; et ce alors que ces forces n’ont pas enregistré de résultats satisfaisants dans la lutte contre le terrorisme, d’autant plus que les forces de sécurité irakiennes et les Hachd al-Chaabi sont bien capables d’assurer la sécurité et la stabilité de ce pays et qu’elles l’ont déjà prouvé en sauvant l’Irak des griffes du terrorisme.