Vendredi 29 janvier à Paris, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a déclaré que des négociations sur l’accord nucléaire iranien conclu en 2015 avec les grandes puissances mondiales seraient très strictes et devraient inclure l’Arabie saoudite et ses voisins. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a rejeté la participation de « toute nouvelle partie », voire « tout nouveau dialogue ». Pour Khatibzadeh, « l’accord nucléaire est un document multilatéral international qui a été approuvé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité et qui ne pourra pas faire l’objet de nouvelles négociations ». Le porte-parole de la diplomatie iranienne a souligné qu’aucun nouveau pays ne pouvait rejoindre l’accord nucléaire.
La servilité flatteuse de Macron pour certains régimes arabes réactionnaires de la région découle d’un vide de soutien qui a suivi la défaite de Donald Trump aux élections américaines.
Mais en ce qui concerne la raison pour laquelle la France met l’accent sur la présence d’acteurs régionaux en dehors du cadre du PGAC dans les négociations avec l’Iran, quelques points méritent réflexion :
2. L’Arabie saoudite a toujours été un acteur dépendant pour assurer sa sécurité, et selon la première option, la France cherche désormais à mettre en place un plan afin de vendre au préalable des armes majeures à Riyad. D’une part, ce financement stabilise le statut de la France dans la vente d’armes à l’Arabie saoudite, et de l’autre, la France gagne des revenus financiers importants.
3. L’élection présidentielle française aura lieu l’année prochaine et Macron a besoin d’un sponsor solide pour pouvoir obtenir des voix en injectant de l’argent sur le marché économique national. L’Arabie saoudite et le prince héritier Mohammed ben Salmane seront une bonne option pour Macron.
La stratégie de Paris est en fait un triangle composé de demandes saoudiennes pour limiter la zone d’influence de l’Iran dans la région, de négociations sur les missiles à la demande du régime sioniste et d’un retour en arrière du progrès nucléaire iranien à la demande de la majorité des acteurs du PGAC. On peut donc dire que l’ensemble des demandes des autres acteurs s’exprime par le biais de la France, et en attendant, Paris est davantage un acteur interventionniste et intrusif.
5. Les propositions faites par les Américains pour le respect par l’Iran de ses engagements en échange de la levée des sanctions sont principalement dues aux demandes de la France et du lobby sioniste. Les acteurs derrière ce scénario cherchent à pousser l’Iran à remplir à nouveau ses obligations et à ne pas gagner de points spéciaux en retour.
En conséquence, dans un double scénario, la France cherche, d’une part, de nouveaux acteurs à entamer des négociations avec l’Iran pour obtenir des résultats, et de l’autre, en invoquant des questions globales à négocier, elle cherche le soutien de certains pays, comme l’Arabie saoudite, afin de garantir ses propres ressources financières et ses objectifs internes.