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Zoom Afrique du 6 février 2021

Le ministre iranien de la Défense, le général Amir Hatami et le ministre de la Défense malgache, le général de division Rakotoarimasy André Lucien.

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Actualité en Afrique : 

  • Le président zimbabwéen remercie la Chine pour son don de vaccins contre le COVID-19
  • Togo : les 129 localités de la phase 1 de l’électrification aux mini-réseaux solaires sont connues
  • Le Sénégal prévoit une récolte de 150 000 tonnes de pommes de terre en 2021
  • La Côte d’Ivoire adopte un système de gestion intégrée de l’ensemble des activités de transport routier.
     

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie : le problème de l’ONU ce sont les contrôles et non l’acheminement des aides

L’ONU et les ONG continuent de mettre la pression sur le gouvernement éthiopien pour obtenir un accès total dans la région du Tigré.

Depuis l’appel du dirigeant des séparatistes du Tigré, dont la probabilité qu’il se trouve aux États-Unis est très grande, lance un appel à l’insurrection comme s’il était sûr et certain que le gouvernement éthiopien donnera l’accès total aux ONG et à l’ONU afin que son groupe se réapprovisionne grâce à ces instances occidentales.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’était réuni mercredi à huis clos pour évoquer la situation humanitaire dans la région du Tigré en Éthiopie, l’ensemble de ses membres souhaitant l’octroi de davantage d’accès pour venir en aide aux populations, selon des diplomates.

Demandée par l’Irlande, l’Estonie, la France, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis, la session n’a pas donné lieu à une déclaration. Personne n’a essayé d’en avoir une, a précisé un diplomate sous couvert d’anonymat, tandis qu’un autre affirmait que les membres africains du Conseil avaient, avant la réunion, dit qu’ils s’y opposeraient, jugeant que ce serait contre-productif.

Depuis le lancement en novembre d’une opération militaire de l’armée éthiopienne au Tigré, le Conseil de sécurité n’a tenu que peu de réunions concernant ce dossier, miné par des divisions entre Africains, jugeant qu’il s’agit d’une affaire intérieure au pays et au continent africain, et les Occidentaux pour qui l’instance doit impérativement s’ingérer dans cette affaire interne afin de relancer la déstabilisation de l’Éthiopie.

Une première réunion à huis clos s’était tenue le 24 novembre, sans production d’une déclaration commune, une deuxième le 14 décembre, également à huis clos et de nouveau sans texte conjoint.

À la mi-décembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait annoncé la conclusion d’un deuxième accord en une semaine avec les autorités éthiopiennes, qui prétendait qu’Addis Abeba aurait fourni « un accès total » à l’ensemble du pays, ce qui n’était pas le cas selon les autorités éthiopiennes.

Cette semaine, plusieurs hauts responsables de l’ONU se sont rendus en Éthiopie pour tenter d’obtenir davantage d’accès.

C’est ce que les médias mainstream mettent en avant. En réalité, ce qui dérange ces ONG et l’ONU, c’est qu’Addis Abeba prend énormément de précautions par rapport à ces instances.

« Ce dont nous avons besoin, a insisté son porte-parole Stéphane Dujarric, c’est de pouvoir simplement y entrer de manière libre sans avoir à négocier pour chaque camion, pour chaque paquet. »

Donc, contrairement à ce que prétendent les médias mainstream, les accès sont bien là, et les aides humanitaires sont acheminées vers les populations dans les zones touchées par la guerre. Mais ce sont les contrôles qui posent visiblement problème.

En Afrique et même au Moyen-Orient, les ONG et l’ONU sont toutes deux soupçonnées de réapprovisionner les terroristes aussi bien en vivres qu’en armes.

L’agacement se fait ressentir dans le camp occidental, la nouvelle administration américaine, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont également, par téléphone, mis la pression sur le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, afin qu’il cède à la demande des instances internationales et également à la presse.

Comme prononcé plus haut dans l’analyse, la partie africaine est également contre ces ingérences occidentales dans les affaires internes de l’Éthiopie. Ils estiment que cette affaire doit être réglée de manière intra-africaine.

La situation n’a pas non plus l’air d’être aussi grave que les instances internationales et la presse le prétendent.

La question du Tigré n’est pas à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine. Depuis le début des opérations militaires le 4 novembre, le continent africain a laissé faire l’Éthiopie sachant pertinemment que ces séparatistes sont téléguidés depuis l’extérieur au continent et que le but était de lancer une guerre au sein du continent africain.

Pour envenimer le conflit, les États occidentaux et les médias mainstream répètent que l’armée érythréenne a épaulé les forces armées éthiopiennes, et Washington a également demandé publiquement le retrait « immédiat » de l’armée érythréenne, remettant directement en cause les déclarations officielles d’Addis Abeba et d’Asmara affirmant que ce sont les forces éthiopiennes qui ont réinstauré la sécurité dans cette région du Nord. La force aérienne éthiopienne avait utilisé les aéroports d’Asmara afin d’effectuer des frappes sur les positions des séparatistes terroristes.

Addis Abeba continue de tenir tête aux pressions de l’Occident, et œuvre avec les alliés africains d’empêcher une guerre intra-africaine de se lancer. C’est une union intra-africaine qui est en train de se mettre en place, et l’Occident n’apprécie visiblement pas.

2. Mozambique : les intérêts sont plus grands que ce qui a été annoncé jusqu’à présent

Au Mozambique, la France tente d’avancer ses pions. Après les pressions du gouvernement français pour faire rentrer un contingent militaire au Mozambique, Paris semble toutefois freiner par l’apparition de plusieurs autres acteurs et la volonté du président mozambicain de régler l’affaire du terrorisme en interne.

Des instructeurs militaires ont fait leur entrée à travers Mayotte et l’île de la Réunion au Mozambique. Le but étant de baliser le terrain à l’arrivée d’un contingent militaire français, mais surtout européen. Les enjeux sont plus importants que ce qui a été annoncé jusqu’à présent.

Il faut savoir que l’océan Indien renferme plus de gaz que la mer du Nord et le golfe Persique. L’essentiel de la ressource se cache dans les fonds du canal près des côtes du Mozambique, mais aussi de la Tanzanie et de Madagascar. Les Seychelles disposent aussi d’un stock. Cette ressource est très convoitée par l’Occident surtout par la France, qui ambitionne grâce à cela, de devancer la Russie en devenant le fournisseur de gaz pour l’Europe, et les États-Unis ont l’air d’apporter leur soutien à ce plan !

Le gaz de l’océan Indien est convoité par toutes les puissances industrielles de la planète. L’essentiel de la ressource se trouve dans le canal du Mozambique dont le français Total s’est implanté, mais les fonds des Seychelles renfermeraient également des poches importantes du précieux combustible énergétique. Avec la crise économique engendrée par la Covid-19, l’ensemble des pays industrialisés scrute chaque mouvement diplomatique qui se passe.

Le Point écrit que l’on estime cette ressource à : « 441,1 mille milliards de mètres cubes de gaz naturel et 13,77 milliards de barils de gaz naturel liquide, soit l’équivalent des réserves de la mer du Nord ou du golfe Persique. »

La Tanzanie qui possède également des mines d’or a passé des contrats avec le Canada en 2019 pour l’exploitation de la ressource. Mais Dodoma n’a pas laissé le monopole à la société Barrick Gold. Le gouvernement tanzanien a, jusqu’à présent, pris 16 % des actions de la société et aussi 50 % des revenus de l’exploitation des mines d’or.

Aujourd’hui, Total, Exxon Mobil et ENI sont certes en position. Ils ont investi d’importantes sommes dans la région et attendent la reprise économique pour engager les travaux pour l’exploitation de la ressource.

Il est également question de pétrole, mais pour l’or noir, il est urgent d’attendre ! Les avions sont bloqués sur les tarmacs et le confinement dans de nombreux pays a engendré une chute vertigineuse du prix du baril. Les sociétés pétrolières n’ont pas d’autre choix que d’attendre.

Et c’est le gouvernement du Mozambique qui a dû s’endetter pour investir dans la sécurité de ces installations aussi bien au niveau maritime que terrestre. De l’autre côté, l’armée française installée à La Réunion et à Mayotte va lutter contre les terroristes.

L’ONG, Les Amis de la Terre, a demandé à la France de cesser ses investissements gaziers, car une partie des sommes collectées serviront à financer le mouvement terroriste dont les partisans ont pris possession, depuis août 2020, du port gazier de Mocimboa da Praia.

Cette installation soudaine de terroriste au Mozambique est commanditée, a apporté le prétexte à la France de venir également militairement. Le 12 janvier 2021, devant l’Assemblée nationale, le ministre des Armées a officialisé « l’aide » ou l’invasion de la France au Mozambique. Dans un premier temps, ce sont les formateurs militaires français de La Réunion et de Mayotte qui vont se rendre au Mozambique pour former les militaires à lutter contre le terrorisme. Histoire que le Mozambique ne prenne pas exemple sur la Centrafrique en se tournant vers la Russie. Mais le Mozambique a tout de même insisté pour régler le problème du terrorisme à l’échelle interne avec recours à des armées russes ou sud-africaines et aussi avec une coopération militaire avec la Tanzanie.

Ce qui bloque également l’entrée en matière militaire de l’Occident et joue avec les nerfs de Paris.

Le président français Emmanuel Macron met la pression en utilisant la carte des alliés. Il a appelé à « une réponse internationale » à cette « menace terroriste internationale » le 11 novembre.

L’organisation régionale Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont le Mozambique est membre, déclare le 27 novembre 2020 s’inquiéter des attaques terroristes et désirer une « réponse régionale au terrorisme ». Le 12 janvier, la ministre française des Armées annonce à l’Assemblée nationale l’aide de la France au Mozambique pour lutter contre le terrorisme sous forme de « formation et entraînement ». Elle évoque les forces basées à La Réunion et Mayotte et un partenariat avec l’Union européenne.

À la fin du mandat présidentiel de Donald Trump, le secrétaire d’État américain propose au Mozambique l’aide de son pays dans la lutte contre le terrorisme. Quelle suite sera donnée par le nouveau président américain Joe Biden, d’un côté, et par le Mozambique, de l’autre ? Pour sa part, la nouvelle US International Development Finance Corporation (DFC), qui se substitue en partie à l’USAID, engage 1,5 million de dollars d’assurance risque politique pour Exxon Mobil et ENI sur le projet gazier de Rovuma LNG. De son côté, l’État français garantit par la Coface les activités de Total sur son projet gazier au Mozambique dont la production est prévue en 2024.

Quant au ministre français des Affaires européennes et étrangères, il visite Madagascar et le Mozambique en février 2020. Il ne précise aucun agenda pour la poursuite des négociations sur la contestation territoriale internationale des îles Éparses entre la France et Madagascar, initiées en 2019 par les présidents Emmanuel Macron et Andry Rajoelina. L’enjeu est la souveraineté ainsi que les ressources gazières du canal du Mozambique.

En revanche, le ministre apporte 300 millions d’euros d’aide au titre de la coopération bilatérale. Une bien maigre compensation par rapport aux investissements colossaux et aux bénéfices que les multinationales et les États occidentaux vont en tirer.

Il est clair que le bloc de l’Est, Iran, Russie, Chine, ne veut en aucun cas laisser le monopole de la région à l’Occident, car les États occidentaux financent ce même terrorisme que le bloc de l’Est combat sans cesse. Donc si l’Occident est prêt, afin d’assouvir ses propres intérêts, à mettre en place le terrorisme et la piraterie dans la région afin d’empêcher les autres puissances de s’implanter dans la région, cela se fait aux dépens des millions de populations africaines qui vivent dans la région. Les déplacés, les personnes assassinées par les entreprises de sécurités privées de ces multinationales et les groupes terroristes, la pollution que va engendrer ces exploitations, et encore bien d’autres dommages, le Mozambique fourni les efforts nécessaires pour faire entrer d’autres acteurs dans le pays afin de ne pas laisser le pays devenir un deuxième Mali.

3. Iran/Madagascar : une coopération militaire navale en vue ?

Suite au projet de conquête de l’Occident du golfe de Guinée et du golfe d’Aden et de mer d’Arabie, outre la Russie et la Chine, qui veulent empêcher de laisser le monopole de ces eaux à l’Occident, une nouvelle puissance maritime vient s’ajouter dans l’océan Indien aux côtes malgache et mozambicaine.

L’Iran a demandé à Madagascar d’aider à protéger ses pêcheurs pirates.

Le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami, a appelé Madagascar à aider les pêcheurs iraniens confrontés à des pirates, à la solde occidentale, au large des côtes de ce pays d’Afrique de l’Est.

Le ministre iranien de la Défense s’est entretenu avec son homologue malgache Rasolofonirina Beni Xavier en marge d’une conférence des ministres de la Défense de la région de l’océan Indien (IOR), qui s’est tenue jeudi à Bangalore en Inde.

Lors de la réunion, le général Hatami a demandé au gouvernement et aux garde-côtes de Madagascar d’aider à résoudre les problèmes des pêcheurs iraniens qui sont attaqués par des pirates dans les eaux proches de l’île africaine, mais il a également souligné la situation importante de l’Iran et de Madagascar en tant que deux pays sur les côtes de l’océan Indien, dans l’espoir de promouvoir la coopération militaire entre les deux nations.

« La République islamique d’Iran et Madagascar ont beaucoup en commun et peuvent réfléchir à l’amélioration des relations dans divers domaines. C’est parce que Madagascar et les États d’Afrique australe ont une place particulière dans la politique étrangère de l’Iran », a ajouté Hatami.

À la tête d’une délégation militaire, le ministre iranien de la Défense s’est rendu à Bangalore à l’invitation de son homologue indien Rajnath Singh.

Le général iranien a participé mercredi à l’ouverture du spectacle aérien biennal Aero India et a tenu une réunion avec le chef d’état-major de la défense de l’Inde Bipin Rawat.

Suite au comportement néocolonialiste de l’Occident et plus particulièrement, à celui de la France concernant le monopole des îles Éparses dont la souveraineté revient légalement au gouvernement malgache, Paris ne veut aucunement que d’autres forces viennent se placer dans les environs des îles Éparses. D’ailleurs, la Chine et la Russie avaient toutes deux déjà tenté de se placer dans cette région. C’est l’Iran qui planifie de se placer dans ces eaux, non seulement pour contrer la piraterie, mais aussi pour briser le monopole occidental dans cette partie de l’océan indien.

Suite au rejet de l’Assemblée nationale en France de la restitution des îles Éparses à Madagascar, le gouvernement malgache a bien précisé que la décision de Paris était illégale vis-à-vis du droit international.

Depuis un certain temps, Madagascar se détache de plus en plus de l’Occident, et ce coup illégal et néocolonialiste de la France est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

D’ailleurs, la France se met pas mal de monde à dos, depuis la découverte de l’eldorado mozambicain.

Entre les Comores et la France, les frictions sont toujours là, surtout depuis que le président Macron avait ouvertement annoncé en 2019 que « Mayotte, c’est la France ». Déclaration rejetée par le président comorien Azali Assoumani, qui déclare que même l’ONU ne reconnaît pas la souveraineté de la France concernant Mayotte. Mayotte est comorienne et les îles Éparses sont malgaches. C’est ce que le gouvernement de Macron refuse de respecter.

Concernant Madagascar, le président Andry Rajoelina se trouve de plus en plus dans le collimateur de la France.

Tout d’abord, les réunions de l’opposition malgache se multiplient de plus en plus et sont beaucoup mieux organisées qu’auparavant, ce qui présage un investissement particulier qui proviendrait de la part de tiers étrangers, qui viserait le renversement de l’actuel président malgache.

De plus, récemment, il y a l’affaire des 73,5 kilos d’or qui sont sortis et dont les médias mainstream montrent l’implication des personnes dans le gouvernement malgache. Les gros titres mettent l’accent sur la remise en cause de la version des autorités malgaches et que des hauts placés seraient également accusés.

Les trois suspects dans le trafic de 73,5 kilos d’or devront être jugés ce lundi 1er février en Afrique du Sud. Sur les trois suspects, le premier possède un passeport français, la France va donc envoyer des enquêteurs à Madagascar. Des investigations seront alors menées sur ce dossier suivi de près par Interpol. À ce moment-là, il serait possible que les enquêtes ne soient pas réellement menées d’une manière indépendante.

D’autant plus qu’une autre information est également sur la toile affirmant qu’une société sise à Dubaï aurait revendiqué les lingots. Pas plus tard que le vendredi 5 février, le ministère des Affaires étrangères malgaches, a indiqué dans un communiqué qu’une société sise à Dubaï affirme être le propriétaire des lingots d’or saisis en Afrique du Sud. Les trois personnes arrêtées avec la cargaison sont alors ses employés.

Cette affaire ressemblerait plutôt à un scénario qui consisterait à remettre en cause l’actuel président et son gouvernement. De plus en plus d’affaires comme celle-ci pourraient apparaître sur la toile dans les prochaines semaines.

Madagascar a donc besoin d’une protection de taille. La convergence des intérêts et des points de vue entre l’Iran et Madagascar a eu raison de la politique « monopoliste » de Paris.

Téhéran a largement prouvé qu’il combat le terrorisme international et tout comme avec d’autres pays d’Afrique comme le Kenya, la RII entend s’impliquer davantage pour combattre ce fléau du terrorisme, aussi bien sur terre que dans les mers.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV