Ce jeudi, l’armée israélienne n’a pas eu peur du ridicule. Comment ? « L’armée israélienne veut envoyer un message à la Syrie, au Hezbollah et à l’Iran, en menant une énorme manœuvre militaire l’été prochain, où l’armée prévoit, une fois tous ses officiers et militaires vaccinés contre Covid-19 (!) de mener ce qu’elle a décrit comme une grande “manœuvre de guerre”. Cela durera un mois continu ». Et le journal de poursuivre : « l’énorme exercice militaire devrait avoir lieu l’été prochain, et simuler une guerre totale avec à Gaza au sud, avec l’Iran à l’est, et avec le Hezbollah et la Syrie au nord, sous le prétexte de transmettre ensemble un message au Hezbollah, à la Syrie et à l’Iran.
Il sera réalisé avec la participation de hauts commandants de l’armée et des chefs des forces terrestres, aériennes et de réserve, après avoir confirmé que le vaccin contre le coronavirus prendra effet avant la manœuvre ». Pour l’observateur politique, cet exercice militaire que le QG israélien annonce pour les six mois à venir sous prétexte d’une campagne de vaccination à Pfizer qui ne semble avoir trop réussi aux Israéliens, ferait plutôt écho à une crainte, celle qu’aspirent à Israël la puissance militaire croissante du camp d’en face tout comme cette capacité adverse à coordonner : car aux attaques anti convois US en Irak ont succédé les sorties balistiques particulièrement réussies visant les ports de l’ennemi saoudien en mer Rouge et tout ceci sur fond de cette montée en puissance des attaques anti-US en Syrie orientale et à Al Anbar, lesquels ont poussé les USA à faire relancer leurs agents daechistes de toutes les prisons du Nord syrien pour éviter qu’al-Tanf ne tombe pas de sitôt entre les mains de l’armée syrienne et de ses alliés. Et tout ceci sur fond des troupes US qui courent comme des rats entre la Syrie et l’Irak et qui ont les yeux rivés sur le ciel pour qu’un drone ou un avion US apparaissent dans le ciel et larguent quelques engins, non pas pour changer la donne, mais pour permettre à eux et à leurs mercenaires daechistes de respirer un peu.
Israël est-il capable de mener une guerre multifront comme semble lui en donner la mission son intégration au CentCom ? La dernière manœuvre militaire d’envergure où l’entité sioniste a tenté de quitter sa posture défensive dans laquelle il se retranche depuis l’été face au Hezbollah a été une royale déculottée, le second jour de l’exercice « Lethal Arrow » ayant été marqué par une superbe opération d’infiltration en Galilée d’un drone ou des drones Mohajer-6 du Hezbollah, le ou lesquels avaient tourné en image une vaste zone de quelque 50 kilomètres carrés étendue depuis la Galilée jusqu’aux fermes de Chebaa.
Sur le front Nord la situation est plus que catastrophique, les colons israéliens ne faisant d’ailleurs plus confiance à l’armée sioniste dont les effectifs, toujours en état d’alerte à la fois par crainte des snipers du Hezbollah, mais aussi de la riposte de la Force Qods après l’assassinant du savant atomiste iranien Fakhrizadeh, se cachent derrière les colons ! « le moindre mouvement sur les frontières libanaises, même un vol d’oiseau provoque une onde de panique inouïe côté israélien et une véritable débandade. C’est une énorme pression psychologique qui dure depuis des mois et ne se relâché pas. Même en termes psychologiques, Israël a perdu la guerre. Ces infiltrations qu’Israël annonce de temps à autre avoir détectées, sachez que ce ne sont pas les militaires israéliens, mais les colons qui les détectent ! Ceci est un énorme trou sécuritaire que la Résistance exploite et exploitera en temps voulu.
Depuis juillet et comme l’a dit Nasrallah, l’armée israélienne “se tient sur un seul pied”, ce qui a épuisé ces capacités de discernement, sa disponibilité à en découdre. C’est cela la volonté tactique du Hezbollah à miner l’ennemi à petit feu. Or, cette situation au sol vient de se reproduire en mer. En effet, le déploiement des batteries de Dôme de fer à Eilat l’a prouvé, Israël est désormais plongé dans une interminable crainte en attendant à chaque instant les nuées de drones ou de missiles d’Ansarallah. C’est là encore un équilibre de la terreur qui s’étend, les radars israéliens ayant déjà maintes reprises échoués face aux roquettes palestiniennes, n’aspirant pas trop de confiance ni aux colons ni à l’armée israélienne.
Dans un rapport publié dans le journal israélien, Makor Rishon Noam Amir, expert israélien pour les questions militaires estime qu’il y a un changement clair dans la vision des sionistes envers leur armée, jamais vu dans le passé. “La publication des rapports sur la performance de l’armée israélienne, à l’intérieur et à l’extérieur, les prévisions de son échec dans la prochaine guerre, et la salve de missiles et le lancement continu de ballons incendiaires depuis Gaza, sont autant de raisons qui ont conduit au déclin de la confiance du public israélien envers son armée”, dit le site avant de rapporter que le général de division Mossi Almoz, chef de la direction des effectifs de l’armée israélienne, a envoyé une lettre à tous les commandants supérieurs avec un titre qui appelle à “prévenir le suicide dans les forces de l’occupation israélienne”, y compris une partie faisant spécifiquement référence aux soldats isolés. “Le soldat israélien n’est pas à la hauteur ni face aux civils qu’il est censé protéger, ni face à sa hiérarchie, ni face à lui-même. Il choisit la mort”.
Alors avec une armée pareille, une guerre contre la Résistance relève de la quadrature du cercle même pire. L’ancien chef de la diplomatie américaine Henry Kissinger a mis en garde la nouvelle administration contre le retour des États-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien qui “pourrait déclencher une course aux armements au Moyen-Orient”, rapporte le Jérusalem Post. “Je ne crois pas que l’esprit [de l’accord avec l’Iran, NDLR], avec une limite de temps et tant de clauses dérogatoires, puisse conduire à autre chose qu’à la prolifération des armes nucléaires au Moyen-Orient”, a déclaré le diplomate. Mais le vieux Kissinger se trompe. Au stade où il en est Israël, pas besoin de l’arme atomique pour l’achever... La boucle sera bouclée à peu de frais.