Il est étrange de voir la chaîne 12 d’Israël ramer à contre-courant, à peine 4 jours après la frappe « massive » que les F-16 israéliens disent avoir menée contre Abou Kamal, al-Mayadin et Deir ez-Zor depuis le ciel d’al-Tanf, et ce, dans le strict objectif de « briser la ligne de front » de l’axe de la Résistance. Cette frappe du 13 janvier que les masses médias ont donné pour « être particulièrement sanglante », mais dont le bilan réel ne dépasse pas un mort et cinq blessés tous syriens, l’axe USA/Israël l’a voulu une « storm » contre les stocks de missiles tactiques Syrie-Hezbollah en Syrie orientale, mais aussi un appui solide aux terroristes de Daech que les États-Unis évacuent précipitamment ces derniers jours et de façon massive des prisons de Hassaké « vers al-Tanf ou encore vers la frontière syro-irakienne », puisque le camp d’en face, la Résistance, a multiplié ses mouvements autour d’al-Tanf et qu’il serait, selon des témoins oculaires, en phase d’encercler totalement la base US non pas seulement depuis le nord, mais aussi depuis l’est de Homs.
À en croire les sites militaires russes, la frappe du 13 janvier serait même une réaction hâtive et paniquée US/Israël au blocage de facto du point de passage frontalier d’al-Tanf à un convoi militaire US, qui aurait cherché à franchir la frontière, mais qu’il en a été empêché par les combattants de la Résistance. Quoi qu’il en soit, le silence israélien après le raid du 13 janvier est particulièrement significatif : pas d’images satellites de supposés dégâts infligés, pas de commentaires incendiaires des chroniqueurs militaires sionistes, rien de ce triomphalisme d’antan ! Des informations fiables font état des stocks de missiles bien garnis que l’armée syrienne et ses alliés auraient constitués à Deir ez-Zor, mais qui ne pèseraient pas autant que les missiles tactiques que possède cette même armée syrienne au Golan, fait remarquer l’un de ces mêmes analystes.
Il s’agit d’Alon Ben David, qui confirme dans un article paru dans le journal israélien, Maariv, que « ce n’est pas la Syrie qu’il faut frapper, mais bien le Hezbollah qui à l’heure qu’il est a en sa possession des missiles tactiques, mais encore des drones tactiques dont certains étant issus des procédés de rétro-ingénierie et fabriqués à partir des “armes intactes” qu’Israël a tirées contre la Syrie dans le cadre de sa stérile campagne de guerre et qui sont hélas tombées entre les mains de ses ennemis, promptes désormais à les retourner contre lui ».
L’analyste évoque ensuite le cas du missile Spike que « les Iraniens y ont très rapidement travaillé pour en faire des bombes “Qaem” et en doter visiblement le Hezbollah dont les drones sont non seulement capables désormais d’en apporter, mais encore de traverser les frontières de la Galilée et d’en larguer sur nos sites militaires les plus importants à savoir le QG de la division 91 ».
« Ces jours-ci, le CGRI est sur le point de tester encore l’une de ces armes israéliennes que Netanyahu a tirées contre la Syrie pour en faire fuir l’Iran, mais que l’Iran a capturées et copiées en mieux : Shahed 181, un drone qui est comme notre Harop à la fois de reconnaissance et d’attaque et qui, les images nous l’ont montré, a une redoutable précision. En, 2018, Israël a frappé les positions des Hachd al-Chaabi sur la frontière syro-irakienne à l’aide de ces mêmes Harop sans soupçonner un seul instant que les Iraniens assistaient à ces attaques en stratèges et concepteurs d’armes qu’ils sont. Le samedi 16 janvier, le Harop iranien a réussi au centre de l’Iran à détruire une réplique de SAM 6 et le CGRI a dit qu’il a pour mission de détruire le bouclier antimissile d’Israël. Et qui dit que le Hezbollah n’en possède pas ou qu’il n’en a pas déjà fabriqué ? À vrai dire, la menace fondamentale pour Israël ne se situe pas en Syrie, mais au Liban où nous soupçonnons même l’existence des usines de missiles, de drones où nos armements sont espionnés copiés et fabriqués pour être utilisés contre Israël ». Sinon comment comprendre que plus de 1200 raids israéliens ont abouti à une opération d’infiltration parfaitement réussie du drone du Hezbollah en Galilée ?
Et l’analyste de poursuivre : « Les attaques à répétition d’Israël contre la Syrie n’ont inhibé en rien les efforts du Hezbollah pour consolider sa capacité balistique. On n’est plus en 2012, l’équation de dissuasion n’est plus la même, le Hezbollah riposte à toute attaque israélienne visant le territoire libanais, fort qu’il est de ses capacités de stockages de missiles de précision et je dirais même de fabrication de missiles. »
Et de poursuivre : « La capacité des missiles de précision peut paralyser les systèmes stratégiques d’Israël, et le Hezbollah, peut, avec des missiles de précision, frapper HaKirya à Tel-Aviv, où sont situés le ministère israélien des Renseignements et le quartier général de l’armée israélienne et c’en sera fini de nos capacités de riposte. Force est de constater que la campagne de guerre dans la guerre menée contre la Syrie est un échec comme notre blocus contre Gaza : À Gaza, les brigades Qassam et d’al Qods en sont à lancer désormais des manœuvres à tirs réels ; au sud du Liban, le Hezbollah fabrique des engins de précision et pas uniquement ceux dont la technologie lui a été transférée depuis Téhéran. L’armée syrienne qui agit de concert sur la bande frontière syro-israélienne, Golan, avec le Hezbollah a largement contribué ces dernières années à la faveur de sa DCA à intercepter des missiles, des drones made in Israël. Cela s’appelle “se couper la branche sous le pied”. »