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Soudan: "Il n'y a pas de paix avec Israël"!

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Soudan n'a cessé tout au long de la présidence d'El-Béchir de fournir Gaza en armes, il en sera ainsi désormais et au mépris de la normalisation. (Google Map)

C'est gros bien gros cet aveu: le ministre soudanais de l'Information dont le gouvernement propulsé à la tête de l'Etat au prix d'un coup d'Etat au fond largement anti-palestinien et pro-Israël et ce, à la faveur des milliards de pétrodollars saoudo-émiratis vient d'affirmer que " tout ce qu'on dit sur la paix avec Israël n'est qu'une illusion"! Fayçal Mohamad Ben Saleh dont le gouvernement conduit par une junte militaire aux ordres a confié à Al Jazeera que "Khartoum n'a pas fait de paix avec Israël; tout ce qu'il a fait a consisté à chercher un "déblacklistage" et la fin des sanctions US " et s'il a accepté la normalisation avec une entité sioniste qui a bombardé à plusieurs reprises le territoire soudanais, la cause en était tout bonnement "la sortie de la liste noire".

Et bien c'est chose faite, ce qui veut dire qu'avec le départ de l’administration de Trump, "tout peut revenir en arrière". Et le ministre d'ajouter : "Après tout au Soudan on n'est pas prêt à oublier le référendum sur la séparation du Sud Soudan, ni l'affaire de Darfour... la paix avec Israël est impossible. Une chose est sûre : c'est le conseil législatif soudanais qui devra en décider et voter pour ou contre la normalisation".

Ce début de désistement qui s'entend de toute part au Soudan intervient presque simultanément au tout récent entretien accordé par le secrétaire général du Hezbollah à Al-Mayadeen où il a très clairement reconnu le Soudan comme étant un carrefour de transit d'armes à la Résistance palestinienne."Les missiles Kornet que le général Soleimani (ex-commandant de la Force Qods, assassiné le 3 janvier par les Etats Unis à Bagdad , NDLR) a fait parvenir via la Syrie à Gaza, ce fut le Soudan qui voulait les envoyer mais les Israéliens en ont bombardé les stocks", a dit Nasrallah. 

Curieusement, ce début de désistement intervient alors même que le "déblacklistage" entré en vigueur depuis le 14 décembre par les Etats-Unis n'a pas empêché le Soudan d'aller plus en avant dans ses liens historiques avec la Russie. Lundi, le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine y est très clairement revenu, reconnaissant les activités du "centre de soutien logistique de la marine russe sous construction au Soudan", tout en affirmant que ces activités ne s’opposeront aux intérêts d’aucun autre pays" : « La Russie s'est engagée à étendre sa présence en Afrique et au Moyen-Orient, et l'ouverture d'un centre de soutien logistique au Soudan permettra à la marine russe d’assurer la sécurité aussi bien pour ses activités maritimes que pour celles des autres pays, balisant également le terrain à la participation des navires et bateaux russes aux opérations militaires et humanitaires », a précisé le vice-ministre russe de la Défense soulignant les effets positifs de la mesure russe sur la paix mondiale.

Mais peu d'analystes outre-Atlantiques le prendrait à la lettre. Le militaire russe de poursuivre : « Les mesures spéciales seront mises en œuvre en dehors des frontières russes pour la construction des installations pour la flotte militaire russe, dans le cadre du plan visant à assurer les intérêts nationaux de la Russie »

En novembre dernier, le président russe Vladimir Poutine a ordonné en effet au ministère russe de la Défense de construire un centre logistique naval au Soudan, destiné à accueillir des navires à propulsion nucléaire. Parallèlement les Etats-Unis ont été poussés à retirer leurs troupes d'un autre Etat est-africain, la Somalie, et ce sous prétexte à avoir à les déployer au Yémen pour faire face à une autre puissance anti-occidentale de poids, Ansarallah. 

Lire aussi: Comment la Résistance, La Russie et la Chine ont neutralisé l'accord d'Abraham

"En effet, c’est la première fois depuis l’effondrement de l’URSS, que la Russie établit une base navale à proximité de lignes d’approvisionnement maritimes vitales. Officiellement, la base russe, où pourront se reposer les membres d’équipage des navires de la marine, sera utilisée pour effectuer des réparations et des approvisionnements. De même, elle devrait englober les zones côtières, aquatiques et d’amarrage. Mais on sait que le site se trouve à peine à quelques kilomètres de la base navale russe en Syrie, et à Tartous où la Russie vient de faire un premier tir réussi de son DCA S-300 le 24 décembre te ce, pour faire capoter une frappe au missile contre la Syrie. Evidemment la présence russe au Port Soudan ne servira ni la normalisation ni les Américains. Surtout que les forces navales russes pourront également accroître leur présence en mer Rouge et dans la zone située entre le golfe d’Aden et le golfe d’Oman. La nouvelle base servira également de point d’appui à la Russie dans le cas d’un bras de fer avec les forces navales des États membres de l’OTAN qui utilisent activement leur infrastructure militaire à Djibouti pour projeter la puissance dans la région. La présence accrue des Russes en mer Rouge est également un facteur qui pourrait affecter le conflit entre l’Arabie saoudite et le Yémen, note un expert.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV