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Après Beyrouth, l'Occident vise un second port au Liban

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Port de Tripoli au Liban. (Archives)

Tripoli, deuxième grande ville du Liban (nord), a été cette semaine le lieu de rendez-vous des ambassadeurs du Canada, de la Suisse, de la France et des États-Unis. Sur fond de crise socio-politico-économique et des défis que doit relever le Liban sur le plan international, cette visite paraît douteuse. Elle s’inscrit sans doute dans le cadre d’une politique des pays européens qui veulent s’imposer dans la région.

Pendant des décennies, la ville de Tripoli a été négligée par les dirigeants. Connue pour l’extrême pauvreté de ses habitants –d’ailleurs on la surnomme la « ville des pauvres »–, elle est l’exemple même du naufrage économique. Pourtant majoritairement sunnite, sa population n’a jamais attiré l’attention des chefs du gouvernement eux aussi de confession sunnite.

Curieusement, elle joue aujourd’hui un rôle central dans les équilibres interne et externe. Depuis la crise en Syrie, Tripoli s’est transformée en la « caisse des messages politiques et sécuritaires ». Chaque fois que les équilibres changent, les yeux sont virés sur Tripoli.

Tripoli est dotée d’un port, d'une foire internationale Rachid Karamé, d'une raffinerie pétrolière, d’une zone de libre-échange et d’un aéroport. Toutes ces infrastructures font de la ville le centre névralgique des rencontres entre diplomates du monde. Elle joue donc un rôle essentiel dans les évolutions du Liban.

Mais pourquoi Tripoli intéresse autant les États-Unis ? Les observateurs estiment que deux éléments expliquent cet intérêt : le premier est la position du Liban, notamment celles des régions le long du littoral ; le deuxième est la présence des Russes au Liban. En 2019, le ministre sortant de l’Énergie, César Abi Khalil, a signé un contrat de vingt ans avec la compagnie pétrolière semi-publique russe Rosneft pour la réhabilitation, l’expansion et l’exploitation des réservoirs de carburants à Tripoli.

Par ailleurs, l’Autorité de développement des investissements au Liban (IDAL) et la Chambre de commerce et d’industrie de Tripoli et du Liban-Nord (CCIAT) ont annoncé hier, lors d’une conférence de presse à Beyrouth, leur coopération dans un projet d’investissement intitulé « Système économique libanais du Grand Tripoli » en marge de la crise économique et financière que traverse le Liban depuis un an. Ce projet s’étendra, selon le président de la CCIAT, Toufic Dabboussi, de Batroun (Liban-Nord) aux frontières du Caza du Akkar (Liban-Nord), soit « une superficie de 60 millions de mètres carrés » et se trouvera à 6 km de la frontière syro-libanaise. Il inclut une extension du port actuel, la construction de routes raccordant l’aéroport de Kleyate situé plus au Nord et que les promoteurs du projet prévoient de réhabiliter, ainsi que le développement d’infrastructures pétrolières et gazières dans la zone des raffineries, qui est actuellement gérée par l’État (via la direction des installations pétrolières).

Ces projets ne sont certes pas du tout du goût de Washington qui grince des dents.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV