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Comment l'Iran a fait entrer la Chine dans le golfe Persique?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les président iranien et chinois. (Archives)

Au moment où les USA continuent à montrer griffes et dents et à menacer l’Iran, ce dernier poursuit son œuvre d’intégration dans l’espace de l’Est. Après avoir décidé avec le Pakistan d’ouvrir des points de passage frontalier nouveaux, de créer une liaison maritime entre Chabahar et Guador et même de former une zone de libre-échange, l’Iran s’est tourné vers Afghanistan avec qui il compte signer un accord militaire sur fond d’un chemin de fer Khaf-Harat qui conduit droit le pays en Asie centrale, sa zone civilisationnelle. Mis ce n’est pas tout : Après le chemin de fer précité le second impact de l’accord stratégique Lion-Dragon tombe... 

Pékin et Téhéran ont trouvé un accord pour forer ensemble leurs premiers puits dans le Golfe persique pour exploiter le titanesque gisement iranien South Pars. Ils continuent ainsi de développer leur partenariat stratégique autour des ressources énergétiques et de braver les sanctions américaines, tout en entrant en concurrence directe avec le Qatar, allié de Washington.

Situé dans le golfe Persique dans les eaux territoriales de l’Iran, le champ gazier South Pars (ou North Dome) est considéré comme le plus grand gisement du monde. Il était jusqu’ici principalement exploité par le Qatar à tel point qu’il permet à la pétromonarchie de figurer à la première place des pays exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2019, souligne Zonebopurse. 

Dans la foulée de l’accord stratégique de 25 ans signé avec la Chine, l’Iran lance le développement et la modernisation des infrastructures permettant l’exploitation du champ précité. C’est un prélude à ce qui va suivre et dire que tout avait commencé avec Total. L’Iran a dû procéder à un découpage progressif de son exploitation en plusieurs phases avec l’appui de grandes sociétés internationales comme Total qui a longtemps voulu participer. Mais au même titre que pour la CNPC (China National Petroleum Corporation), l’entreprise française a été poussée à se retirer de la phase 11, suite aux menaces en 2019 de Washington de punir financièrement les sociétés participant au projet, dit le texte qui ajoute : 

« Cependant, la Chine aurait caché son implication via des petites sociétés (pilotées par le parti communiste chinois) agissant dans le cadre de missions ponctuelles afin de ne pas attirer l’attention. Elle a entamé ces derniers jours les premiers forages pour les puits de la phase 11 en collaboration avec l’entreprise pétrolière iranienne Petropars. L’objectif affiché est de produire la somme considérable de 2 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour (soit l’équivalent de près de 400 000 barils de pétrole) autour de plusieurs forages sur une trentaine de puits. Par ailleurs, cela garantit à la CNPC près de 80 % des parts totales du projet en reprenant les 50,1 % abandonnés par Total.

L’enjeu stratégique autour de South Pars est donc fondamental. Il va permettre à l’Iran dans les années à venir de devenir une puissance gazière de premier plan et d’offrir à la Chine et à ses compagnies énergétiques un nouveau point d’ancrage au Moyen-Orient. Il viendra aussi sécuriser davantage les approvisionnements énergétiques de l’Empire du Milieu, grand consommateur d’hydrocarbures.

La réponse des États-Unis et de la nouvelle administration Biden est attendue. Il est très probable que ces évènements viendront tendre encore un peu plus les relations diplomatiques avec le nouvel axe sino-iranien qui commence à prendre de plus en plus d’importance au Moyen-Orient. Mais il est déjà trop tard.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV