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Missile balistique antinavire à lancement vertical: l'Iran se dotera-t-il de sous-marin à propulsion nucléaire?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La marine iranienne déploie des missiles balistiques sur ses navires et sous-marins. (Archives)

L'Iran travaille-t-il à fabrique des navires à propulsion nucléaire? Vu son besoin de renforcer son concept A2/AD rien n'est à écarter ... Le transport et les tirs de missiles balistiques par des navires de guerre demeurent une question sensible et importante. Peu de pays dans le monde ont pu entrer dans ce club militaire. L'amiral Hossein Khanzadi, commandant en chef de la marine de l’armée de la RII, a récemment annoncé qu’« un autre type de missile à lancement vertical, qui n'est pas un missile de croisière, mais un missile balistique, sera installé sur des destroyers et des sous-marins plus lourds ; car nous disposons de différents types de missiles balistiques sol-sol et il n'y a pas de limite pour nous de transférer nos missiles depuis la  terre vers les navires et sous-marins ».

Le missile de croisière antinavire « Abu Mahdi » a été conçu pour la marine de l’armée et testé avec succès au mois d'août 2020. Ce missile programmable a une portée de plus de mille kilomètre. C'est un missile capable de changer de trajectoire à un point précis et aller vers sa cible selon les directions préfixées. Or, l’embarcation à bord d'un bâtiment d’un système de lancement vertical de la taille d’un missile balistique occupe beaucoup plus d’espace par rapport aux missiles de croisière sol-sol ou antiaériens. Le projet s'avère donc plus complexe. Mais le jeu vaut la chandelle car l’accès à une si grande performance au sein des forces navales iraniennes revient à compléter le concept A2/AD iranien, ajoutant une nouvelle couche au bouclier de dissuasion stratégique iranien surtout quand on y ajoute le contexte sous-marin et le fait que l'Iran est l'un des rares pays au monde à avoir à sa disposition d'un sous-marin furtif, Ghadir, capable de tirer des missiles antinavire en immersion. 

D'ailleurs, le sous-marin de classe Ghadir est devenu le premier sous-marin léger de production en masse dans le monde, capable de tirer des missiles de croisière antinavires (SLBM, submarine launched balistic missile). La région du golfe Persique, en tant que petit bassin d'eau peu profond, constitue un défi majeur pour la plupart des sous-marins, même les sous-marins à propulsion diesel-électrique ayant des poids ordinaires. En 2018, lors de la livraison de deux sous-marins de classe Ghadir aux forces armées iraniennes, de nouvelles informations ont été divulguées concernant l’installation de nouveaux systèmes de propulsion sur ces sous-marins, à savoir les moteurs BLDC qui sont une nouvelle génération de propulseurs développés pour ces sous-marins. Les moteurs DC sans balais (BLDC), appelés moteurs à commutation électronique sont un type de moteur synchrone, c’est-à-dire qu’il tourne à la même vitesse que le système de tensions qui l’alimente. 

Ces moteurs sont plus petits que les moteurs électriques conventionnels; un grand avantage pour un sous-marin, en particulier pour le sous-marin Ghadir. Dans le même temps, ce moteur, avec sa plus petite taille, produit plus d'efficacité et de puissance. L'Iran est le premier pays à avoir déployé de façon opérationnelle ce genre de moteurs sur ses sous-marins à propulsion diesel-électrique. Mais un pays qui envisage de doter ses sous-marins de missiles balistiques, doit aussi penser aux réacteurs nucléaires pour alimenter les navires, en raison de leur taille, leur poids et leur fonction qui consiste à rester longtemps dans les profondeurs. Surtout que ce genre de sous-marins transportant des missiles balistiques ont  les taux de survie les plus élevés face à une contre-attaque de l’ennemi. Outre les bombardiers stratégiques équipés de missiles de croisière et ayant une géographie très large, les sous-marins nucléaires porteurs de missiles balistiques sont toujours considérés comme l'un des principaux moyens de dissuasion de l'ennemi. 

Bien entendu, ce haut niveau de dissuasion défensive et de survie mutuelle n’est pas facilement accessible et nécessite un haut niveau de technologie, notamment dans le domaine de la furtivité, la réduction des signaux audio provenant à la fois du corps et des hélices du système de propulsion. Cette classe de sous-marins est également opérationnelle avec l'usage de propulsion diesel électronique. Mais la quantité de missiles portables ou la durée de vie sous-marine seront bien inférieurs à celles d'un sous-marin nucléaire.

Pour la marine et l'industrie de la défense en Iran, ce projet est une vraie révolution technologique qui hissera le pays en haut du classement mondial. C'est aussi un domaine qui se prête largement aux coopérations inter-armées. Il y a peu la presse US s'inquiétait d'une alliance militaire Iran-Venezuela-Corée du Nord. Elle n'a peut-être pas si tort : En juillet 2019, le dirigeant Kim Jong-un avait inspecté un nouveau sous-marin tout juste sorti de l’usine, sans en préciser le lieu ni la date. “Il s’acquittera de ses fonctions dans les eaux de la mer l’Est (Mer du Japon NDLR). Son déploiement opérationnel est à portée de main”, lisait-on alors dans le communiqué. Kim Jong-un avait lui “exprimé sa grande satisfaction” avant d’insister sur “la nécessité d’accroître la capacité de défense nationale en concentrant les efforts sur le développement de la flotte navale”. Les Américains sen étaient inquiétés : " il semblerait bien que ce sous-marin puisse écumer les mers avec des missiles balistiques à son bord. Des engins capables de lancer une ou plusieurs armes, dont des têtes nucléaires, et caractérisés par une trajectoire uniquement influencée par sa propulsion et la gravité terrestre"..... 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV