TV

Une base navale suffira-t-elle à assurer les intérêts russes en mer Rouge?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Missile anti-navire d'Ansarallah. (Photo d'archives)

Le saoudo-germanique ministre des Affaires étrangères du royaume saoudien, en visite précipitée dimanche à Khartoum, avait plus d'une raison de demander au général Barhan, chef de la junte normalisante au pouvoir, de lui accorder un entretien de quelques minutes derrière les portes fermées, entretien qui à en croire Al-Jazeera aurait débouché en échange des pièces sonnantes et trébuchantes, sur cette déclaration hésitante de la junte comme quoi "le Soudan n'a pas encore finalisé l'accord militaire avec Moscou lequel accord permet l'implantation de la première base militaire russe au Port Soudan".

On sait que depuis, la junte soudanaise est ré-revenu sur cette annonce laissant même entendre que les navires russes n'hésiteraient pas à s'installer bientôt au port Soudan. Au fait comme l'a très bien indiqué le conseil politique suprême d'Ansarallah en dévoilant partiellement le message "secret" US à son adresse, ce qui a mené Riyad à agir contre la Russie ce n'est pas tant ses propres intérêts mais ceux de l'axe US-Israël. A vrai dire, une base navale russe au Soudan, soit à quelques kilomètres de Djibouti où la Chine détient elle aussi, sa base base navale, cela veut dire que l’alliance Chine-Russie-Résistance a encore doublé l'axe US-Israël et ce, dans l'une des régions les plus stratégiques du monde. Maarib qui abritait depuis des décennies les Pétroliers US-britanniques est sur le point de revenir aux Yéménites et selon les toutes dernières informations, la province est depuis longtemps vidée d'officiers saoudiens et leurs supérieurs anglosaxonnes. 

Signe des temps, l'ordre de défection arrivent aux rangs des politiques et Hadi, le patin se voit son entourage se rétrécir comme une peau de chagrin en faveur d'Ansarallah. La semaine dernière, le ministère de la Défense basée à Sanaa a accueilli plus de 300 membres des forces de Mansour Hadi, y compris des commandants de QG et de bataillons. Mercredi 2 décembre, Ansarallah a aussi annoncé le retour de 15  éléments affiliés à Hadi à Sanaa, dont le commandant de la brigade Al-Ezz à al-Jawf, le général de brigade Hamad al-Hazmi. Des requêtes de retour à Sanaa formulées par des hommes politiques, des dirigeants du gouvernement de Mansour Hadi, des membres du conseil du gouvernement démissionnaire et des personnalités de haut rang se multiplient à une cadence croissante et ces déserteurs demandaient à Ansarallah de leur assurer leur sécurité.

Cela veut dire que la "milice houthie", une armée amplement supérieure à celle de 17 pays occidentaux et golfiens réunies, se voit consacrer en autorité étatique, autorité avec qui la Russie ou encore la Chine à tout intérêt à s'allier surtout si elles désirent aller plus loin que d'avoir de simples bases navales en mer Rouge. Puis en mer et l'expérience réussie de l'Iran face aux USA le prouve, il ne suffit pas d'avoir une pignon sur rue. Il faut des forces combatives qui se battent asymétriquement. Le 22 novembre, Ansarallah a mis au pied le méga port de Djeddah avec un seul missile Qods 2 ayant visé la raffinerie d'Aramco qui alimente l'Europe. Face à la scandaleuse impuissance des Patriot, Riyad a appelé au secours les soldats de la Royal Navy tandis que l'ambassadeur US était dépêché dans la pétrolifère Mahra, sur les frontières avec Oman, façon d'anticiper la perte de Maarib. A Mahra tout comme à Socotra, l'axe US-Israël et Cie possèdent des bases. Mais à quoi bon quand deux petits bateaux piégés d'Ansarallah peuvent tout basculer.  

Ce jeudi, la coalition d’agression saoudienne a prétendu avoir intercepté et détruit deux bateaux piégés appartenant aux combattants d’Ansarallah. Son porte-parole a même allégué que les forces navales de la coalition avaient surveillé mercredi soir une tentative des combattants d’Ansarallah de mener une opération dans le sud de la mer Rouge, à l'aide de deux bateaux piégés télécommandés.

Lire plus : Une explosion a eu lieu non loin d’un port saoudien, un navire grec touché

Il a ajouté que les deux bateaux piégés ont été détruits. Dans un élan de désespoir, sans doute pour provoquer une réaction militaire US contre Hudaydah, le militaire saoudien a même dit que les « Houthis » utilisent le gouvernorat de Hudaydah comme site pour lancer des missiles balistiques, des drones, des bateaux piégés et pilotés à distance et planter des mines marines. Peine perdue! Les Etats Unis ont compris que la guerre contre le Yémen ne peut être gagnée et que leur présence militaire en mer Rouge est à la merci d'Ansarallah 

Lire plus : Des officiers yéménites sous supervision d'Israël quittent le navire

En d'autres termes, Ansarallah a pu imposer sa volonté à Riyad et à Washington en les contraignant à reculer. Reste pour les Américains et les Britanniques qui craignent comme peste des nuées de drones et des missiles de la Résistance yéménite à travailler à ce que la Russie et la Chine restent à l'écart de ce grand chamboulement qui irait mettre en miette les projets US-Israël en mer Rouge. Mardi soir les Yankee ont blacklisté l'ambassadeur iranien à Sanaa façon de tenter que ce lien déjà existant ne se renforce pas et que la coalition maritime Résistance-Russie-Chine ne voie pas le jour. Mais la marche arrière sautait aux yeux : face aux appels successifs de Riyad de blacklister Ansrarallah, Washington s'est contenté de placer le nom du "Hezbollah en mer Rouge" sur la liste "Concern mouvement". Poutine et Xi Jinping ne devraient pas rater cet événement... 

 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV