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La riposte "iranienne" a-t-elle déjà commencé ?

La tête du missile Borkan. ©Al-Masirah

Ce ne sont évidemment que des pré-secousses : dans la nuit de mardi à mercredi 2 décembre, une forte explosion s'est produite à Rich Letzion, quatrième ville d'importance au centre de l'entité israélienne, dans la banlieue sud de Tel-Aviv... Paniqués, les officiels sioniste qui retiennent depuis quatre jours leur souffle à l'idée d'avoir à subir - sans savoir quand et comment - la puissante riposte de l'Iran, assoiffé qu'il est de venger l’assassinant terroriste de son physicien nucléaire en chef en plein territoire iranien, ont conclu un peu trop activement à un règlement de compte inter-bande criminel.  Et pourtant la frappe a eu lieu dans un quartier parfaitement symbolique (Artillerie). Le site web israélien Ynet se doute que la déflagration se soit produite par un colis piégé et qu'elle n'ai fait qu'un blessé, vu le nombre impressionnant de policiers et de forces de sécurité sionistes qui ont afflué vers les lieux de "l'incident"

24 heures plus tôt, la même panique s'est fait sentir aux Emirats, suite à de violentes explosions produites dans deux des plus importants champs pétroliers du pays que sont Zakum et Al Fateh, respectivement à Abou Dhabi et à Dubai. Zakum se trouve à 84 kilomètres du nord ouest d'Abou Dhabi où MBZ, cité par des sources arabes, dit avoir reçu un appel très clair de l'Iran que le moindre agissement émirati suite à la première riposte iranienne au crime d’Israël reviendrait à réduire en cendres ces milliers de palais en verre qui font si ardemment la fierté de Ben Zayed ; la grenouille qui joue au bœuf.  Était-ce un coup d'Ansarallah ? Le black-out le plus total est maintenu sur les deux explosions, les amis émiratis d’Israël s'étant dans la foulée précipités pour "condamner l'assassinat de Fakhrizadeh" et à appeler surtout l'Iran à la retenue

Incendies dans le champ pétrolier de Zarkum aux Emirats, le 30 novembre 2020. (Twitter)

Troisième pré-secousse, le samedi 28 novembre, soit quelques heures après l'annonce par l'Arabie des Salmane de l'ouverture de son ciel aux vols militaires israéliens, lesquels souhaiteraient, si la riposte iranienne leur laisse le temps, venir jusqu'a Ispahan, Arak voire Téhéran frapper les sites nucléaires, les centrales électriques et autres sites vitaux iraniens. Un missile, encore un seul, que Avia-pro décrit comme étant de "type inconnu", s'est abattu sur le QG des forces saoudiennes, américaines et britanniques dans le camp de Tadawin à Maarib.

Le site militaire russe ajoute : "Un missile balistique iranien d'un modèle non identifié a réussi une frappe puissante contre une grande base militaire saoudienne, la détruisant presque complètement. La frappe a été lancée depuis le territoire du Yémen, tandis qu'au moins deux systèmes de défense aérienne américains Patriot déployés ont littéralement « raté » la frappe.

Dans la séquence vidéo présentée, on peut voir que le missile a frappé avec succès la partie centrale de la base militaire saoudienne. À l'heure actuelle, on sait qu'environ 15 morts et plusieurs dizaines d'autres militaires ont été grièvement blessés. Le ministère saoudien de la Défense ne commente pas officiellement les pertes dans les rangs de son armée mais semble avoir compris qu'il s'agit là d'une réponse iranienne à l'ouverture du ciel des lieux saints musulmans sur le pire ennemi des musulmans désormais en guerre ouverte contre l'Iran. Mardi, l'ambassadeur saoudien à l'ONU, al-Moallemi, qualifiait, pour la première de l'histoire du royaume, un savant atomiste iranien de "capital humain pour toute oumma islamique", appelant lui aussi "l'Iran à la retenue".

De tout ceci, le chroniqueur militaire israélien, Seth J. Frantzman, basé à Tel-Aviv, conclut dans un article daté du 30 novembre du National Interest que "la riposte de l'Iran au meurtre par le Mossad de Fakhrizadeh impliquerait très probablement missiles de croisière, missiles balistiques et drones". 

Frantzman qui croit à l'idée d'avoir à bientôt commenter le spectacle d'un Israël post-riposte iranienne, laisse refléter sans le vouloir de profondes divergences qui secouent en ce moment la classe politique-militaire-sécuritaire sioniste, répartie entre le clan Netanyahu-Mossad d'une part et le reste des services de sécurité de l'autre, le second reprochant au premier d'avoir follement provoqué l'Iran sans tenir en compte des impacts sur Israël. 

Frantzman laisse aussi entendre que le ministre de la Guerre sioniste Gantz se serait refusé d'assumer les conséquences de l'assassinant de Fakhrizadeh et d'apporter son soutien au PM. Cela s'illustre d'ailleurs par sa décision de dissoudre d'ici les heures à venir le Parlement, façon de trouver des intermédiaires à envoyer à Téhéran, pour demander à l'Iran de ne pas riposter ! Du déjà vu, si on se rappelle ce qui s'est passé en été 2020 quand Hassan Nasrallah a promis de venger le sang de Kamel Mohsen

Mais que dit de plus Frantzman ? Il cite Ron Ben-Yishai, un autre journaliste militaire sioniste qui se rappelle d'un certain septembre 2019 :  

"La façon qu’ont les militaires israéliens d’appréhender le problème des guerres balistiques a été brusquement modifiée à partir du 14 septembre 2019... Pourquoi ? À cette date, Ansarallah a attaqué, à l’aide des missiles de croisière et de drones, des installations pétrolières en Arabie saoudite, situées dans la région du Chaat el-Arab, tout près de la frontière irakienne.Toutes ces armes ont suivi un parcours, qui par un large détour, ont contourné les équipements radar des batteries Patriot qui protégeaient, outre l’Arabie, Bahreïn et le Koweït. Puis ils ont attaqué leur cibles à revers. Ansarallah mais surtout les Iraniens ont réalisé un véritable exploit, car les cibles ont été détruites une par une, apparemment par 17 missiles de croisière et drones suicidaires, comme sur un stand de tir

Et le Sioniste de poursuivre : "Cette attaque créa un effet de tremblement de terre dans l’armée israélienne, car Israël jusqu’alors utilisait les drones suicides, développés par son industrie, pour attaquer des radars des batteries antiaériennes soviétiques. Les Israéliens à l’époque n’avaient pas compris la portée tactique de ces armes, contrairement aux Iraniens, qui eux, ont très bien assimilé l’utilité de tels drones et ils en ont fait un excellent usage. En ce qui concerne l’attaque iranienne, les Américains n'ont pas réagi. Peut-être qu'ils ont été eux aussi pris de court... Au fait, lorsque nous parlons de la défense des civils israéliens, il s’agit de la défense contre des engins balistiques et des mortiers de la nouvelle génération que l'Iran a donné à tous ses alliés, en Irak, au Yémen, en Syrie et au Liban, du nom de Borkan et fabriqués en Syrie.En fait, les Syriens ont placé sur la tête d’obus de mortiers un ballon de gaz rempli d’explosif et boulons. Ce curieux engin est tiré par les mortiers de 120 mm, à une distance jusqu’à 4 km. Vous pouvez imaginer le résultat, lorsqu’il tombe sur un quartier résidentiel. Il provoque des dizaines de morts et de blessés et creuse un cratère de 10 m de diamètre et de 4 m de profondeur...Bref, nous avons à faire à des missiles de croisière, des drones d’attaques avec fusées air-sol, des drones suicidaires et toutes sortes d’engins volants, capables de porter des explosifs au cœur d’une cible"....

En remémorant ces faits, lundi à Tel-Aviv, Amos Yadlin, ancien responsable de la sécurité du régime d’Israël, maudissait le New York Times d'avoir balancé dans son article de samedi 28 novembre, le nom du Mossad comme étant à l'origine d'une attaque à la mitrailleuse télécommandée ayant coûté la vie à Fakhrizadeh, a affirmé : "Croisons les doigts... L'Iran attendra peut-être pour réagir à l'assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, avec tout type de force militaire jusqu'à la fin du mandat de Trump..."

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SOURCE: FRENCH PRESS TV