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Trump a enlisé l'Arabie dans une guerre sans fin, Tel-Aviv lui tire le coup de grâce

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Selon certains médias, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré l'héritier des Saoud Mohammad Ben Salman à Riyad, le 23 novembre 2020. @www.algerieinfos.com

La nouvelle officieuse de la rencontre de l’héritier du Royaume saoudien, Mohammed Ben Salmane, et du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, aura, à la fois à court et à long terme, des conséquences irréparables pour le régime des Saoud, tant au niveau interne qu’international. Certains médias israéliens et occidentaux ont révélé que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'était rendu dimanche en Arabie saoudite avec le chef du Mossad en catimini et où il avait rencontré l’héritier du trône du Royaume saoudien, Mohammed ben Salmane et le secrétaire d’Etat de l’administration Trump, Mike Pompeo. Une question se pose: alors que l'histoire des liens MBS-Tel-Aviv remonte déjà à 2015, date à laquelle, ils ont lancé ensemble leur première équipée militaire contre le Yémen pour placer sous la férule du sionisme la région ultra stratégique de la mer Rouge, pourquoi avoir révélé ce "lien contre-nature" maintenant? Certains affirment que Ben Salmane aurait trop de peur du nouveau prédisent US, de sa possible politique iranienne, des retombées de l'affaire Kashoggi...

D'où la révélation de ses liens avec Israël vu que Tel-Aviv est sanctuarisé pour tous les présidents US. D'autres estiment au contraire que le prince mal aimé de Riyad a été encore une fois, victime d'un coup fourré US-Israël, ce duo qui depuis 2015 a tout fait pour provoquer l'effondrement du royaume pétrolifère. 

Et cette seconde série d'analystes argumentent comme suit: 

Un suicide "géopolitique" Riyad

L'Arabie saoudite a toujours essayé de se présenter comme le leader du monde musulman. Riyad a toujours fait concurrence avec la Turquie pour gagner ce statut. L'Arabie saoudite a également examiné les équations régionales d’un point de vue de l' « arabisme » et en dominant la Ligue arabe, elle a tenté de se présenter comme le grand maître du monde arabe.

Il va sans dire que la question de la Palestine est au l’une des questions majeures du monde arabo-musulman et ce depuis 70 ans. La nouvelle de la rencontre entre les responsables saoudiens et israéliens aura sans aucun doute pour effet de porter préjudice au statut, à l'image et au poids des Saoudiens auprès de l'opinion publique musulmane. D'où ce démenti paniqué du chef de la diplomatie saoudienne, dans la foulée de l'annonce de la rencontre de Neom. Depuis deux jours, Riyad et Tel-Aviv sont devenus interchangeable et le choc pour des millions de musulmans qui croyaient en royaume comme on croit à une source d'inspiration n'en est que plus mortel. La Palestine est sacrée au Moyen-Orient, au Maghreb, en Afrique et la normalisation du détenteur de la clé de la Mecque et de Médine n'a pas le droit de la trahir. 

Riyad tourne le dos au monde islamique

La normalisation avec Israël signifie que Riyad est résolu à trahir la cause palestinienne, ou pire encore à s'aligner sur Israël pour affronter la Palestine. La répercussion en est énorme : Riyad perdu du coup sa position de "centre du monde musulman" mais encore devient son ennemi numéro 1. Le monde musulman ne lui pardonnera pas d'avoir menti tout au long de ces décennies et instrumentalisé la cause palestinienne pour atteindre ses propres objectifs.

MBS n’aura d’autre choix que de faire des concessions à Netanyahu

Ce qui aiderait largement de nombreux opposants dans la famille royale de l’héritier du Royaume saoudien Ben Salmane, qu'on dit déjà trop craintif de son avenir politique avec la perspective d'un gouvernement démocrate à la Maison-Blanche, qui soutiendrait Ben Nayef. 

Après avoir concédé plusieurs centaines de milliards de dollars à l’administration Trump puis à la sa campagne électorale, MBS remette à nouveau les pendules à l'heure à cette différence près que le royaume est à sec, qu'il s'endette, enlisé qu'il est dans une guerre d'usure contre le Yémen qui au lieu d'être une conquête royale, est devenu une machine à broyer les fondements du royaume saoudien. le lobby israélien va-il -sauver le prince? Rien n'est moins sûr. Il n'a pas hésité à trahir Trump , il ne sauvera pas non plus MBS. 

Lire : Les USA n’ont pu rallier aucun pays à son allié israélien

La dépendance étrangère de l'Arabie saoudite s’accroît notamment  sur le plan sécuritaire

Et si justement, ce même lobby, en poussant MBS à la normalisation en cherchait sa fin précipitée? Cette entreprise guerrière dite coalition militaire anti-Iran, anti-Résistance à laquelle est poussée Riyad et ce, au bout des décennies d'échec pour "isoler l'Iran" pourrait s'avérer in fine le coup de grâce. La frappe au missile Qods-2 contre Djeddah, en annonce la couleur : en Arabie saoudite, il y a des esprits qui rejettent la guerre contre l'Iran musulman aux côtés d'Israël. Ce sont ces mêmes esprits qui ont fait du sud saoudien un bourbier pour l'armée de Ben Salmane en coopérant avec Ansarallah. Ce sont encore ces mêmes esprits qu'Ansarallah qualifiaient de "braves saoudiens" au lendemain de sa frappe au drone simultanée contre Aramco, en septembre 2019. Ces esprits là attendent leur heure pour se débarrasser de Ben Salmane et c'est en connaissance de cause que Tel-Aviv a choisi le moment de l'annonce de la normalisation, sans d'ailleurs se donner la peine d'en avertir Ben Salmane... Un tapis tiré sous le pied de MBS.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV