Le vendredi 20 novembre, le président Poutine a mis en garde l'axe US/OTAN contre une reprise de la guerre dans le Haut-Karabakh si les termes de la trêve ne sont pas respectés. Pour bon nombre d'analystes, il aurait fait allusion aux tentatives turques de s'immiscer militairement dans les rangs des forces azerbaïdjanaises, façon de contrer la mission de maintien de la paix russe qui a déjà permis le déploiement d'un millier de soldats des forces spéciales dans le Haut-Karabakh.
A quoi rime la mise en garde du président russe?
En effet le Parlement turc a voté le déploiement des forces armées turques dans le Haut-Karabakh, bien que la Russie continue à s'y opposer. L'idée d'Ankara consiste évidemment à faire un remake d'Idlib, où des patrouilles militaires conjointes Russie/Turquie servent surtout de paravent à une occupation territoriale permettant que le vivier terroriste au service du Sultan reste intacte. C'est une usine à fabriquer les terroristes, et à en tirer de l'argent quand bon semble à Erdogan. Pour les observateurs, le statut "opaque" du Haut-Karabakh dans le plan de trêve russe ont est le talon d'Achille. Le Haut-Karabakh restera -t-il un Etat autonome ou intégrera-t-il la République d'Azerbaijan?
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En effet, et selon des sources militaires russes, plusieurs avions de transport militaire Airbus A400M avec des militaires turcs à leur bord ont atterri dans l'un des aéroports de Bakou, capitale azerbaïdjanaise, selon les informations apparues vendredi 20 novembre, ignorant le nombre de soldats déployés. La source affirme que ce contingent de "militaires turcs " "interagira avec la Russie ": " Le contingent agira en tant qu'observateur sur le territoire de l'Azerbaïdjan et sa présence est liée au mémorandum sur la formation du Centre d'observation signé plus tôt entre la Turquie et la Russie. Son appui permet à l'armée turque d’interagir avec la partie russe pour surveiller le respect par Erevan et Bakou du cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh".
"Le Parlement turc a adopté le mardi 17 novembre une motion autorisant le déploiement de troupes en Azerbaïdjan afin de surveiller l'accord de cessez-le-feu conclu dans la région du Haut-Karabakh. La motion autorise le gouvernement à envoyer des troupes dans la région pour un mandat d'un an. Les effectifs exacts seront déterminés par le président. Le texte mentionne également la création d'un "Centre conjoint" Turquie-Russie, avec pour mission de surveiller le cessez-le-feu, et précise que le personnel civil et militaire turc participera si nécessaire aux activités du centre. Au fait la Russie compte sur cette méga base aérienne qu'elle est sur le point de créer dans le HK pour contrer la Turquie. Mais il semble oublier que la présence de Hmeimim n'a pas empêché la Turquie de faire d'Idlib un "terroristan", note un expert.