Dans la hate et la précipitation du séisme électorale aux Etats-Unis, le duo Trump-Pompeo a commis l’irréparable? La sanction contre les Chrétiens de Liban pourrait finir par révéler l'identité et le mobile des auteurs de "l'attaque du 4 août" contre le port de Beyrouth.
24 heures après la conférence de presse du ministre libanais des Affaires étrangères, au cours de laquelle il a demandé aux États-Unis de remettre, s’ils en possèdent, des documents à l’appui des accusations de corruption avancées pour le sanctionner, l’ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea a émis un communiqué dans lequel elle a essayé, faisant recours à la politique de la carotte et du bâton, de redorer son blason ; elle qui se posait, toujours, comme partisane des droits de l’homme et de liberté dans le monde entier. En fait, question des preuves et des documents, ce n'est pas tellement aux Etats-Unis qu'il appartient d'en demander mais à l'Etat libanais. Il y a deux jours l'Etat a donné l'ordre de l'arrestation de 28 personnes en lie directes avec le dossier de la double déflagration au port de Beyrouth le 4 aôut dernier. Affaire dont l'enquête a connu tout au long de l'état et au gré de l'humeur du couple US/France des hauts et des bas pas trop reluisant pour le peuple libanais.
Plusieurs pites ont évoqué une possible attaque nucléaire vu des images du champignon semi atomique créée par la seconde explosion qui fait toujours froid dans le dos. Le président Aoun a demandé à deux reprises que des cartes satellitaires soient fournies à son gouvernement aussi bien par la France que par les Etats Unis mais la présence du FBI au cours de l'enquête a tout bloqué. Au fait on se rappelle fort bien comment le 5 aôut le malheureux président sortant US, Trump, avait évoqué une "terrible attaque" contre le port de Beyrouth avant que les généraux de l'US Army lui ferme le bec. A présent, plus rien ne saurait l'empêcher de ne pas parler, lui qui a promis de révélations incendiaires d'ici des jours à venir. Mais des révélations pourraient aussi venir des hommes d'état libanais, de son armée qui pour être bien au courant de tous les détails sauraient mieux que quiconque qui a président la double explosion du 4 août pour éliminer le port libanais du circuit maritime.
Il y a trois jours, des sanctions ont été annoncées contre l'allié chrétien du Hezbollah et chef du CPL Bassil lesquelles sanctions ont valu une plaidoirie anti-US de Bassil sur Al Mayadeen.
Dans des déclarations hâtives, l’ambassadrice US s'est montrée dans la foulée, bien mal à l'aise, prétendant que les détails concernant les raisons des sanctions imposées à Bassil "ne pourraient pas être publiées". Elle avait déjà dit aussi, en réponse au président libanais, Michel Aoun qui avait lui demandé des preuves et documents crédibles : « Nous donnons toujours le plus d’informations mais pour ce cas particulier il n’existe pas de documents diffusables ». Il va sans dire que des preuves des allégations que met en avant Shea n'existent pas et ce coup trop raté des USA qui travaillent depuis 2019 à casser l'alliance Hezbollah/Chrétiens a toutes les chances de se contourner contre les USA.
Mais il y a plus : cette armée libanaise commandée par les Chrétiens et dont la nature des liens avec le Hezbollah est fusionnelle pourraient décider de parler. Des éléments de l'enquête qu'elle mène depuis le 4 août sur les explosion de Beyrouth pourraient soudain se faire jour, quitte à exposer à la fois les Etats-Unis et Israel à la riposte. Après tout l'inévitable riposte promise par le Hezbollah contre Israel dans la foulée de la mort de Kamel Mohsen dans le raid du 21 juillet à Damas, pourrait se combiner à celle,, plus vaste, contre les commanditaires de "l'attaque" visant Beyrouth.