Le département d’État américain a officieusement informé le Congrès d’un projet de vente de 18 drones MQ-9B d’une valeur de 2,9 milliards de dollars aux Émirats arabes unis. Il s’agit d’un premier projet de vente de drones armés américains, que les experts militaires qualifient de "fardeau" depuis le méga coup iranien du juillet 2019 lequel coup a valu à la gamme MQ, la perte quasi total de son marché. Ce fut d'ailleurs après ce tonitruant échec que le complexe militaro-industriel US, occupé en ce moment là à changer de façon sanglante ses pions à la Maison Blanche, s'est mis à exiger qu'un débouché soit retrouvé pour les drones US.
L'accord dit d'Abraham entre Israël et Emirats est en partie un paravent pour cacher ce genre de marketing. La semaine dernière, les médias ont rapporté la livraison d'un lot de 50 F-35 aux Emirats et ce, en dépit des réticences d’Israël que les USA ont réussi à apaiser moyennant la promesse de vente des F-22 à Tel-Aviv. Evidemment l'iranophobie sur quoi Trump n'a cessé de souffler depuis 4 ans va aussi dans ce sens. Reste une question : une flotte composée de dizaines de F-35 ou F-22 émiratis, israélien ou américains, saurait-elle anéantir comme n'a cessé de le suggérer ces dernières semaines Pompeo, les sites nucléaires, énergétiques du littoral sud iranien? Mercredi, le CGRI a dévoilé l'un des concepts les novateurs de sa doctrine balistique, "clip" de missile, concept qui répond parfaitement à ses " champs à missiles" dévoilés en août, lors des grands exercices "Grand prophète-14"
En effet, l’enregistrement vidéo qu'a fait publier mercredi le CGRI de "sa mitraillette balistique" laisse révéler quelques particularité, propre à décevoir les plus grandes flottes de guerre aériennes à s'aventurer dans le ciel de l'Iran. comme le disait le Sioniste Uzi Robin, " des performances balistiques iraniennes" sont de nature à rendre caduques les meilleurs armées du monde.
Des vidéos et des photos ont vu le jour montrant pour la première fois une installation souterraine de missiles balistiques iraniens dans laquelle des groupes de missiles prêts à tirer sont déplacés autour de tunnels massifs à l'aide d'un système de type ferroviaire automatisé. Le «chargeur» de missiles verticalement rangé semble mettre des groupes de missiles en position pour un lancement rapide et consécutif depuis le bunker souterrain.
1- Une grande quantité de véhicules, chargés de missiles, étaient garés le long des tunnels de la cité balistique. Cet important nombre de missiles prêts à tirer prouve que le CGRI sera en mesure de sortir des dizaines, voire des centaines de missiles de la cité souterraine, si nécessaire . L'idée derrière le système semble être de permettre les lancements de missiles balistiques en succession rapide. Étant donné que les missiles sur leurs plates-formes individuelles sont prêts à tirer, il n'est pas nécessaire de recharger des lanceurs individuels à l'aide d'une grue ou d'un trans-chargeur. La méthode du chargeur permettant potentiellement de tirer beaucoup plus de missiles depuis un seul bunker tout en augmentant les chances que le missile sortant frappe les cibles.
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2- La nouvelle méthode est également beaucoup plus efficace en termes d'espace. Alors qu'auparavant, des transporteurs-monteurs-lanceurs (TEL) conventionnels volumineux étaient stationnés et déplacés sous les ouvertures de tir dans le plafond de la cité souterraine, en utilisant cette nouvelle approche, le CGRI augmente massivement le nombre de missiles rangés dans chaque complexe souterrain. Ce système de réserve de missiles permet au CGRI de mener des opérations balistiques "ininterrompue". Le concept semble également être largement aligné sur les «champs à missiles» dans lesquelles des missiles balistiques sont tirés depuis des cartouches enterrés pour aider à réduire leur vulnérabilité aux frappes préventives.
3- Les missiles sont stockés sans porter aucune ogive. Cela signifie que chaque missile est un porteur qui pourra être équipé de n’importe quelle ogive, soit d’une seule ogive téléguidée, soit de multiples ogives téléguidées ou des ogives à sous-munition.
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4- Les tunnels sont dépourvus de colonnes d’appui quoi qu’ils soient larges et hauts. Le point le plus important est que les tunnels où sont assemblés les missiles ressemblent à un grand hall. Du fait, les tunnels n’ont pas été construits en béton mais ils ont été creusés au cœur des montagnes, de grandes pierres et des falaises. En effet, seules les falaises et les pierres naturelles sont en mesure de supporter un tel poids. En plus, les images montrent que ces tunnels ont été creusés dans une profondeur de centaines de mètres sous le sol et c’est ainsi qu’aucune arme ne pourra les toucher.
5- Tous les missiles sont dotés des ogives téléguidées de type Emad. Il paraît que l’Iran, au lieu de fabriquer de A à Z de nouveaux missiles, a équipé ses missiles anciens de nouvelles ogives et qu’il les a optimisés. Un seul missile de haute précision sera suffisant pour détruire une cible.
6- Le train qui porte les missiles est doté d’un bélier hydraulique qui permet au lanceur de tirer le missile et puis de charger rapidement le prochain missile.
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7- À présent, une partie du montage et du chargement des missiles est effectuée par les agents humains. Dès que tout le processus du chargement sera automatisé, la préparation au tir s’accélérera d’une manière significative et la puissance de feu du CGRI sera largement renforcée.
8- Les ogives des missiles sont préparés et montés dans une grande salle. Cette salle, dont la construction est une géante œuvre technique, est en effet là où les missiles sont assemblés, montés sur les véhicules et transférés vers les silos à lancement vertical ou les tunnels de la cité balistique. Il se peut que les usines de fabrication de missiles soient tout près des cités souterraines, ce qui garantirait non seulement la sécurité des installations de construction mais en plus le transfert rapide des missiles produits vers les stocks des cités souterraines. Cela rend également possible de mener une opération au missile continue et à grande échelle.
9- Les missiles sur le chargeur semblent également être séparés par des diviseurs, qui pourraient inclure tous les ombilicaux et les équipements de test de pré-lancement nécessaires pour qu'ils soient tirés de manière autonome ou quasi-autonome. chaque «clip» de missile contient cinq cartouches. Dans un scénario de guerre, on pourrait s'attendre à ce que les Emads alimentés et prêts à être lancés soient tirés en premier, dans le but d'en envoyer autant que possible lors d'une première frappe, avant que leur installation souterraine ne soit détruite.
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10- Tous les missiles qu’on constate au cours de la vidéo sont des missiles à longue portée lourds et aucun missile tactique n’y est vu. Autrement dit, il paraît que les cités balistiques souterraines sont destinées à tirer des missiles lourds, ce qui implique une technologie de pointe.
Commentant ce nouveau concept balistique, The Drive, revue militaire spécialisé écrit :
"Alors que les images montrent les missiles soulevés à la verticale sur leurs plates-formes de lancement à plusieurs tours, puis déplacés dans des tunnels souterrains, on ne sait pas comment ils seraient réellement tirés. Normalement, les cités de missiles iraniennes ont des ports dans le toit à travers lesquels les missiles sont lancés. Cependant, la proximité des missiles les uns aux autres, telle qu'elle est disposée dans leurs chargeurs, suggère qu'il pourrait y avoir une autre étape du processus, dans laquelle un missile individuel est déplacé dans une chambre de lancement, pour éviter d'endommager les missiles adjacents lorsqu'il décolle. On pense que ces installations ont un certain nombre de chambres de lancement disposées en rangées, de sorte que chaque «clip» avec cinq missiles pourrait être séparé en cinq chambres de lancement pour un lancement coordonné. Même Une armée de l'air même composée de 1000 F-35 et F-22 ne serait résister à un feu balistique de cet ampleur".