L'ancien Boss de la CIA ne cache pas ses inquiétudes sur la probabilité de violences armées après le dépouillement des bulletins de vote de la présidentielle de 2020 des États-Unis. Les Américains pro-Trump auraient été exhortés à terrifier les partisans du candidat démocrate et à les empêcher d'aller aux urnes.
A la veille de l'élection présidentielle américaine, l'ex-patron de la CIA s'est dit préoccupé par l'annonce par Donald Trump d'une victoire anticipée.
John O. Brennan, qui a été à la tête de la Central Intelligence Agency (CIA) pendant environ quatre ans (2013-2017) sous Barack Obama, en réponse à un animateur de CNN qui a demandé s'il y avait une possibilité de violences, a reconnu : « Malheureusement, il y en a une ». « Nous n'avons jamais eu [un président] à la Maison Blanche dans le passé qui incite à la haine dans notre pays et qui exacerbe les tensions et les violences qui se passent dans le pays. Nous avons vu que certaines personnes ont tenté de kidnapper le gouverneur du Michigan, mais elles n'ont pas réussi, et nous avons vu le comportement violent des voitures pro-Trump. »
L'ancien responsable du renseignement américain a poursuivi en disant que Trump ne condamne non seulement pas ces actions, mais au contraire il intensifie les comportements agressifs », se déclarant préoccupé de ne pas vouloir accepter le résultat des élections et la victoire de Biden.
« Je suis vraiment inquiet, non seulement parce que Trump dit quelque chose, mais parce que le président a beaucoup de pouvoir, par exemple, il pourrait appeler à une enquête nationale du département de la Justice », a martelé l’ancien responsable de la CIA.
Auparavant, le site web Axios avait rapporté que Donald Trump avait dit à plusieurs de ses proches confidents qu'il déclarerait la victoire mardi soir, même s'il semblait être en avance sur son rival démocrate, Joe Biden. Mais Trump a nié leurs allégations, hier dimanche.
Dans un rapport de 30 pages, les experts du groupe mettent en garde contre un « danger inconnu » qui menace l’Amérique dans les prochains jours, selon CNN.
« Alors que les Américains sont habitués à un certain degré d'hostilité dans ces campagnes électorales tous les quatre ans, ils n'ont pourtant jamais vu qu'un individu au pouvoir puisse rejeter le résultat ou recourir à la violence armée », dit le rapport.
Le groupe d’experts cite dans son rapport plusieurs facteurs pouvant conduire à des violences le jour du scrutin ou avant ou après les élections : la propagation des intox dans le cyberespace et la propagation de la haine, la récente controverse sur la justice raciale aux États-Unis, l’émergence des gangs armés et la possibilité d'une compétition électorale controversée.
Le groupe a dénoncé le président sortant Donald Trump pour la violence éventuelle, ajoutant que ses propos toxiques et sa volonté de porter les affaires devant les tribunaux pour un gain personnel étaient sans précédent dans l'histoire américaine moderne.
Ils ont cité l'appel du président américain à ses partisans de former une armée d'observateurs comme étant un facteur d'escalade de la violence, et ont écrit que l'utilisation par Trump du langage militaire envoie un signal à ceux qui n'ont pas été formés pour surveiller les élections afin d'empêcher les partisans des démocrates de voter.
Selon le rapport, Trump a déclaré qu'il avait l'intention de déclarer la victoire même si les résultats du vote du collège électoral ne sont pas connus dans des États clés tels que la Pennsylvanie.
Le site d'information a rapporté que Trump avait donné les détails de ce scénario en privé ces dernières semaines et annoncé qu'il avait l'intention de comparaître le soir de l'élection et d'annoncer sa victoire. D'autre part, l'équipe Trump se prépare à faire la fausse affirmation que les votes par correspondance comptés après le 3 novembre sont de la fraude électorale.
Cependant, les experts disent qu'une annonce anticipée de la victoire pourrait donner un coup d’envoi à un conflit aux États-Unis.
En même temps, Trump dans son discours électoral en Pennsylvanie samedi a déclaré que le dépouillement des votes pourrait prendre plusieurs semaines et que cette question entraînerait le chaos dans ce pays.
Des mesures sont actuellement prises aux niveaux local et étatique pour faire face aux troubles électoraux, et les forces de sécurité sont en état d’alerte dans certaines villes.
Divers syndicats américains prévoient également de faire grève si le président ne démissionne pas pacifiquement s'il perd les élections de mardi.
À l'approche de l'élection présidentielle américaine, l'achat de moyens de subsistance et d'armes aurait fortement augmenté au milieu des craintes de troubles électoraux.
Cependant, de petites émeutes ont eu lieu jusqu'à présent. Les médias américains ont récemment rapporté un incendie apparemment délibéré dans un bureau de vote en Californie, et un autre bureau de vote à Boston, dans l’État du Massachusetts, a pris feu mardi.