Loin d’avoir des effets réels, les récentes sanctions du département du Trésor américain constituent plutôt une campagne psychologique, réaffirme un expert de l’énergie.
Lors d’un entretien avec l’agence de presse iranienne Ilna, Mahmoud Khaghani, expert du domaine d’hydrocarbure, a déclaré que les États-Unis avaient durci leur pression sur l’Iran pendant les derniers jours.
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« Puisque l’embargo sur la vente d’armes à l’Iran n’a pas été prolongé, les pays pourront faire du commerce avec l’Iran. En effet, ils pourront recevoir du brut iranien en échange de marchandises et de services et c’est exactement ça qui coûte cher aux États-Unis. D’où une source d’inquiétude pour le département du Trésor américain qui tente de mettre l’Iran sous un maximum de pression durant les derniers jours du mandat de Donald Trump ».
Le département du Trésor américain a imposé lundi 26 octobre une nouvelle série de sanctions contre le secteur énergétique iranien, cette fois-ci contre le ministre du Pétrole et une douzaine de filiales.
En réaction à ces sanctions, Mahmoud Khaghani a déclaré : « Le ministre iranien du Pétrole n’a pas de compte bancaire aux États-Unis. Le sanctionner n’a donc aucun impact réel. Il s’agit uniquement d’une campagne psychologique. Ils veulent punir ceux qui vont faire du commerce avec M. Zanganeh ».
L’expert iranien a souligné que Donald Trump avait échoué dans ses politiques extérieures : « Trump n’a pas pu faire reculer la Chine. Il n’a pas réussi non plus à rallier les Européens à sa position envers l’accord nucléaire. C’est pourquoi il a tendu la main vers les petits pays comme le Soudan et Bahreïn pour les pousser à normaliser leurs relations avec Israël ».
Il a ensuite rappelé le marasme économique dans lequel s’enfoncent les États-Unis, en raison de la crise de coronavirus, ajoutant que ce pays aurait un déficit budgétaire de six trillions de dollars d’ici la fin de 2020.
« Cette somme, qui s’ajoutera à 30 trillions de dollars de déficit duquel les États-Unis souffraient auparavant, atteindra les 40 trillions de dollars en 2025 », a-t-il prévu.
Lundi 26 octobre, le département du Trésor des États-Unis a boycotté le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, le ministère iranien du Pétrole et des organisations liées au ministère.
La Compagnie nationale iranienne du pétrole (NIOC), la Compagnie nationale iranienne des transporteurs pétroliers (NITC) et d’autres sont également visés par les sanctions.
Dans un tweet, Zanganeh a rejeté ces mesures comme un signe que les efforts du président Donald Trump pour éliminer les exportations de pétrole iranien avaient échoué et a déclaré qu’elles ne paralyseraient pas l’industrie pétrolière du pays. Il a déclaré qu’il n’avait pas d’actifs en dehors de l’Iran et qu’il n’était pas certain que cette désignation affecterait sa participation aux futures réunions de l’OPEP à Vienne.