Sous les yeux ahuris les amis "golfiens" d’Israël qui s'affairent ces jours-ci à mettre leur signature au bas de n'importe quel accord ou traité que leur tendent Américains et Israéliens, pourvu que le texte porte une mention "anti-Iran", les forces armées iraniennes ont lancé ce mercredi matin 21 octobre une vaste manœuvre de DCA baptisée « Défenseurs du ciel de Velayat 99 ».
Une manœuvre pas comme les autres car il s'agit d'exposer sous les yeux des radars et des satellites US-Israël, les capacités A2/AD iraniennes. Car assez d'entendre parler de supposés raids d'avions furtifs israéliens qui voleraient au premier vent de guerre, au secours de petites îles que sont les Émirats, Bahreïn et Cie! Fou de rage de voir le triangle Iran-Chine-Russie tourner à plein régime (Syrie/Caucase/Conseil de sécurité/golfe Persique...) le secrétaire US à la Défense Mike Esper, a affirmé ce mercredi que la normalisation était un autre nom de cette coalition maritime anti-Iran que l'Amérique a tentée de créer en 2019, mais qu'elle n'a pas pu, coalition qui refait surface en "plus petite" et en "plus faible", toujours avec la même mission à savoir soutirer de l'argent "golfien" en échange des promesses en l'air...
La manœuvre "Velayat 99" est destinée entre autres à détromper les voisins de l'Iran pour qu'ils ne se perdent pas trop dans ces querelles "pro ou anti F-35" car furtif ou pas, aucun objectif aérien n'échappe à la "bulle de DCA iranienne qui s'étend désormais sur un périmètre de près 2000 kilomètres tout autour de l'Iran avec des capacités de guerre électronique inouïes propres à rendre totalement inapte tout objet volant.
Le général de brigade Abbas Farajpour, porte-parole du QG de la manœuvre a d'ailleurs promis des surprises en la matière, surtout que ces temps-ci, la levée de l'embargo militaire anti-Iran oblige, on parle trop de la perspective d'une intégration prochaine du S-400 voire du S-500 russe au sein du bouclier antimissile iranien et que l'Iran tient à faire comprendre que cette intégration est la bienvenue à titre d'un "plus".
« Au cours de la première phase de cet exercice, a dit le général ce matin, des systèmes de missiles, de radar et de DCA sont déployés, sur fond d’une concentration particulière des capacités de déplacement et de réaction rapides des forces armées participant à la manœuvre et de respect de tous les principes de la défense passive pour leurrer l’ennemi. Dans l'étape suivante, une communication sécurisée et à plusieurs niveaux sera établie entre les systèmes de défense et le réseau intégré de la DCA du pays pour prendre la décision appropriée face à toute menace éventuelle ».
Cela veut dire en termes très claires que la flotte de combat US-Israël n'irait pas se rapprocher de l'espace aérien iranien sans connaître au préalable comme ce fut le cas pour le Global Hawk américain en juin 2019 des déboires. Mais il y a plus : le "leurre" et la "furtivité" sont deux mots d'ordre de cet exercice avec en perspective des contre-mesures électroniques propre à éviter le coup de l'avion de ligne ukrainien qui a été abattu par un tir ennemi en janvier, juste au moment où la base US à Aïn al-Asad venait d'être pris pour cible des missiles iraniens. Car que soit dit en passant, l'exercice "Velayat 99" ne concerne pas uniquement la défense du ciel iranien mais elle est tout autant offensive : DCA plus Puissance de feu. Cela veut dire que le moindre agissement aérien de l'ennemi, aussitôt intercepté et repoussé, sera riposté via d'attaques massifs impliquant missiles, drones, avions et les unités de mer de la RII.
Selon le général Farajpour, la DCA intégrée iranienne dont le siège se trouve à la base de Khatam ol-Anbiya pilotera ainsi des opérations tactiques et défensives via des systèmes de reconnaissance et d’interception placés au sol et à partir d'un centre de commandement conjoint "régional" (SOC) comme si l'Iran était en guerre. Toutes les étapes de la défense aérienne y seront : la reconnaissance, la détection et l’interception ainsi que le combat et les tirs électroniques. Des dispositifs de contrôle de commande tactique "Fakour" et "Achoura", de méga radar iranien de longue et de moyenne portée "Moraqeb", "Fath-2" et "Bachir", ainsi que des systèmes d’information et de reconnaissance tactiques, des systèmes électro-optiques, des systèmes de guerre électronique et le réseau de surveillance visuelle y seront de la partie.
Et puisque l'axe US-Israël se targue d'être le roi du brouillage électronique, et qu'il ne fait aucun mystère de sa détermination à jouer de la vie des passagers des vols civils, la première phase de la manœuvre a consisté ce matin à lancer des surpressions électroniques sur les systèmes radars et ce via des drones brouilleurs, histoire de tester leur résilience et leur seuil leur pérennité.
Une autre partie de la manœuvre qui devrait encore bien intéresser les fans golfiens des F-35 et des F-22 de pacotilles US-Israël aura été celle consacrée à la "capture" et à la "neutralisation" des drones et des nuées ennemis ou ce qui revient au même à faire sienne les appareils adverses de sorte qu'ils retournent contre leur base de commande et de contrôle. Et puis de jolis drones iraniens, "Karar" avec leurs bombes intelligentes ont veillé à ce que la zone des opérations soient "propres" c'est-à dire loin des infiltrations des avions de reconnaissance et d'espionnages US-Cie. Puis l'histoire de ne pas oublier la déculotté du RQ-4 Global Hawk, des cibles ennemis de haute et moyenne altitude ont été aussi détruites par les tris des systèmes Khordad-3 du CGRI et Khordad-15 de l'armée iranienne. Du déjà vu? "Non, la DCA iranienne est régulièrement optimisée: aucune de nos batteries de DCA n'est pas les mêmes qu'il y a un mois, a commenté le général Farajpour, sans doute en pensant qu'il y a de potentiels clients dans les rangs des parties qui suivent de près l'exercice "Velayat 99".