Cette menace qu'a grossièrement formulée Mike Pompeo comme quoi les avions US iraient frapper quelques 80 cibles sur le territoire irakien, si la Résistance continue à exiger le retrait des troupes US et à s'en prendre à eux, a toute les chances de rester désormais un vœu pieux. Depuis le 18 octobre, l'embargo sur l'achat et la vente des armes iraniennes n'est plus et le ciel irakien a besoin que l'Iran le couvre.
La chaîne d’information irakienne Al-Forat News a abordé la levée de l’embargo sur les armes contre l’Iran non sans évoquer la portée de cette levée sur l'Irak et la situation de ses forces armées. « L'Iran a annoncé la fin de l'embargo international sur les armes à partir du dimanche 18 octobre soulignant qu'il ne voyait pas de place pour les armes de destruction massive dans sa stratégie de défense. Téhéran a fait savoir aussi qu'il était autonome en matière de défense et n'avait pas besoin de se lancer dans une « frénésie » d'achats d'armes, alors que l'embargo de l'ONU sur les ventes d'armes conventionnelles à l'Iran. C'est une leçon pour l'Irak dont les forces armées dépendent des Américains et des Otaniens », rapporte le site.
Dans un communiqué publié dimanche soir, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que la levée de l'embargo sur les armes permettrait à l'Iran d'importer et d'exporter des armes et de mener des transactions financières connexes conformément à sa politique de défense. Le ministère a indiqué que la fin de l'embargo sur les armes contre l'Iran se fait automatiquement et ne nécessite pas de nouvelle déclaration ou résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
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La chaîne de télévision irakienne Al-Sumaria a pour sa part cité le communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères disant : « Malgré les tentatives infructueuses des États-Unis pour saper les intérêts de l'Iran selon la résolution 2231, les États membres de l'Organisation des Nations unies doivent harmoniser leurs lois et décisions conformément à cette résolution qui appelle les États membres à accorder l'attention nécessaire à ces changements. L'Iran attire l'attention de tous les États membres sur le texte explicite de la résolution 2231 et son calendrier connexe. 90 pour cent des besoins iraniens en armement, c'est l'Iran qui le satisfait. C'est une sorte d'autosuffisance qui s'adapte parfaitement à la stratégie de défense iranienne. Or des pays de la région à commencer par l'Irak ont besoin de se diriger dans ce sens. L'affaire des F-16 que les Etats-Unis ont vendus à l'Irak mais dont l'usage ne dépend que de leur assistance, illustre à merveille à quel point il est nécessaire de coopérer militairement avec l'Iran et même de penser à des échanges de technologie militaire avec les Iraniens. Pourquoi l'armée irakienne devra-t-elle toujours miser sur les formateurs US/OTAN? Après tout les conseillers militaires iraniens ont sauvé la Syrie de Daech et leur présence pourrait nous être bénéfique. »
Al-Sumeria cite également les propos de l'ancien diplomate iranien Amir Moussavi selon qui 26 pays dont trois pays voisins avaient l’intention d’acheter à la République islamique d'Iran des armes après la levée de l'embargo : « La plupart d'entre eux veulent acheter les systèmes de défense aérienne Bavar-373 et Khordad-3, ayant abattu le coûteux drone américain Global Hawk. De plus, ils veulent acheter des drones, des radars et des hôpitaux de campagne, a dit le diplomate. C'est le cas de l'Irak par exemple dont les arsenaux sont remplis d'armes made in Occident, armes qui restent somme tout inusitées ou à l'usage fort limité. Le ciel irakien est à cet égard sans réel défense. Certes le Patriot est déployé en Irak mais il est destiné à défendre les Américains. On se demande pourquoi la DCA irakienne ne devrait pas compter les pièces iraniennes ; si Bavar 373 ou Khordad-3 figuraient dans le paysage irakien, l'avioation turque n'aurait pas pu frapper sans cesse le nord de l'Irak. Bagdad devrait revoir ses fournisseurs d'armes et penser aux Russes mais aussi aux Iraniens », s’est félicité le diplomate.