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Nouveau projet américain anti-Hezbollah visant à démembrer le Liban

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les drapeaux du Liban et du Hezbollah. (Archives)

Le journal libanais Al-Akhbar s’est penché dans un article sur un nouveau projet américain et ses groupes alliés contre le Hezbollah visant à démembrer le Liban.

« Les représentants américains cherchent à concevoir un nouveau type de sanctions contre la Résistance, de nature à diviser le Liban. Ces sanctions, qui font toujours l’objet d’une proposition de loi à la Chambre des représentants des États-Unis, visent à « isoler les zones sous l’influence du Hezbollah » et à les libérer des banques, et à couper toute communication de toute banque opérant dans ces zones avec le système bancaire mondial », a écrit Al-Akhbar.  

Selon le journal, il y a de nouvelles discussions chaque semaine sur l’imposition ou le renforcement des sanctions américaines contre les amis et alliés du Hezbollah au Liban, et de nombreuses questions se posent sur l’objectif la prochaine fois. Cependant, ce qu’il faut considérer cette fois, c’est la nature de ces sanctions, que les représentants du Congrès américain cherchent à développer leur efficacité politique de manière à servir le projet d’isolement que Washington cherche à mettre en œuvre contre la Résistance et ses alliés.

Après avoir sanctionné un certain nombre d’institutions et d’individus, les parties aux États-Unis cherchent à concevoir un nouveau type de sanctions visant cette fois l’ensemble de l’environnement libanais soutenant le Hezbollah et les zones géographiques dans lesquelles le parti a une présence populaire, toujours d’après l’article d’al-Akhbar.

Le représentant Joe Wilson, président du Comité des affaires étrangères et de la sécurité nationale de la Chambre des représentants des États-Unis, a récemment présenté un projet de loi intitulé « The Hezbollah Money Laundering Prevention Act of 2020 ». Ce projet prétend viser à « arrêter les activités de blanchiment d’argent menées par le parti à travers le monde », définissant le triangle frontalier en Amérique latine, entre le Brésil, le Paraguay et l’Argentine. Mais le but et le danger de ces sanctions se trouvent dans la région du sud du Liban, qui est sous l’influence du Hezbollah.

L’article ajoute que « la proposition fait référence à ce qu’il appelle des «banques favorables au Hezbollah dans cette région» qui seront soumises à des sanctions, ce qui signifie que la région du sud du Liban deviendra libre de toute banque, car aucune banque — si cette loi est adoptée — n’osera garder ses succursales dans les zones qui sont considérées par Washington comme des zones «sous le contrôle du Hezbollah», par crainte de sanctions ».

Ce projet est soutenu par 12 législateurs américains du Parti républicain, et Wilson dit qu’il « isole les banques dans les zones sous le contrôle du Hezbollah ». Le danger du projet ne réside pas uniquement dans le fait qu’il est le prélude à l’isolement d’une région libanaise du reste des régions. Au contraire, il s’agit de la première indication officielle des intentions américaines de diviser le Liban, non pas de manière constitutionnelle ou légale, mais plutôt par l’initiative et l’interaction.

L’article poursuit que les sanctions ne visent pas seulement les personnes figurant sur la liste américaine, mais aussi leurs familles et leurs proches.

Bien conscients du fait que le Hezbollah n’a rien à voir avec le secteur bancaire, les États-Unis insistent toujours pour boycotter les banques sous prétexte d’avoir des liens avec le Hezbollah.

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Et dans la nouvelle proposition de loi américaine, il y a un nouveau terme : « banques favorables au Hezbollah ». Cette description sera une épée autour du cou pour les banques, pour les pousser à offrir plus de concessions et d’informations à Washington. Cette classification permet également aux États-Unis de répéter l’expérience de la « Jammal Trust Bank » qui a été sanctionnée par le Trésor américain en 2019, et qui a constitué un « coup de foudre » pour déclencher l’effondrement du secteur financier libanais, indique Al-Akhbar

Il est vrai que la proposition a encore besoin de temps et de consultations avant d’être approuvée, et sa formule n’est pas encore connue quant à savoir si l’administration américaine est obligée de la mettre en œuvre immédiatement ou si elle est en mesure de ne pas la respecter, mais la simple soumission de la proposition, et son adoption par 12 représentants républicains, indiquent l’intention de Washington de lancer une pression maximale contre le Hezbollah et ses alliés, puis viser Cuba, le Venezuela, l’Iran et la Syrie, et boycotter la plupart de leurs citoyens sous divers prétextes.

Al-Akhbar souligne que « le député qui a soumis la proposition n’est pas une personne marginale au Congrès, mais plutôt un membre de la sous-commission sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le terrorisme mondial, émanant de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine. Il est également président du groupe de travail sur les affaires étrangères et la sécurité nationale au sein du comité de la Chambre des représentants républicaine conservatrice ».

Par exemple, l’article publié par le magazine The Foreign Policy intitulé « La partition est la meilleure solution aux problèmes accumulés au Liban » et rédigé par le chercheur principal du « King Faisal Center for Research and Islamic Studies » de la capitale saoudienne, à Riyad, Joseph Kechchian, estimait que « la partition est un choix sérieux qui aide à éviter les erreurs récurrentes qui ont caractérisé le Liban dans une large mesure au cours du siècle dernier ».

Il a ajouté : « Il est tout à fait clair que si les Libanais partagent des traits communs, ils ne peuvent pas s’entendre sur les libertés politiques et sociales fondamentales, qui ne peuvent être préservées que par un nouveau pacte politique. »

Sans l’ombre d’un doute, la vision de Kechchian pour une solution au Liban n’est pas l’expression d’un point de vue indépendant, et qu’elle est l’expression de la politique de certains partis, tant dans l’administration américaine que dans le gouvernement saoudien, conclut le journal. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV