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Présidentielle: Trump a-t-il déjà donné des ordres de l’intervention de l’armée?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Dès le 1er février 2020, sous prétexte de la "continuité du gouvernement", le Pentagone a reçu l'ordre de se préparer à réaliser un coup d'État. ©AFP/Illustration

En mars 2020, peu de temps après le déclenchement de l’épidémie de coronavirus, le magazine américain Newsweek a révélé que pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, le Pentagone avait reçu des ordres secrets de se préparer à assumer la « continuité du gouvernement », si la crise du coronavirus engendrait des situations qui empêcheraient les autorités civiles d’exercer leurs responsabilités et d’assurer la sécurité intérieure.

Selon les révélations de Newsweek, le secrétaire à la Défense, Mark Esper, avait signé le 1er février des directives secrètes ordonnant au US Northern Command (NORTHCOM) de « se préparer à se déployer » à l’appui de « missions extraordinaires potentielles » que pourrait provoquer la pandémie en désactivant le pouvoir exécutif, le Congrès et la Cour suprême.

Ainsi, le Pentagone a préparé ces plans pour divers scénarios dont celui de l’affection du président Trump par la Covid-19. Les plans du Pentagone comprenaient aussi l’évacuation d’urgence de Washington et le transfert du pouvoir à des fonctionnaires de rang inférieur, réunis par l’armée à des endroits secrets, mis sous quarantaine.

Ces plans incluaient « la possibilité d’une certaine forme de loi martiale » où des commandants militaires se verraient confier des pouvoirs exécutifs à travers les États-Unis.

Ces plans d’urgence « Above-Top Secret » portant les noms de code Octagon, Freejack et Zodiac étaient mis en exécution par le Pentagone. Selon Newsweek, l’un des objectifs de ces plans était de transmettre le pouvoir aux militaires et justifier leurs actions extra-constitutionnelles.

Le 30 septembre, deux jours avant l’annonce de l’affection du président Trump par le coronavirus, le quotidien Washington Times a rapporté que la méfiance entre Trump et les généraux du Pentagone avait atteint un niveau presque sans précédent, selon des analystes et des initiés militaires, les deux parties se regardant anxieusement à l’approche du jour des élections.

Le quotidien a écrit : « Alors que le président Trump dénonce publiquement ses propres responsables de la défense passés et présents et les présente comme des outils du complexe militaro-industriel, les dirigeants du Pentagone font des heures supplémentaires pour se distancer d’une compétition politique de plus en plus difficile et pour s’assurer qu’ils ne sont entraînés dans aucun conflit électoral entre le président sortant et le démocrate Joe Biden. »

Ces évolutions semblent avoir suscité des tensions et du scepticisme entre la Maison-Blanche et le Pentagone qui a rarement été vu auparavant, selon les spécialistes. Selon Washington Times, l’exemple le plus clair est peut-être la relation entre Trump et le secrétaire à la Défense Mark Esper, surtout après une série d’affrontements de haut niveau sur des questions politiques brûlantes telles que le drapeau confédéré et le rôle de l’armée dans le contrôle des troubles civils.

Jim Townsend, ancien sous-secrétaire adjoint à la Défense pour la politique européenne et de l’OTAN sous l’administration Obama, a déclaré : « Esper est probablement inquiet de ce que la Maison-Blanche pourrait lui demander de faire, mais la question c’est qu’il ne sera plus là pour longtemps. »

En effet, selon des spéculations répandues à Washington, le président Trump licencierait Mark Esper en raison de son refus, exprimé publiquement, d'accepter un plan de déploiement de troupes militaires pour réprimer les émeutes dans les villes américaines cet été. En tout cas, Trump a finalement abandonné ce plan et Mark Esper est resté à son poste, bien qu’il semble probable que le président choisisse un nouveau chef pour le Pentagone s’il remporte les élections présidentielles de novembre.

Washington Times a ajouté : « L’avenir incertain de Mark Esper est l’un des facteurs qui ont contribué à cette situation tendue. Un autre est la crainte croissante parmi les responsables militaires actuels et anciens de se voir manipuler à des fins électorales et même pour réprimer les protestations post-électorales.

D’autres observateurs pensent que l’armée pourrait finalement devoir évincer M. Trump de la Maison-Blanche s’il perd face à Joe Biden. Le président Trump a déclaré qu’il accepterait les résultats si les élections avaient eu lieu sans fraude et d’une manière équitable.

Pour leur part, les dirigeants actuels du Pentagone insistent sur le fait qu’ils n’ont pas l’intention de se mêler à la politique. Pour sa part, Donald Trump s’est penché sur la distance qui le sépare des dirigeants du Pentagone, faisant appel aux électeurs vétérans et actifs en critiquant leurs supérieurs en termes inhabituellement directs.

Cependant, certains anciens responsables qui avaient été nommés par Trump sont devenus maintenant ses critiques les plus sévères. L’ancien secrétaire à la Défense, James Mattis, est peut-être le meilleur exemple. Mattis a dit récemment que Trump est « le premier président de ma vie à ne pas essayer d’unir le peuple américain ».

Le général de l'armée de l'air à la retraite Paul Selva que Trump avait lui-même nommé pour un mandat de commandant adjoint d’état-major interarmées au début de sa présidence, était l’un des 500 officiers et agents de la sécurité nationale qui ont signé une lettre récente pour soutenir la candidature du démocrate Joe Biden.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV