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Manœuvres Zolfaqar-99 : l'Iran a testé la neutralisation des F-35 (The National Interest)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Centre de commandement de la DCA iranienne pour le golfe Persique. (Archives)

48 heures après la fin du méga exercice militaire de l'armée iranienne, Zolfaqar-99, qui s'est déroulé sur une vaste zone géographique de quelques 2 millions kilomètres carrés s'étendant du détroit d'Hormuz à l'océan Indien en passant par le Makran et la mer d'Oman, cette zone ultra stratégique qui a vu en décembre 2019 le premier exercice militaire naval tripartite Iran-Chine-Russie et qui pourrait accueillir bientôt et après la signature du pacte stratégique sino-iranien, le premier centre de commandement naval conjoint,  The National Interest y revient pour s'axer sur les capacités de DCA iranienne. Celles-ci "ont brillé au cours de ces exercices, tout en laissant apparaître des similitudes avec le concept A2/AD chinois. Est-ce un début de concrétisation des accords sino-iraniens passés? 

"Juste avant le début de trois jours d'exercices le 10 septembre, les autorités iraniennes ont annoncé que la principale pièce de leur défense aérienne à savoir le système Bavar-373 a été officiellement mis en service. Selon le commandant de la défense aérienne de l'ouest iranien ce système sera opérationnel d'abord dans le nord ouest du pays puis sur l'ensemble du territoire iranien. A y regarder de plus près, il semblerait que l'Iran a réussi, sans avoir une armée de l'air équipée de F-35 et F-22 à franchir un pas géant qui saurait lui accorder une nette longueur d'avance sur ses adversaires en cas de conflit direct. Rappelons qu’Israël vient de signer des accords avec les Emirats et Bahreïn, quitte à devenir le voisin de l'Iran. 

Le déploiement de Bavar-373 revêt une importance stratégique à plusieurs égards: le système Bavar-373 est capable de détecter des cibles ou des avions à plus de 300 km, de les verrouiller à environ 250 km et de les détruire à 200 km. Il utilise un radar à réseau phasé pour suivre les cibles aérodynamiques et les missiles balistiques à moyenne et longue portée, monté sur le camion lourd Zafar. L'un des radars utilisés dans le Bavar-373 est Meraj-4, un radar à réseau phasé d'une portée de 450 km qui utilise des techniques de logique floue pour repérer des cibles. Meraj peut suivre jusqu'à 200 cibles simultanément.

Installée dans les zones frontalières iraniennes, en particulier sur les îles iraniennes du golfe Persique, il peut donc couvrir complètement le ciel du Koweït, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Qatar, soit les pays où les Etats-Unis possèdent des bases et où Israël débarquera. Cela revient à dire que le moindre avion US/Israël sera détecté dès l'instant où il décollera d'Aal-Dhafra, d'al-Udeid et d'Ali Salem (bases US) 

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Surtout que la géographie des pays du sud du golfe Persique est complètement désertique et manque de reliefs naturels telles que les montagnes ou les angles morts pour les radar, ce qui rend la tache infiniment plus facile pour les radars de la DCA iranienne. C'est dire que le ciel de quatre monarchies précités est désormais placée sous la surveillance iranienne, ce qui marque un gros point en faveur de l'Iran dans le cadre d'un face-à-face militaire. Et ce n'est pas tout. 

Les avions furtifs américains et israéliens de 5e génération comme F-35 dont les Emiratis disputent en ce moment la livraison sont certes furtifs et on dit que l'Iran est incapable de les viser. Mais les missiles antimissiles iraniens de Bavar 373 ont-ils réellement besoin de viser les F-35? Pas vraiment. Ce sont les avions de ravitaillement que la DCA iranienne abattra! Les F-35 ont besoin d'être ravitaillés par des avions de ravitaillement et une fois exposés à Bavar 373, ces appareils auraient à s'éloigner autant que faire se peut des frontières iraniennes à savoir les zones du sud, du sud-ouest et du sud-est de l'Iran. Ceci poussera le F-35 à se ravitailler bien loin des frontières iraniennes quitte à perdre l'aptitude à se rendre capable de frapper la profondeur iranienne (Ispahan, Téhéran...) sans avoir recours aux réservoirs externes. Or dans ce cas, aucune campagne de bombardement significative ne pourrait avoir lieu puisque le recours aux réservoirs externes fera perdre la furtivité des F-35! 

Certains diraient qu'Israël saurait lancer ses frappes depuis le nord-ouest iranien, en traversant le ciel de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie, soit des pays où il a une présence militaire. Or la DCA iranienne a le ciel de ces Etats également sous son emprise. Donc les forces israéliennes et certains de leurs équipements aériens, récemment déployés en Azerbaïdjan, ne serviront pas à grande chose. hre

Quant au missile Sayyad-4 ( missiles employés sur le Bavar 373) il peut allègrement intercepter des missiles de croisière Tomahawk US qui servent souvent l'US Navy dans des attaques mer-côte et dont la vitesse est de 880 km/h (environ Mach 0,7). L'interception et la destruction se feront avant même que les Tomahawk atteignent les côtes iraniennes puisqu'il s'agit d'engin d'une vitesse de Mach5, soit 5 fois celle des Tomahawk.

Et The National Interest d'ajouter : "Et ce n'est pas tout. Selon certaines informations, la Russie aurait déjà fourni à l'Iran des radars Rezonans-NE capable d'intercepter le F-35. Les Russes auraient d'ailleurs repéré à l'aide de ces mêmes radars les F-35 autour de l'Iran le jour où un avion ukrainien a été abattu dans le ciel iranien. Et bien, à ce rythme, les F-35 ne sont plus trop furtifs pour les Iraniens. Et imaginez une combinaison de la défense à longue portée Bavar- 373 avec la batterie de missile S-300 et le radar Rezonans-NE! Cela réduira considérablement la probabilité de succès des frappes aériennes israéliennes ou américaines contre l'Iran. La conséquence?

En cas de conflit, l'étroitesse du golfe Persique jouera encore ne faveur de la DCA iranienne qui poussera les avions américains et ceux appartenant aux pays du sud de cette voie navigable, à ne pas pouvoir jouer leur rôle de soutien aux forces navales déployées en mer. Cela veut dire que la coalition maritime anti-Iran qui compte déjà outre les USA, la Grande-Bretagne, Bahreïn, Emirats, sera totalement privée de soutien aérien. Et tout ceci alors que les AWACS américains devraient être largement éloignés de la portée de Bavar 373  et par conséquent, leur capacité à observer l'intérieur de l'Iran sera réduite.

Et the last but not the least, le rapport des forces avec Israël et les voisins du sud de l'Iran sera basculé d'ici octobre quand la République islamique d’Iran aura les Soukhoï-30 (Su-30) dont  le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami aurait négocié l'achat lors de sa visite du mois d’août à Moscou. Et bien l'armée de l'air israélienne et alliés arabes auront à se battre pour la première fois dans les conditions réelles avec une armée de l'air ennemie. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV