Sur fond d’une escalade aérienne cette semaine en Libye, pays où l'OTAN a désormais au moins deux bases aériennes non loin des frontières Tunisie/Algérie, deux MiG-29 des forces pro-Haftar (de la Russie?) ont été abattus par la DCA de la Turquie (des USA). Ce dimanche l'Africom s'est même félicité de cet «acquis» affirmant que son action allait se poursuivre. Est-ce un message à l'adresse d'une Algérie qui n'a cessé de multiplier des mises en gardes à l'adresse des acteurs non -régionaux, lesquels ont réinventé la guerre libyenne pour justifier un déploiement militaire massif en Méditerranée occidentale? Possible.
Surtout qu'une autre pseudo-bataille, gazière celle-ci, qui se soldera sans doute par une entente inter-OTAN et qui oppose pour l'heure le sultan Erdogan au roi Jupiter Macron, a servi cette semaine à ce que les Rafale français fassent leur apparition non loin de l'espace aérien algérien. 18 avions Rafale seront ainsi livrés à la Grèce qui dit vouloir bombarder la Turquie pour sauver son gaz. Sauf que le contrat a quelque chose de louche : il ressemble à un marché entre une France qui rend service au maître et une Amérique qui laisse à ses acolytes des miettes. Bref, ce contrat n'augure rien de bon pour l'Algérie qui voit le ciel du nord de l’Afrique tout comme son sol et sa mer se rétrécir.
Parallèlement à l'arrivée des Rafale en Méditerranée, l’armée de l’air algérienne a donc fait état de l’acquisition des avions de 5e génération russes, Su-57, ce qui s'explique par le fait que l’Algérie suit avec minutie les évolutions autour de ses frontières et surtout ce plan d'encerclement des pays du nord de l'Afrique qui avance étape par étape. L'Algérie semble vouloir se munir activement puisque le temps presse. Elle envisage aussi de conclure un contrat avec des fabricants russes pour l'achat de plusieurs dizaines de chars Armata.
Dans un entretien accordé à Sputnik, Akram Kharief, expert des questions sécuritaires et de défense et rédacteur en chef et éditeur du site Menadefense, a affirmé que l’acquisition du Su-57 par l’Algérie « est une révolution sur le flanc ouest de la Méditerranée», précisant que «c’est la première fois qu’un avion furtif de 5e génération sera introduit en Afrique». «C’est inédit également en Méditerranée, car dans ce bassin il n’y a qu’Israël et l’Italie qui disposent d’avions furtifs en l’occurrence le F-35», a-t-il ajouté, précisant que «même la France n’en dispose pas». On sait que l'armée de l'air algérienne dispose aussi des Su-34, un bombardier à long rayon d’action capable de mener des opérations à des milliers de kilomètres, ce qui étend les possibilités offensives de l’Armée de l’air algérienne». C'est un avion qui est capable de se défendre lui-même et qui n’a pas besoin d’être accompagné, ce qui semble bien important aux autorités militaires algériennes qui tiennent compte sans doute de l'expériece de l'armée de l'air syrienne ».
« En effet l’Algérie ne participe à aucune alliance militaire et semble visiblement par l’acquisition de ce genre d’armements, comme les Su-57, les Su-34 et les systèmes de défense antiaérienne tels que les S-300, maintenir l’équilibre militaire à même de lui permettre de défendre son intégrité territoriale et ses intérêts vitaux. Surtout que l'OTAN continue à avancer et qu'Israël cherche à s'infiltrer en Afrique du nord non seulement par la porte marocaine mais aussi par la porte sahélienne. Rien ne dit que l'échec du Grand Moyen-Orient US ne finisse par être rattrapé par un Grand Maghreb, prêt à composer avec Israël », estime un expert. « Le grand Maghreb évidemment ne voudrait d'aucun État souverain comme l'est l'Algérie ou encore la Tunisie. En ce sens un clash contre le camp atlantiste d'une part et l'Algérie de l'autre n'est plus du tout à écarter. Une Armée de l'air munie de Su-57, un ciel d'Algérie bien protégée par des batteries de missiles puissantes sont une nécessité. Reste que l'Algérie ne saurait faire face seule, à autant d'ennemis déguisés en amis. Il lui faut une coalition et cette coalition anti-Israël, anti-OTAN, c'est la Résistance qui peut la lui offrir », poursuit cet expert.
Dans le même sens, l’ex-haut gradé a pointé « l’émergence de l’importance économique de l’Afrique qui suscite les convoitises de beaucoup de puissances, notamment les ex-colonisatrices ». «Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir les déploiements militaires étrangers au Mali, au Niger et ailleurs en Afrique», a-t-il souligné.