L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé dans son dernier rapport remis au Conseil des gouverneurs que le stock d’uranium iranien était dix fois plus élevé que la limite autorisée par l’accord sur le nucléaire iranien, signé à Vienne en 2015.
L’uranium stocké par l’Iran dépasse désormais de dix fois la limite autorisée par l’accord de Vienne, selon le rapport de l’AIEA, publié vendredi 4 septembre.
Téhéran a stocké 2105,4 kg d’uranium enrichi, soit une augmentation de 534 kg par rapport au précédent rapport trimestriel de l'Agence, tandis qu’il n’est autorisé à n’en stocker que 2020,8 kg, ce qui équivaut à 300 kilogrammes d’uranium enrichi sous forme de composé.
Le rapport indique que les réserves d'eau lourde de l'Iran sont inférieures à 130 tonnes, ce qui correspond aux réserves admissibles pour ces matières en vertu de l’accord nucléaire de 2015. Ainsi, pour la première fois depuis l'annonce de la réduction des obligations du pays au titre des dispositions de l'accord nucléaire, les réserves d'eau lourde de l'Iran se situent dans les limites autorisées par le PGAC.
D'après le rapport, l'agence internationale a pu visiter deux sites nucléaires en Iran. « L'Iran a donné aux inspecteurs de l'Agence l'accès à ce site pour qu'ils puissent y prélever des échantillons. [...]. Les échantillons seront analysés » par les laboratoires de l'Agence, est-il écrit dans le rapport. « L'Agence effectuera une visite du deuxième lieu spécifié plus tard, en septembre 2020, à une date déjà convenue avec l'Iran », est-il précisé.
Cependant, il est à noter que l’Iran avait annoncé son intention d’aller au-delà des restrictions imposées par l’accord nucléaire en termes d’enrichissement et de stockage d’uranium en 2019. Il a fait valoir que, puisque l’économie iranienne était visée par des sanctions US, le pays a décidé de réduire ses obligations au titre de l’accord nucléaire.
Dans ce droit fil, l’ambassadeur permanent d’Iran auprès des instances internationales à Vienne, Kazem Gharibabadi, a tenu à faire allusion au nouveau rapport du directeur général de l’AIEA sur le nucléaire iranien et d’ajouter : « Ce rapport est important et évaluable à partir de deux dimensions. En termes de forme, ce rapport traite les évolutions et les progrès des relations et de la coopération entre la RII et l’AIEA au cours des trois derniers mois et indique une interaction constructive et substantielle entre les deux parties au cours de cette période pour parvenir à une compréhension commune et trouver des solutions aux problèmes existants. En termes de contenu, ce rapport dresse explicitement une image claire et positive de l’état actuel de la coopération et prévoit une perspective positive et constructive pour les relations Iran/AIEA. L’on s’attend à ce que ce rapport soit bien accueilli par la majorité des États membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA. »