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Zoom Afrique du 29 août 2020

Un soldat sénégalais. (Photo d'archives)

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L’actualité en Afrique

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  • Ghana : le gouvernement va renforcer la production du tissu local made in Ghana 
  • Togo : premier pays africain à mettre fin à la maladie du sommeil

Les analyses de la rédaction

1. Est-ce que les États-Unis comptent faire un remake du Cameroun en RDC ?

Nous savons tous maintenant que là où les États-Unis passent, des groupes terroristes ou des insurgés font leur apparition. Que ce soit au Moyen-Orient ou en Afrique.

Récemment, en vue de l’intérêt particulier que porte Washington à la RDC, le Front Commun pour le Congo (FCC) à travers sa conférence des présidents a communiqué au sujet de l’actualité qui se colle à son allié UDPS.

La famille politique de Joseph Kabila dit avoir suivi avec « étonnement l’information faisant état de l’existence attestée des bases abritant des milices se revendiquant de l’UDPS », à Kingabwa (Kinshasa).

En effet, info ou intox, un article est paru dans un média parlant de l’annonce de la police d’avoir démantelé une bande d’incivique au quartier Kingabwa, dans la commune de Limete à Kinshasa.

Le FCC parle d’une similitude observée entre les activités menées par « ces groupes des hors-la-loi identifiées également à Kasubalesa ». La plateforme exprime ainsi « sa vive préoccupation de voir ces milices urbaines se multiplier d’autant qu’elles portent directement atteinte à l’État de droit, à la démocratie et à la sécurité des biens et des personnes ».

Dans un tweet, le secrétaire général de l’UDPS s’est exprimé en ces termes : « Ceux qui attribuent à l’UDPS la paternité de cette bande incontrôlée, leur place est au Centre Neuro Pyscho Pathologie (CNPP). Si dans l’opposition nous ne l’avons pas créé, pourquoi la créer maintenant que nous sommes au pouvoir ? », affirme-t-il.

Le camp Kabila exige qu’une enquête minutieuse et approfondie soit menée, et « que la justice militaire se saisisse, en procédure de flagrance, de ces cas graves d’atteintes à la paix et à la sécurité nationale afin d’identifier les commanditaires, et de leur infliger les sanctions les plus sévères ».

Ce genre de technique est bien souvent utilisée par l’État américain afin d’obtenir un levier de pression sur le gouvernement en RDC. D’autant plus que dans ce cas-ci, la manœuvre pourrait être de monter Tshisekedi contre Kabila. Pour rappel, les États-Unis ont à plusieurs reprises démontré qu’ils voulaient absolument que Kabila soit entièrement déraciné du pays. En d’autres termes, il a une cible dans le dos. Ce qui fait que toutes les techniques peuvent être utilisées pour se débarrasser de l’ancien président de la RDC. Le fait que l’ombre de Kabila plane encore sur la RDC dérange profondément Washington. Ce qui fait que la naissance de groupe de hors-la-loi de ce genre n’est qu’un début.

2- Mali : Paris menace cyniquement... 

10 jours après le coup d’État au Mali, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a daigné faire part que le président français Emmanuel Macron ainsi que lui-même avaient prévenu l’ex-président malien Ibrahim Boubakar Keita qu’il devait changer de politique.

IBK aurait été bel et bien lâché par la France avant son renversement. Cette sortie du ministre Jean-Yves Le Drian sur la crise malienne le prouve. Il aurait sous-entendu donc que le président sortant malien n’aurait pas écouté les conseils ni de la France ni de ses homologues de la sous-région. Même s’il a condamné le coup d’État militaire, il aurait soi-disant reconnu le malaise qu’il y avait au Mali. « C’est d’abord une crise de confiance interne au Mali. Il y a eu une rupture de confiance entre le peuple malien et son président à la suite d’élections qui ont eu lieu au mois d’avril dernier, qui ont été contestées en particulier pour l’élection d’une trentaine de députés », a-t-il déclaré.

L’hypocrisie à la française bat son plein. En effet, depuis quelques années déjà, de plus en plus de langue se dénoue parmi la population malienne, concernant la présence française sur son sol. Car il est important de rappeler que la population malienne est contre la présence des troupes d’occupation occidentales sur son sol, et le discours du ministre français prouve bien que la France essaye à tout prix de redorer son blason auprès de la population malienne.

Cela dit, le ministre aurait donc sous-entendu que la France aurait lâché IBK avant même le coup d’État, car ce dernier n’aura pas écouté les conseils qui lui étaient donnés par ses homologues et la France. « Il y a eu des alertes nombreuses qui ont été manifestées à l’égard du président IBK pour lui dire qu’il fallait arrêter ces genres de pratiques politiques », a révélé Jean-Yves Le Drian qui a ajouté : « Des alertes ont été faites et par le président Macron, mais aussi par les collègues du président IBK. Une délégation des chefs d’État de la région s’est rendue à Bamako pour dire à IBK : “Il faut reformer. Il ne faut pas accepter ces manœuvres” ».

Une manière de montrer une certaine « fausse » solidarité envers le peuple malien qui en a ras-le-bol des manipulations de la part de l’État français. Le but de la manœuvre de Le Drian serait maintenant de tourner la page IBK et de profiter de la situation afin de redorer le blason de la France aux yeux des Maliens. Cela dit, ce qui importe le plus pour l’État français, ce sont ses intérêts au Mali et surtout la présence continue des forces Barkhane.

Ces dernières années, les prétextes affluaient constamment dans les médias, montrant que la présence de Barkhane au Mali était « très utile » aussi pour le Sahel, mais aussi pour la France et l’Europe, car ils se battent constamment contre le terrorisme. Lors d’une opération de Barkhane, fin novembre 2018, il avait été annoncé par l’État français que l’opération était un franc succès et que l’un des chefs terroristes, à savoir Amadou Koufa, avait été tué. Information totalement démentie en mars 2019, lorsqu’Amadou Koufa apparaît dans une vidéo virale qui a fait le tour des réseaux sociaux. Ce qui prouve encore une fois que Barkhane n’est pas là pour se battre contre le terrorisme.

Ces techniques occidentales sont toujours utilisées pour pouvoir manipuler l’opinion publique, tout comme la manœuvre du ministre français des Affaires étrangères, qui tente absolument de faire croire que l’État français est toujours du côté du peuple malien. Ce qui n’est pas vrai.

Cela dit, la France est alors bien décidée à ne pas lâcher le Mali et même le Sahel. D’ailleurs, les scénarios pourraient être très subtils, et une personnalité malienne, l’imam Dicko, met même implicitement en garde contre ces tentatives. La population malienne devrait se mettre réellement sur ses gardes.

3- Sénégal : premier impact du coup d’État au Mali ?

Le président sénégalais s’est rendu à Paris pour une visite de deux jours. Il a enchaîné les entretiens, dont un avec Emmanuel Macron à l’Élysée. Lors du deuxième jour, le président sénégalais a aussi reçu en audience le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui s’est prononcé sur les financements que la France pourrait apporter à l’économie sénégalaise.

Le président Macky Sall a aussi lancé un plaidoyer pour un allègement de la dette publique africaine et un réarrangement de la dette privée, à l’attention des chefs d’entreprise français.

Y a-t-il un rapport entre cette décision et les événements malencontreux au Mali ? Une chose est sûre, l’axe USA/France a tiré bien les ficelles de ce coup de force au Mali rien que pour intimider les populations sahéliennes mobilisées contre l’occupation de Barkhane et puis mettre en garde les populations et États côtiers comme la Cote d’Ivoire ou encore le Sahel contre toute opposition directe à la présence militaire occidentale.

Surtout que ces États que ce soit le Sénégal ou la Cote d’Ivoire semblent de plus en plus convaincus que le salut de l’Afrique passe par se rapprochement vers l’Est. Selon les dires du président américain Donald Trump, à l’approche de l’élection présidentielle, son administration envisagerait de retirer une partie ou la totalité des troupes américaines d’Afrique de l’Ouest, où l’armée française est présente depuis 2013.

Étant donné que depuis l’investiture d’Emmanuel Macron, la France est en effet devenu le « shérif » des États-Unis en Afrique. Ce qui fait que Trump avait déjà annoncé le retrait de ses troupes en Afrique, sauf en Somalie. Mais rien ne dit que le président US ait dit la vérité. Les bases déployées au Niger depuis le false flag américain en 2017 des quatre soldats américains morts dans une embuscade, la base à Djibouti, une forte présence dans le golfe de Guinée et le siège de l’AFRICOM se trouvant au Sénégal, sans compter les nombreuses ingérences au Cameroun et en RDC, ne montrent aucunement l’intention de diminuer la présence US en Afrique. 

Bien au contraire, la présence s’accroît de plus en plus, car l’un des objectifs des États-Unis en Afrique est de ne pas laisser le bloc de l’Est prendre de l’ampleur sur le continent africain.

Le coup d’État spectacle au Mali, l’élimination d’IBK, ami allié de la France sous les yeux parfaitement indifférents de Barkhane est-il une menace potentielle brandie à l’adresse de l’Afrique de l’Ouest pour qu’elle revoie ses liens avec la Chine et la Russie ? Possible. Surtout que depuis quelque temps des pays comme le Sénégal, le Gabon ou encore la Cote d’Ivoire coopèrent avec la Résistance contre les sanctions US

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV