Ce corridor Est-Ouest que les pétroliers iraniens ont rétabli en mai entre le golfe Persique et les Caraïbes en livrant de l'essence au Venezuela fonctionne et elle fonctionne merveilleusement. Dimanche 23 août, le président vénézuélien a tenu à saluer "les aides de l’Iran" pour que "le Venezuela puisse contrer les sanctions pétrolières américaines". Le président n'a évidemment pas expliqué les modalités de cette aide ni même comment les Iraniens avaient appuyé le Venezuela dans ses efforts de contournement des sanctions, il n'en reste pas moins que la crise de l'énergie est derrière la République bolivarienne.
« Nous nous aidons dans divers domaines et j’ai la ferme conviction que l’expérience de l’Iran nous aidera à renforcer notre gestion des affaires », a indiqué Nicolas Maduro, dimanche lors d’une interview avec la télévision d’État en une très claire allusion à l'approfondissement des liens de part et d'autre qui s'est concrétisé superbement et sur le plan commercial par l'ouverture de grands espaces commerciaux iraniens à Caracas.
Mais les choses n'en resteraient pas comme l'a pressenti le président colombien lequel a prédit l'apparition des "missiles côte-mer" iraniens sur les côtes vénézuéliennes. Un premier démenti du ministre vénézuélien des Affaires étrangères n'a pas empêché dans la foulée le président Maduro de trouver l'idée très bonne et même apte à être explorée : "c’était une bonne idée que je n'ai pas encore examinée. Mais que je verrai comment ce serait possible de se procurer des missiles iraniens".
Déjà la perspective d'une coopération anti-sanction US à base de troc effraie de plus en plus les Américains, lesquels ont annoncé il y a quelques jours avoir saisi quatre "pétroliers iraniens" Bella, Bering, Pandi, Luna avec du "pétrole iranien" à bord alors qu'ils se dirigeaient vers le Venezuela. L'info visait effectivement à amortir les impacts de la tonitruante défaite que fut en mai la livraison de l'essence iranienne à la République bolivarienne sous le nez d'une IVe flotte US totalement impuissante. En effet ni les pétroliers ni le pétrole n'appartenaient à l'Iran puisqu'ayant déjà été livrés. Le Venezuela quant à lui n'a pas commenté cette information selon laquelle le pétrole à bord de ces pétroliers, plus de 1,12 million de barils en tout, se dirigeraient vers Huston aux Etats-Unis.
VOA qui y revient reconnaît la limite de la manœuvre tout en affirmant que le régime des sanctions US avait paradoxalement généré son "antidote" à travers des États qui poussés à bout, "défient littéralement les Etats-Unis donnant des idées dangereuses aux autres pays".
" Nos sanctions ont ainsi rapproché à des milliers de kilomètres de l'Iran, le CGRI de l'armée vénézuélienne, l'économie ayant toujours des liens avec la politique et partant la chose militaire. Les USA sont rarement aussi détestés qu'au Venezuela ou encore en Iran et notre politique de pression maximale contre ces deux pays semble avoir apporté l'effet inverse. Alors que l'administration vient de reconnaître en termes à peine voilés en chargeant Eliott Abrams du dossier de l'Iran alors que le diplomate a déjà échoué face au Venezuela. En sanctionnant les deux États nous les avons poussés à éliminer le dollar dans leurs échanges, à échanger des méthodes destinées à contourner nos sanctions, à s'enrichir de leur expérience mutuelle. Quant à la saisie de quatre pétroliers supposément iraniens que l'Iran renie d'emblée et sur quoi Caracas ne daigne de revenir, on a bien peur que cette démarche donne le prétexte nécessaire à l'achat des missiles côte-mer iraniens par le Venezuela. Alors ne soyez pas surpris si Nasr ou Nour apparaissent bientôt au Venezuela", poursuit le média, citant un expert américain.
"Le missile Nasr est un missile à courte portée antinavire, de fabrication iranienne, qui est en mesure de porter une ogive de 150 kilogrammes. Le missile pèse 350 kilogrammes et a une portée de 35 kilomètres, juste ce qu'il faut pour protéger les pétroliers. L’engin a d'ailleurs la capacité de prendre pour cible les cibles maritimes de toute sorte. Le missile de croisière Nasr est guidé par les radars et il peut être tiré depuis des rampes de lancement côtières et des bateaux lance-missile,