La Russie a produit plus de pétrole brut que l'Arabie saoudite en juin, se hissant à la deuxième place parmi les plus grands producteurs de pétrole au monde, derrière le numéro un, les États-Unis, selon les données de la Joint Organizations Data Initiative (JODI). En juin, la production de pétrole brut de la Russie était de 8,788 millions de b/j, selon les données publiées par la base de données JODI, qui recueille des chiffres auto déclarés de 114 pays. La Russie a largement remporté sa bataille pétrolière contre Riyad.
À titre de comparaison, la production en Arabie saoudite au cours du même mois était légèrement inférieure à 7,5 millions de b/j. Le mois de Juin a été le mois au cours duquel l'Arabie saoudite a été poussée à réduire sa production de pétrole de 1 million de b/j supplémentaires, en plus des 2,5 millions de b/j qu'elle était censée réduire conformément à l'accord OPEP + en vigueur depuis mai. Mais le coup anti-Riyad ne vient pas seulement de la Russie. Alors que l'Arabie saoudite réduit sa production dans le cadre de l'accord OPEP +, les États-Unis, eux, sont restés le premier producteur de pétrole brut au monde en juin, malgré la chute de la production de pétrole brut depuis mai. La base de données JODI a montré que la production de pétrole brut aux États-Unis était en moyenne de 10,879 millions de b/j en juin, contre 10 millions de b/j en mai, qui a enregistré la plus faible production mensuelle américaine depuis la fin de 2017. Alors l'Arabie doublement flouées?
Aramco suspend son projet de raffinerie de pétrole en Chine
Parallèlement à cette énorme perte de producteur de pétrole, la compagnie pétrolière publique saoudienne a suspendu un accord visant à construire un complexe de raffinage et de pétrochimie de 10 milliards de dollars en Chine, selon des personnes proches du dossier, alors que la société réduisait ses dépenses pour faire face aux bas prix du pétrole.
La chute des prix du pétrole et l’impact de la pandémie sur la demande d’énergie ont changé les calculs des projets des sociétés d’énergie dans le monde. Aramco prévoit de réduire considérablement ses dépenses en capital alors qu'elle tente de maintenir un dividende de 75 milliards de dollars dans un contexte de prix bas du brut et de dette croissante. Le royaume, principal bénéficiaire de ces dividendes pour Aramco, subit une pression majeure sur ses finances publiques.