Que le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique célèbre l’anniversaire de la victoire de 2006 de la Résistance libanaise sur Israël, cela a évidemment un sens quand on sait à quel point les explosions du 4 août à Beyrouth tendent à être exploités contre le Hezbollah. Le mercredi 12 août, le président français, ami avéré d’Israël, a cru bon lors d’un contacte téléphonique avec le président Rohani de demander toute honte bue à l’Iran de « soutenir le plan français » et de « se garder de s’ingérer au Liban ». En réalité, c’est Paris qui en fait et de la pire et scandaleuse manière qui soit : la mise sous tutelle du Liban, réforme de son système politique, formation d’un gouvernement « neutre » ou « technocrate », et on en passe. Mais que veut dire cet appel du président français qui a l’air si sioniste ? Qu’en cas d’une ingérence militaire dans le sens d’un désarmement du Liban, l’Iran reste les bras croisés. Mais est-ce possible ?
Lors d’une cérémonie commémorant le 13e anniversaire de la victoire du Hezbollah et partant de tout axe de la Résistance sur Israël, le général Salami a rendu un hommage appuyé au commandant martyr Soleimani et à la Résistance libanaise et s’est dit convaincu que celle-ci surmontera toutes les épreuves auxquelles est soumis actuellement le Liban : « Que les ennemis le sachent ; la sécurité est soit pour tous soit pour personne. En assassinant le général Soleimani, nos ennemis ont créé une source permanente d’insécurité et un motif constant de vengeance pour eux-mêmes. Et cette vengeance aura lieu et de la pire des manières ».
« Sans la puissance et la force, on ne peut combattre l’ennemi ou l’arrêter. Et la Force Qods a comme principale vertu donné corps à cette “puissance” durable et extensible. Nos ennemis n’ont cessé de chercher à changer le rapport des forces, de s’emparer de tout en Irak et au Levant, mais leurs efforts sont restés vains et n’ont abouti qu’à l’épuisement de leurs économies, à la défaillance de leur puissance militaire à une profonde crise de leur système politique. Or la mort du général Soleimani a eu comme effet de renforcer cette puissance, de recréer sans cesse l’esprit de combat dans les rangs des jeunes combattants, et ce, à travers tout le monde de l’islam ».
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Certains observateurs voient à travers ces propos, une claire mise en garde contre l’axe USA/OTAN/Israël qui croit pouvoir mettre à profit la situation au Liban pour affaiblir la Résistance libanaise.