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Appui satellite, armes tactique, le Hezbollah saura faire à Haïfa, ce qu'Israël a fait à Beyrouth?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les légionnaires du 2REG de l'armée française embarquent à bord du porte-avions Tonnerre, parti dimanche soir pour le Liban. (Photo via Twitter)

Personne ne sait ce que Seyyed Hassan Nasrallah a dit à Emmanuel Macron par député Raad interposé; on sait seulement qu'une fois entré en France, le Président français, fabriqué des usines des Rothschild, a du rapidement se raviser et contracter les maîtres de Washington pour leur affirmer que " le désarmement du Hezbollah n'est pas une priorité...puisque le Hezbollah a un vaste ancrage populaire... dépêchons-nous donc d'organiser une conférence de collecte d'aide avant que l'Iran, la Chine ou la Russie ne le fassent à notre place..."

Les analystes ont été sensible à ce virage du Président français, si en contraste avec la rhétorique et le comportement qu'il a affiché le 6 août quand sur les ruines fumantes de Beyrouth, il a plaidé, toute honte bue, le retour du Liban sous la tutelle française, la liquidation de l'État libanais et de ses institutions... Nasrallah lui a-t-il fait part des preuves d'une implication éhontée de l'axe US/Israël/Cie dans la double déflagration de Beyrouth, de la véritable origine de cette déflagration quasi nucléaire que plus personne n'ose mettre sur le compte du nitrate accumulé au dépôt 12 ans. 

Après tout, si Macron s'est donné la peine de se rendre si précipitamment à Beyrouth, ce n'était pas à l'origine pour panser les plaies, tendre une main secourable, mais pour constater de visu, à titre de porte voix du camp US/Israël, où en est le volet "nucléaire" de la guerre hybride lancée depuis plus de deux ans contre le Hezbollah. Certains disent que le discours de Nasrallah, prononcé le lendemain, où l'intéressé a annoncé haut et fort que Haïfa n'a plus aucun secret pour le Hezbollah et qu'il en connait les moindres parcelles, puisque son ciblage fait partie de la stratégie militaire de la Résistance, n'est guère étranger au fait que le président français change si radicalement de discours. Haïfa, occupé depuis 1948 est la principale artère portuaire de l'entité sioniste, sa capitale du Nord, connue pour son important port en eau profonde ainsi que son importante industrie chimique.

 

Haïfa est également le terminal de l’oléoduc d’Eilat (traitement annuel de 9 millions de tonnes de brut dans ses raffineries) ainsi qu’une composante essentielle de l’économie israélienne du fait du Technion dont les travaux de recherche alimentent les start-ups et les parcs technologiques répartis dans la périphérie de Tel Aviv-Jaffa jusqu’à la Galilée. Elle constitue également un centre de communication régionale et internationale sur le plan du transport aérien (Eilat), routier, ferroviaire (Tel Aviv-Jaffa) et maritime (Chypre). Et puis elle accueille le siège social d'un grand nombre d'entreprises industrielles, telles d’Israël Electric Corporation (CA : 17,6 milliards de dollars en 2006) qui fournit une grande partie de l’électricité en Israël, Intel Israël le premier exportateur privé du pays, ou encore ZIM, la compagnie israélienne de fret maritime. Et Tout ceci le Hezbollah en a fait une cible militaire, grâce, dit-on , à un appui satellite qui pourrait être à la fois d'origine russe mais aussi iranienne depuis que Nour-1, premier satellite militaire iranien, ne cesse de tourner autour d’Israël.

Mais la virevolte de Macron, qui était venu donner comme l'a plaidé BHL un coup de pied dans la fourmilière (métaphore parfaitement péjorative pour parler de l'État libanais, NLRL) s'expliquerait aussi par un très vague aperçu du président de ce qui pourrait être la riposte anti-Israël du Hezbollah après Beyrouth-Shima, car concédons-nous, cette riposte va désormais bien au-delà de la mort du combattant Ali Kamel Mohsen, tué le 21 juillet au sud de Damas dans le raid raté des missiles de croisière israéliens Delilah.  Le Hezbollah possède-t-il de quoi créer un champignon simili-nucléaire au-dessus de Haïfa? Macron en sait visiblement quelque chose.

Dès le 9 août et sous prétexte d'avoir à apporter de l'aide humanitaire au Liban, la flotte de guerre française a mis le cap sur la côte libanaise. Son porte-hélicoptère amphibie Tonnerre, avec 700 militaires dont 350 soldats du 2e régiment étranger de génie, est parti de Toulon en direction de Beyrouth à peine est-il renté de golfe de Guinée où il s’était déployé dans le cadre de l’opération Corymbe (!).

Pour ce déploiement militaire au Liban, la Macronie a donc choisi sa Légion étrangère, tristement fameuse pour ses équipées peu recommandées en Afrique et ailleurs. De ce 2e régiment Opex360 dit : "il est constitué sur très court préavis et adapté pour agir en milieu complexe, notamment par ses capacités de déblaiement, de travaux et d’aide au déploiement ". Mais compte tenu d'autres composantes, il est plus enclin à agir militairement qu’humanitairement : un détachement de plongeurs démineurs avec des compétences de travaux sous-marins et d’investigation de zones portuaires; des moyens amphibies de débarquement, deux hélicoptères de combat, des capacités de reconnaissance des accès maritimes; un module du 519ème régiment du train pour aider au débarquement à Beyrouth et puis la 27e Brigade d’infanterie de montagne de l’armée française, ayant déjà opéré en Afghanistan, à Djibouti, en Côte d’Ivoire et au Kosovo, sans compter la guerre de 33 jours au Liban! .

Et puis le porte-hélicoptère amphibie Tonnerre de classe Mistral peut transporter, un bataillon de chars ou 70 véhicules blindés légers et un nombre entre 450 à 900 forces d’infanterie, 16 hélicoptères lourds ou 35 hélicoptères légers tout en étant équipé d’un système de défense aérienne de courte portée SIMBAD de missiles Mistral. Bref, un "centre de commandement militaire" flottant! Mais le risque qu'encourt désormais Haïfa de connaître le même sort que Beyrouth a aussi activé un autre membre du camp US/Israël : la Grande-Bretagne. 

La Marine britannique a expédié elle aussi sous prétexte humanitaire vers les côtes libanaises, un HMS Entreprise qui a comme mission déclarée de « surveiller le port de Beyrouth, d’évaluer les destructions causées pour aider le Liban à reconstruire cette ville ». Muni d’une variété de sonars et d’autres capteurs pour surveiller la surface et le fond marin, le bâtiment  de 3 700 tonnes, paraît être surtout une base d'espionnage. Et puis il y a des avions US à vrac, comme ceux qui ont survolé juste avant l'accident les côtes syro-libanaises. Reste à savoir si toute cette armada saura sauver Haïfa. Vu l'empressement affiché par Macron à "aider" le Liban "avant qu'il ne soit trop tard", il semble en douter bien fort .... 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV