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"Riyad développe un programme nucléaire secret avec la Chine... pas question de le laisser faire" (NY Times)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les images satellite de la société Planet montrent la construction d'un petit réacteur de recherche dans la Cité du roi Abdulaziz pour la science et la technologie à Riyad. (Photo d’archives)

Il y a peu The New York Times révélait comme par hasard l'emplacement exact du site saoudien de production du combustible nucléaire, yellowcake, et ce, à l'aide des images satellites. Cela veut dire que les activités nucléaires saoudiennes où est profondément investie la Chine, est sous surveillance puisque pas tellement conforme aux intérêts US.

Le journal a rapporté : « Les agences d'espionnage ont diffusé ces dernières semaines une analyse classifiée sur les efforts en cours en Arabie saoudite, en collaboration avec la Chine, pour renforcer les capacités industrielles de production de combustible nucléaire. L'analyse a suscité des inquiétudes quant au fait qu'il pourrait y avoir des efforts secrets saoudo-chinois pour transformer l'uranium brut sous une forme qui pourrait plus tard être enrichi en carburant pour arme nucléaire, selon des responsables américains. Dans le cadre de l'étude, ils ont identifié une structure nouvellement achevée près d'une zone de production de panneaux solaires près de Riyad, la capitale saoudienne, que certains analystes gouvernementaux et experts externes soupçonnent d'être l'un des nombreux sites nucléaires non déclarés. » 

« Les responsables occidentaux sont surtout préoccupés par une installation différente en Arabie saoudite, dans le désert du nord-ouest du pays qui fait partie d'un programme conjoint avec les Chinois pour extraire le yellowcake du minerai d'uranium. C’est une première étape nécessaire dans le processus d’obtention de l’uranium pour un enrichissement ultérieur, soit pour une utilisation dans un réacteur nucléaire civil, soit, un uranium enrichi à des niveaux beaucoup plus élevés et pouvant servir dans des armes nucléaires. On craint que les Saoudiens cherchent à devenir une puissance nucléaire, quitte à booster une course aux armements nucléaires plus large et déstabilisante au Moyen-Orient. Surtout que l'Iran a repris son enrichissement et qu'Israël, jusqu'à présent, le seul régime doté d'armes nucléaires, pourrait être dépassé », a ajouté le journal. 

Lire plus: Pourquoi The New York Time révèle un site nucléaire secret saoudien?

A qui revient la faute ? L'article pointe de doigt la Chine

Le gouvernement américain a obtenu des renseignements selon lesquels l'Arabie saoudite a considérablement intensifié son programme de missiles balistiques à l'aide de la Chine. Pire, à ce programme se lie un programme balistique que Riyad aurait développé, là encore à l'aide de Pékin qui y a investi à la fois au niveau de l'infrastructure et de la technologie; or la découverte des efforts saoudiens a accru les inquiétudes du Congrès.

Surtout que le développement des missiles, indépendamment des USA, pourrait marquer une autre étape dans les efforts potentiels de l'Arabie saoudite pour se doter un jour d'une ogive nucléaire si jamais elle en obtenait une. L’administration exhorte l’Arabie saoudite à s’engager à renoncer à la capacité de fabriquer du combustible nucléaire et à adopter le protocole additionnel de l’AIEA.

Mais Riyad a jusqu'ici résisté, refusant d'accepter l’étalon-or, une promesse de s'abstenir d'enrichir ou de retraiter, à laquelle les Émirats arabes unis ont convenu dans leur accord bilatéral pour les affaires civiles. Riyad veut fabriquer son propre combustible, sans doute à l'image de son rival iranien d'où cette annonce culottée du ministre saoudien de l'Énergie et de l'Industrie Khalid Ben Abdulaziz al-Falih : « Il n'est pas naturel pour nous d'apporter de l'uranium enrichi d'un pays étranger pour alimenter nos réacteurs. »

Riyad rame-t-il là à contre courant des intérêts des USA?

Certainement. Outre que les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique ne peuvent être une garantie solide pour un pays comme l'Arabie saoudite, l'expérience historique a montré que les promesses de ces pays aux États-Unis ne peuvent pas les empêcher d'accéder à une bombe atomique.

Puis il y a la Chine. L’Arabie saoudite a secrètement acheté à la Chine une technologie de missile balistique outre ses coopérations nucléaires. Les achats ont permis d’élargir à la fois l’infrastructure et la technologie des missiles. La Chine cherche à s'implanter dans le golfe Persique via une dépendante nucléaire de Riyad et à briser le monopole nucléaire américain dans la région. En outre, la Chine se présente comme un partenaire fiable de l'Arabie saoudite et elle espère une coopération sécuritaire et militaire plus large avec le royaume.

C'est tirer le tapis sous les pieds des USA, ce qui demande une réaction. La Chine importe actuellement environ la moitié de son pétrole du golfe Persique, et l’Arabie saoudite n'a pas le droit de trop s'en approcher

L'article du journal ne le dit pas mais que compte faire l'Amérique si la Chine parvient à implanter sa « centrale nucléaire » et son arsenal de missile sur le sol saoudien ? Les faire sauter à coup de ciblage à l'EMP. Cette semaine, plusieurs incendies d'origine inconnu ont frappé les usines et les complexes industriels en Arabie...

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV