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Double déflagration à Beyrouth: Trump évoque "une terrible attaque"

Deux explosions de rare violence se sont produites, mardi 4 août, dans le port de Beyrouth, capitale libanaise. ©AFP

Plus de 100 morts et de 4000 blessés pour l'instant. Un port de Beyrouth, poumon économique d'un État en faillite provoquée par les sanctions US/OTAN dévasté, des milliards de dollars de marchandises importées ainsi que les réserves nationales de blé détruits et un président US qui en plein point de presse mardi à la Maison Blanche, et bien avant que les autorités libanaises n'achèvent leur propre enquête, lance ceci : "il semblerait que l'explosion de Beyrouth soit une terrible attaque... les responsables militaires US ont conclu que cela pourrait être l'effet d'une attaque ou d'une bombe". Les USA sont-ils pour quelque chose dans les deux gigantesques explosions de mardi au Liban dont le premier effet aura été de faire grimper le baril de pétrole américain de 2.5% tout comme son indice boursier? Possible.

Une explosion de puissante intensité vient de se produire au port maritime de Beyrouth et près de la base de la Marine libanaise. (en image)

Bloomberg se réjouit ce mercredi matin de ce que l'indice S&P 500 US, " simultanément au vote du Congrès en faveur d'un nouveau paquet de sauvetage financier, ait basculé dans le vert à peine quelques minutes après les explosions de Beyrouth, et que le baril du pétrole américain ait gagné, toute composante confondue, 1.70 dollar en fin de séance.

Marwan Abboud, gouverneur de Beyrouth, ville déclarée "sinistrée" à l'issu du Conseil de sécurité national libanais, n'a pas hésité à comparer les deux déflagrations, avec le "champignon" qu'elles ont provoquée au-dessus du port de Beyrouth aux " bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945". 

Un parallélisme qui est loin d'être anodin quand on sait, que depuis trois jours, juste avant que le régime de Tel-Aviv ne procède le 2 août à une nouvelle frappe contre Quneïtra et le sud de l'aéroport de Damas, les "labo du renseignement volant US" espionnaient sans cesse la bande côtière syro-libanaise. Une "éventuelle opération de sabotage des forces américaines" n'est pas à écarter, selon des experts en sécurité qui renvoient aux images-radar publiées sur les patrouilles et les missions de reconnaissance inhabituelles de quatre avions d’espionnages de l’US Navy, le long de la côte libano-syrienne.

Il s'agissait de quatre avions espions de la marine américaine de type P-3 et P-4, immatriculés P-3: 160764, P-8: 169002, P-8: 169328, P-8: unknown, qui auraient patrouillé et effectué des opérations de reconnaissance pendant plus de trois heures dans la zone, au large des côtes libanaise et syrienne. Ces avions  P-3 et P-8 ont des capacités de reconnaissance spéciales dont l’écoute et le scan. Ce sont aussi des avions spécialisés dans la collecte du signal et le brouillage électroniques.

Ces mêmes experts en sécurité ont souligné le paradoxe qu'il y a eu à apprendre non pas à partir des sources libanaises mais bien de la bouche des sources proches de la CIA, "l’existence de 50 tonnes de nitrates en dépôt depuis cinq ans dans le port de Beyrouth. La cargaison a été confisquée d’un bateau russe en 2016 avant d'être emmagasinée dans le dépôt avoisinant connu sous le numéro 12, où il y avait 10 tonnes de feux d’artifice ». Ce qui laisse à croire que le coup aurait été longuement prémédité.

Peu de temps après la "quasi révélation de Trump" d'une "terrible attaque" contre Beyrouth, des membres du Pentagone, paniqués, se sont succédés au micro pour contredire la version présidentielle, visiblement gêner par ce "lapsus" révélateur de Trump. Contactés par CNN, ces officiels, qui sont restés anonymes, ont indiqué "ne pas savoir de quoi le président parlait". "Il n'y aucune indication selon laquelle, qui que ce soit dans cette région cherchait à mettre en place quoi que ce soit de cet ordre. Cela aurait eu pour conséquence de développer le nombre de troupes américaines présentes dans cette région, afin d'éviter une éventuelle tentative de représailles. Et rien de ça ne s'est produit", assurent encore ces sources du Pentagone. Mais ces sources en sont-elles sûres? 

En 2005, l'assassinant prémédité de Rafic Hariri commis par l'axe US/OTAN, assassinant que ce dernier a tout fait pour imputer au Hezbollah avant d'y renoncer à la suite de la royale défaite d’Israël en été 2006, s'est soldé par le retrait forcé de l'armée syrienne du sud du Liban et partant, la transformation du ciel libanais en arrière base de l'Armée de l'air sioniste. La guerre mondiale contre la Syrie dans le strict objectif de mettre au pas l'axe de la Résistance éclata peu de temps après. La double explosion du mardi que des experts en la matière attribuent, toute raison garder, soit aux pulsions à l'EMP soit à MOAB US, identique à celle qui a explosé en 2017 en Afghanistan, vise à rétablir en outre le statu quo depuis que l'accord militaire Damas-Téhéran s'est mis en place dans le sens d'équiper le ciel syrien voire celui du Liban de quoi désarmer l'Armée de l'air sioniste. Mais l'Amérique joue là, une carte très dangereuse.

Mardi, le Premier ministre libanais Hassan Diyab, a jugé "inadmissible" qu'"une cargaison de nitrate d'ammonium, estimée à 2750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. "C'est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question". Cette mise en garde signifie que les "complices locaux" de l'axe US/OTAN au Liban seront arrêtés et châtiés. 

Quant au Hezbollah; son message est clair : "Cette tragédie douloureuse et ses effets destructeurs et dangereux sans précédent à divers niveaux humain, sanitaire, social et économique nécessite pour être surmontée, la solidarité et l'unité de tous les Libanais et de tous les groupes politiques et une action commune. Nous saluons tout le personnel médical et infirmier, les groupes d'aide humanitaire, les groupes du maintien de sécurité et les courageux pompiers pour leurs efforts considérables afin de sauver et aider les sinistrés. Et, nous mettons toutes nos ressources au service de nos chers compatriotes. » 

Le coup diabolique que signent là les USA et qu'ils revendiquent par la déclaration intempestive de leur président, vise à changer un avantage des rapports de force que l'Amérique et son poulain sioniste ont perdu depuis leur défaite en Syrie. Mais c'est aller trop vite en besogne, si cet axe USA/Entité croit pouvoir renverser la table à coup de "Mother Of The Bombe", sans avoir à en payer le prix.

 

 

 

 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV